Départ imminent

[L'histoire se passe en l'an 998]

Le départ s'annonçait pour moi, accompagné de Airi, tous deux gonflés à bloc pour partir de cet environnement trop paisible pour eux.Nous empruntâmes le chemin conseillé par Houko, qui, à force de vagabonder aux alentours, connaissait le début du chemin. Un chemin parsemé de gravier blanc semblant se dirigé vers l'extérieur du continent. Plus nous nous éloignâmes, plus ce sentiment de quitter le cocon familial était fort. Je regardais au loin mon village natal, rempli d'espoir, puis, me retournai tout en continuant ma route. Le début de la route fut paisible et sans ennuis, nous explorions pour la première fois cette zone. Tout fou de cette aventure, je fredonnais un air mélodieux quand, au bout de quelques lieues, nous aperçumes une caravane qui s'arrêta face à un groupe de 5 hommes, tous vêtus d'une cape dissimulant toute trace d'identité. le vieil homme dirigeant la caravane paraissait perturbé.
Je décida d'approcher cette caravane et aussitôt le groupe d'homme recula d'un pas et sembla communiquer par des signes discrets qu' Airi me fît remarquer. Je gardais mes distances,méfiant, tout en m'adressant au vieil homme:

Que se passe-t-il Monsieur? Auriez-vous un quelconque problème avec votre véhicule?

Le vieil homme me parût pâle et ne sut quoi me répondre. Airi fit un pas en avant, je la percevait très calme mais sur ses gardes.Le groupe d'hommes en question ont tout de suite essayé de nous écarter de cette "affaire" entre eux.L'un ôta sa capuche et s'adressa directement à moi :

Excusez-nous, nous avons quelques affaires à régler avec ce monsieur, il se trouve que c'est un marchand et que nous nous étions donnés rendez-vous ici pour faire transaction.

En plein milieu d'un chemin perdu dans la forêt? Drôle de point de transaction. Je sentais que quelque chose clochait. Airi, tout en discretion, me fit une nouvelle fois signe, mais cette fois-ci pour me dire qu'elle aussi trouvait cela louche et prit l'initiative de rentrer discrètement dans la caravane pour voir quelle marchandise pouvait être vendu dans un endroit si reculé. Elle revint vers moi et semblait déroutée. A ce moment là des tas de questions me traversait l'esprit. Qu'a-t-elle donc vu pour y sembler boulversé, elle qui est toujours si calme, si posée?

