Parfois, il faut connaître l'absence pour valoriser la présence. Feat Aoto Nakajima || 06/08/1002

Mahes bâilla, proie à une fatigue à cause de ses interminables heures de marche. Cependant, rien que penser au fait qu'il ne lui faudrait plus qu'une demi-journée pour atteindre Quishan le motivait. Il leva la tête vers le ciel, teinté de couleurs chaudes de façon irrégulière annonçant le crépuscule, en se demandant s'il allait trouver refuge pour passer la nuit, cette fois-ci. Il soupira, regardant à nouveau devant lui. Le désert lui semblait comme une étendue brûlante et hostile, interminable, avec uniquement le silence et... l'ennui, pour lui tenir compagnie. Il distingua une petite forme qui se découpait dans l'horizon, grandissant à mesure qu'il s'en approchait, jusqu'à former un petit îlot de verdure, seule source de vie dans cette étendue dorée. Une Oasis, avec un grand O, vu la détermination soudaine qu'éprouva le jeune voyageur, oubliant un instant son exténuation en filant vers elle.

Il fut ravi en voyant sa grande étendue d'eau, où les teintes crépusculaires du ciel se reflétaient. Il s'assit, adossé au tronc d'un palmier, un grand sourire dessiné sur les lèvres. Ça change de l'air sec irrespirable du désert...
Il ferma les yeux, se concentrant sur les sons qui l'entouraient. Le chant et le piaillement joyeux des oiseaux d'oasis, le frémissement léger des feuilles, remuées par le vent. Puis, il ouvrit les yeux. Pile au moment où un rukh corrompu, aussi noir qu'un mensonge, aussi sombre que de l'encre ou du charbon, vienne se mêler aux siens, purs et clairs. Il se releva, comprenant qu'il n'était pas seul dans ce lieu naturel paradisiaque, et chercha la personne en question du regard, celle qui a sans doute maudit sa destinée suite à une certaine injustice.
-Il y a quelqu'un ?" demanda-t-il de son ton habituel, sans aucune trace d'hostilité ou quoi que ce soit.