Je n'en revenais pas. C'était donc ça. Une vente d'esclaves.L'homme qui voulait nous intimider paraissait confiant mais pas seulement, je ressentais une once de violence en lui. Je pris l'initiative de me rapprocher encore plus prêt, déterminé à les faire renoncer à tremper dans de telles histoires.L'homme s'impatientait et me dit :
Je t'ai dis pas un pas de PLUS!!
Il tira proche de mes pieds. Les hommes semblait se concerter pour y parler de notre sort.Après avoir vu une chose pareille, ils savaient très bien qu'ils pouvaient avoir de gros ennuis. Je repensais à ces pauvres enfants à l'intérieur, on ne peux absolument pas les laisser entre les mains de ces personnes. Je fis donc signe à Airi puis lança un sort rapide de vent qui les poussa de quelques mètres, puis dit:
Nous vous laissons deux choix : Soit vous partez immédiatement et abandonnez définitivement le marché d'esclaves, dans ce cas là nous ne parlerons à personne de ce que nous venons de voir.Sinon, nous ferons tout pour vous mettre hors d'état de nuire.
Les hommes parurent choqués de voir un magicien rôder par ici. Certains hésitaient quand tout à coup l'un d'eux éclata de rire.
Pour quelle raison paniquez-vous donc mes amis? Nos adversaires ne sont qu'un vieux plouque trentenaire et une gamine. Réglez-leur leur compte!
Le vieil homme de la caravane pâlissait encore plus. On pouvait déjà voir qu'il regrettait de s'être fourré dans une affaire pareille. Les cinq hommes chargèrent vers nous pour nous attaquer. Ils paraissaient sûr d'eux depuis que l'homme avait parlé. L'homme redit :
Faites d'eux des esclaves également, on aura même pas besoin des payer ceux-la!
Ainsi la bataille commença. Pendant que 2 hommes fonçaient sur moi, 3 se dirigeait sur Airi. Airi n'eût pas besoin de plus que 8 secondes pour les calmer. Elle avança tout en esquivant le coup de masse de son adversaire, puis avec une dague, planta son adversaire dans les deux jambes. L'homme cria de douleurs et ne put plus se tenir debout. Pendant ce temps les 2 autres hommes en profitèrent pour attaquer discrètement Airi, qui esquiva une nouvelle fois,mais cette fois-ci, tout en faisant une roulade vers la droite, elle en profita pour prendre le bras d'un homme et l'envoyer valser, puis glissa comme un cobra pour y attraper sa dernière cible, et lui fit une prise de soumission. Airi contrôlait parfaitement son combat à sens unique.Quand à moi Je créa deux lames de vents dans mes mains et mis hors d'état de nuire les 2 hommes.Une technique récemment mis au point qui m'est permis d'utiliser car Airi m'a appris l'escrime. C'est ainsi que nous mettions le groupe entier au sol et nous prenions les 2 enfants avec nous pour les emmener en ville. Airi semblait vouloir les laisser prendre leur envol. Toujours inconscient nous les prenions avec nous puis nous nous adressions au vieil homme qui semblait regretter et paniqué,
Vous aussi souhaitez nous attaquer ou vous repentirez vous de vos actes? L'homme n'est pas une marchandise, rappelez-vous en ou sinon vous subirez un funeste destin.
Airi lui lança un regard noir effroyable et l'homme répondit :
Oui..J'ai pris ce job uniquement parce que ma famille est très pauvre et c'était très bien payé...Je savais que ce que je faisait était mal, mais j'ai pris sur moi pour ma famille..Dorénavant je ne prendrai que des jobs honnêtes..merci à vous deux
On comprenait mieux les agissement du vieil homme qui ne paraissait pas dans son élément. Airi et moi parûrent plus calme puis l'homme qui allait dans la même direction que nous nous a fait monter dans sa caravane ce qui nous permis de rejoindre le village prochain plus rapidement que prévu.

Une échoppe remplie de gens différents, des habitués pouvaient être repérés au premier coup d'oeil. Airi semblait tendue, nous allâmes nous asseoir directement à une table dans l'angle pour y être moins au contact des regards jetés par les clients. Un cadre plutôt agréable puis-je penser.Des lampes à huiles en guise de décoration, des cadres de paysages tous autant différents que je contemplais en m'asseyant. Un véritable plaisir pour mes yeux. Une jolie serveuse joliement coiffée, cheveux longs, nous approcha pour prendre notre commande.Cependant nous étions également venus pour y avoir des informations sur la région, d'après le vieil homme il s'agit ici d'un lieu très réputé pour ses renseignements.la jeune femme dans la vingtaine nous demanda d'un ton très agréable et avec un très grand sourire:
Bien le bonjour mademoiselle,monsieur,vous ne paraissez pas du coin! êtes-vous en voyage? que désiriez-vous boire ?La suggestion du barman est notre bière de la région, elle est très bien cotée par ici !

Bonjour à vous mademoiselle! En effet nous ne sommes ici que de passages, eh bien je prendrai volontiers cette suggestion! Toi aussi Airi ?

Je répondis ceci avec un petit clin d'oeil.Elle fit un hochement de tête comme à son habitude. Je me doute bien qu'elle n'aime pas être le centre d'attention.La jolie serveuse répondit aussitôt:
C'est compris! Je vous apporte votre commande tout de suite!
Elle apporta la commande en peu de temps.
Voilà votre commande! Je vous laisse la note ici, appelez-moi si vous avez besoin de quelque chose!
Je la retenu aussitôt:
Et si je vous offre un verre pourriez-vous nous honorer de votre ravissante présence quelques instants? Ce ne sera pas long promis !
Bon.. soit!Réponda t-elle avec un léger sourire en coin, exactement l'attitude que vous avez lorsque vous satisfaisez le caprice de votre enfant.Je la laissa servir les derniers clients puis elle revenu aussitôt en s'asseyant.Je fis quelques blagues qui la faisait rire en charriant Airi qui rougissait.Puis je demandais à la serveuse:
i]Sinon j'ai ouïe dire que vous êtes de bons renseignements dans la région! Nous sommes comme vous le savez des voyageurs, et nous aimerions continuer notre périple cependant nous ne savons pas quelle destination emprunter. Nous aimerions prendre la mer et découvrir le désert de Balbadd, qu'on entend si souvent! Paraît-il qu'il est magnifique la nuit![/i]Dis-je en tirant la langue.
La jeune femme répondit :
Mhh, il est vrai que nous sommes plutôt informés par ici. En ce qui concerne ce que vous me demandiez, il suffit de prendre la route vers l'ouest d'ici. Cependant paraît-il qu'une bande de caïds recrutant des mercenaires menaçe le port ces temps-ci, vous me paraissez une bien agréable compagnie, faîtes donc attention à vous!
Merci beaucoup jeune demoiselle, nous n'aurons pas de soucis ne vous inquiétez pas nous arriverons à bon port!
Ce jeu de mot fit Airi se moquer de mes blagues, et rire la jeune demoiselle aux éclats.Sans doute avais-je mes chances avec cette femme? Trop jeune pour moi cela dit.. Rah! Quelle malchance! Pensais-je.
Après avoir payé, nous nous apprêtions à partir quant tout à coup la serveuse s'approcha puis nous dit:
Attendez! Mademoiselle, vous semblez manier les dagues? Si cela peut vous aider, un marchand d'armes de votre pointure se trouve dans ce village, allez voir le magasin El Raoul, il est très réputé pour ses équipements, vous y trouverez peut être votre bonheur qui sait!
Mercidis Airi qui n'avait pas parlé depuis beaucoup de temps à quelconque étranger.Elle rougit puis partit.Je saluait la jeune serveuse au loin puis partit rejoindre Airi.
Eh bien alors! On finit enfin par décoincer un mot ma petite Airi! lui dis-je en la bousculant très légèrement.
Elle rougit puis nous nous dirigions vers le marchand d'arme El Raoul.

Je n'en revenais pas... Je venais de trahir l'une de mes règles, ne parler qu'a Houko. Que venait-il de me passer par la tête ? Hmm il fallait que je me ressaisisse et surtout que j'arrête de rougir. Nous continuons à avancer et Houko demandait aux passants  le chemin qu'il fallait emprunter pour arriver à ce fameux magasin El Raoul dont la serveuse à la poitrine pulpeuse venait tant de nous louer. Nous arrivâmes enfin devant le magasin, un gigantesque arche servait d'entrée à ce magasin qui grouillait de monde. Houko entra en premier, comme à mon habitude je me mis derrière lui et ne le lâcha pas d'une semelle. Je tournais la tête à gauche, à droite et voyais de sublime armes dont je n'avais jamais appris le maniement. Tout à coup Houko me lâcha la main et me dit :

Reste ici, je reviens, je vais juste demander quelques conseils pour toi au vendeur. D'accord ?

Je n'étais pas pour l'idée de me laisser seule au beau milieu d'une foule agitée qui courait dans tout les sens, mais je lui fit un hochement de tête pour lui montrer mon accord. Tout ces regards sur moi me mettais mal à l'aise, le bruit d'un tas de femme et d'homme qui rigolais ne faisait que m'assourdir de plus en plus. D'un coup je vu des bottes s'arrêter juste à coté de moi, mais ce n'était pas celles de Houko, non, celles-ci était plus grandes et plus usées que les siennes. D'un coup j’entendis une voix :

Eh ma jolie, tu cherche quelque chose de spécial ? Une épée, un nouvel habit, ou peut quelque chose de plus chaud comme .. de la compagnie ! Hahahaha !

Sont rire était complétement stupide et accentué, peut être voulait-il attirer la foule vers nous. Je continuais à regarder le sol en attendant le retour de Houko, mais l'homme semblait vouloir une réponse et commençait à s'impatienter.

Hé ho je t'ai parlé ma belle ! Tu vas m'répondre oui ?! Quoi qu'est-ce qu'il y a, T'as perdu ta langue c'est ça ? Mouhahaha !

Je ne relevais pas la tête pour autant et attendais toujours l'arrivée de Houko qui se faisait de plus en plus attendre. Même après 13 ans je gardais toujours les mauvais réflexes de baisser la tête ou de ne rien dire quand des stupides hommes comme lui venait pour me quereller. Houko arriva enfin, il vit sur mon visage que quelque chose n'allait pas. Il tourna la tête et aperçu l'homme qui restait sans bouger devant moi. Houko portait un petit sac entouré de tissu dans sa main droite,il le posa délicatement sur le coté et s'adressa à l'homme :

Excusait moi Monsieur, mais avez vous égaré quelque chose ?

L'homme se senti bête et resta bouche bée .. Il n'avait pas l'air d'avoir l'habitude qu'on lui tienne tête ou tout simplement qu'on se prête à son jeu. Houko repris son petit sac de tissu et me demanda de le suivre en dehors de la boutique. Il me pris le bras, me déposa le petit sac au creux de la main et me dit :

Tiens, tiens c'est pour toi Airi, c'est un cadeau pour te remercier d'être là, d'être là avec moi et de partager cette aventure tout les deux.

Je pris alors ce mystérieux sac et l'ouvrit délicatement. Cinq couteaux de lancés étaient emballés à l'intérieur, ils étaient très bien équilibrés et très fins, tout ce que j'aimais. Je releva la tête et lui fis à nouveau un signe pour le remercier de cadeau qui me faisais énormément plaisir. C'est alors que Houko répondit :

Oh mais ne me remercie pas, ça me fais plaisir de te les offrir, et puis je sais que dans les mains d'une experte il seront utilisés à bon escient. Haha !(dit-il avec un air de plaisanterie).

Je rougis à nouveau. Mais pourquoi donc je rougissais autant quand je faisais le centre d’intérêts ? Houko ajouta aussitôt :

Que dirais tu d'aller te reposer dans une auberge ? Il commence à faire froid tu ne trouves pas ?

je répondis oui à mon tour par un hochement de tête. Il me demanda alors de le suivre, me pris par la main et n’emmena à l'auberge la plus proche.

Allez on y va!
Dis-je en tirant par la main Airi qui ne voulait pas rentrer dans cette auberge remplie de monde. Cette foule l'effrayant, c'est vrai qu'il y avait vraiment beaucoup de monde. Des voyageurs de passages tout comme nous, comme des hommes d'affaires venant ici tout comme des marchands venant faire fortune dans ce village qui cherchait où se loger. Une seule auberge dans tout ce village, il n'y aura jamais assez de place. Les gens se battaient pour une chambre. J'arrivais pour demander une chambre de deux également quand deux loubards me crièrent en me postillonnant au visage :

Oh la Oh la!On était là avant toi mon coco!Tu crois griller qui comme ça la hein !!

Je m'essuya le visage puis répondit :

Je vous prie de m'excuser cependant nous venions seulement nous renseigner pour savoir s'il y avait de la place et si l'on pouvait nous loger.Cela dit vos grossières manières me poussent à vous défier: Un jeu simple,pile ou face, je jette une pièce,vous pariez sur le résultat.Celui qui gagne remporte la chambre. Sa vous va toujours ou auriez vous les chocottes vous les 2 caïds?

Pas de soucis tu va regretter mon petit gars!


Airi me tirait légèrement par le pull pour me dire de faire attention.

Pas de soucis ma petite, je gère la situation lui chuchotais-je avant de commencer le défi.

Une tierce personne jeta la pièce entre nous, en l'espace de ces 2 secondes, les faces des deux loubards semblaient confiantes, trop. J'observais l'homme qui lançait, il semblait très bien contrôler son lancer. Avait-il planifié cela avec lui?
La pièce rebondit une fois, et entre la demi-seconde qui s'écoula entre le 2 eme rebond et le point de chute de la pièce je fit très discrètement souffler la pièce ,juste suffisamment pour tourner d'une face la pièce. Je gagna la partie, les deux loubards lancèrent des regards noirs vers la tierce personne, et quand à cette personne elle semblait choquée d'avoir raté son lancé. Mon intuition était donc bonne. Nous payions notre nuit à l'auberge puis montèrent chacun dans notre chambre. Enfin une bonne nuit de repos bien méritée.
J'allais voir une dernière fois Airi en entrouvrant la porte pour lui souhaiter bonne nuit quand je la vis au bord de la fenêtre avec un air nostalgique aiguisant ses couteaux. Je préféra la laisser seule puis fermer la porte discrètement. Son passé lui faisait-elle encore des siennes?Moi qui pensais la faire passer à autre chose avec ce voyage... J'alla me coucher avec le sourire tout de même, toute ces découvertes m'avaient satisfait! La simple pensée que demain serait un autre jour avec encore d'autres découvertes toutes plus folles que les autres me réjouissait. Je peinais à m'endormir comme une enfant qui aurait son anniversaire le lendemain. Le lendemain nous nous réveillâmes à l'auberge, prîmes notre déjeuner puis parti de l'auberge pour y chercher comment prendre la mer. Nous demandâmes à quelques personnes au hasard dans les allées qui traînaient puis, à force de se faire indiquer le chemin, trouvèrent un marin du coin. La destination en mer n'était donc plus loin! Cela me faisait déjà rêver...

Nous arrivâmes au port après de longues minutes de marche. Le soleil était venu se joindre à nous, je vis tout autour de moi des filets de pêche remplis à ras bord, les enfants couraient et jouaient sur les quais, la journée commençait bien. Je continuais à avancer, le chants des oiseaux m'apaisait et je me sentais de plus en plus emportée par la brise qui caressait ma peau et faisait flotter mes cheveux. Je relâcha mes bras le long de mon corps et pris une grande bolée d'air frais avant d'entendre une voix qui s'adressait à Houko et moi. Je me retourna et entendis :

Salut jeune gens ! Je suis Shuko Azete, marin depuis plus de vingt ans maintenant et j'ai entendu dire que deux jeune étranger partaient en direction de Balbadd. Je serais vôtre capitaine si cela ne vous dérange pas. (Dit l'homme en souriant) Voulez vous bien me suivre ?

Shuko Azete, cet homme semblait respirer la joie et la bonne humeur. Vêtu d'un chapeau, d'une veste rayée et de chaussures en tissu fines, je n'eus aucun de mal à cerner le personnage. Un homme pleins de vigueur et surtout qui aimait ce qu'il faisait, je remonta ma robe, le fixa longuement et répondis par un hochement de tête qui montrait mon accord pour le suivre. Il ajouta :

Et vous monsieur, êtes vous d'accord pour que Shuko Azete soit vôtre capitaine durant le voyage ?

J'arriva sur les quais en compagnie de Airi et comme à mon habitude observait longuement le paysage, mais cette fois-ci c'était différent. Une vue totale sur la mer, de mes propres yeux. C'était un paysage si jouissant à regarder. La mer était si claire et si pure que l'on pouvait y voir parfaitement le reflet du quai dans la mer, c'était sublime. Pour autant que j'ai pu en entendre si longuement parler par mes parents, je n'y croyais pas de mes yeux. J'eus tout de suite envie de m'abandonner dans cette eau, y plonger et y atteindre ses plus lointaines profondeurs. Mais avant cela, un homme se présentant sous le nom de Shuko Azete me demandait si cela me convenait qu'il soit notre capitaine. Après avoir repris mes esprits, je répondais franchement :

Bien entendu! Je m'en remet à vous capitaine!

Que demander de plus qu'un voyage en mer? Je me réjouissais déjà à l'idée d'être sur ce bateau avec Airi. Peut-être une chance de lui faire changer son idée de vengeance une fois pour toute? J'espérai pouvoir la rendre véritablement heureuse pendant ce périple.Cela dit, pour le moment, profitons longuement de ce voyage maritime.

Vous êtes prêts tous les deux? De mon côté tout est ok!

Je sentis l'adrénaline monter. Comme un enfant je me précipita dans le bateau, lorsqu'ils s'apprêtaient à lever l'ancre, j'observais attentivement l'équipage remplir chacun leur rôle, l'un à la barre a gérer le gouvernail, l'autre se mettant en position pour y récupérer l'ancre, et tous semblaient se connaître, ayant tissé des liens proche d'une véritable famille. Cette couleur de marbre caractérisant le bateau enjolivait tellement le paysage de mon point de vue. J'adorais cette ambiance, je sentais l'air frais rentrant dans mes poumons. Cette odeur m'inspirait l'illusion de la fraîcheur et de la liberté. Je répondis alors à notre capitaine :

Plus que jamais capitaine!

Une fois l'ancre levée et la réponse de Houko donnée au capitaine, le bateau parti. Je n'avais jamais pris le bateau, c'était une grande première pour moi. Le bateau s’enfonçait vers le large et Je voyais le port s'éloigner petit à petit. Je connaissais enfin la sensation de quitter la terre ferme et de connaitre le goût de la mer. Après quelques minutes à m'habituer aux remues du bateau, je pris mon sac et m'en alla m'assoir sur une caisse de bois qui semblait être plus ou moins vide. Je contemplais l'horizon et écoutais le son des vagues qui venaient lentement s'écraser sur la coque du bateau. La navigation n'avait pas l'aire d'être chose facile, l'équipage semblait avoir du travail. Je tourna la tête à gauche tout en me grattant l'épaule et vu soudainement Shuko qui se dirigeait vers moi. Mon cœur se mit à battre de plus en plus vite. Qu'allait-il me dire ? et surtout, comment allais-je lui répondre ? Il arriva à coté de moi, me fis un grand sourire et me demanda :

Dis moi Airi, c'est la première fois que tu prends la mer ? (Me dit-il en en s'appuyant sur le mat)

Je ne savais quoi répondre et surtout je ne savais comment lui répondre. Il avait l'aire d'être un homme bien, drôle et assez peu indiscret, mais il restait un inconnu à mes yeux. Je releva la tête, le regarda du coin de l'oeil, pris mon courage à deux mains et lui répondis :

Ou .. Ou .. Oui ! (Dis-je avec une petite voix)

Il éclata de rire en se tenant le ventre. Il n'avait pas l'aire de se moquer de moi mais cela me mis mal à l'aise. C'était l'une des première fois où je m’adressais à lui et il me riait au nez dès les premiers mots que je lui adressais. Je baissa la tête quand soudain il me répondit :

Bah alors jeune demoiselle, tu n'as pas à avoir peur de moi, je ne vais pas te mangeais t'inquiète pas. Bon ... tu as l'aire d'être dans tes pensées, je vais te laisser un peu profiter du paysage et surtout, si tu as besoin d'quelque chose tu sais où me trouver !

J'ouvris grand les yeux en entendant ceci, je me sentis toute idiote de ne pas lui avoir répondu autre chose qu'un simple "oui" ridicule. Il se baissa, prit une corde quoi trainait par terre, me fit un clin d’œil et fit demi-tour pour aller aider l'équipage à lever la grande voile. J'avais étais bete de ne pas lui avoir répondu autre chose, mais je me rassurais en me disant qu'au moins lui avait entendu le son de ma voix que seul Houko et le village où nous habitions avait entendu. je me secoua la tête et me dirigea vers Houko, me posa à coté de lui et dis :

Houko, je .. je crois que ton lacet est défait ...

Nous étions parti en destination de Balbadd comme prévu, et le voyage devait durer entre 3 et 4 jours en comptant les escales d'après le capitaine. Je jetai un coup d'oeil tout autour du bateau en observant la mer, puis après avoir découvert la totalité du navire je parti me poser sur le bord du bateau à l'ombre. Une brise rafraîchissante se faisait sentir, avec un soleil rayonnant. Ah! Quel plaisir! Je n'avais rien fait de si relaxant depuis longtemps. Je me reposais tranquillement pendant qu'Airi devait sûrement se promener sur le bateau. L'escale devait être encore assez loin, de quoi m'assoupir tranquillement.Mes paupières s'alourdissaient.Je m'endormi quelques instants. Je rêva de tout un tas d'aventures possibles et inimaginables. Quelle genre d'expérience allons-nous vivre? Une véritable impatience s'installait en moi.Je me réveilla sans tenir sur place, mais resta sur le côté pour ne pas gêner l'équipage tout en profitant de la vue. Soudain Airi vint à moi en me disant que mon lacet était défait. En effet, il était bien défait, moi qui pourtant fait si attention à mon apparence. Je m'abaissa pour refaire mon lacet puis y répondit en même temps :

Ah c'est vrai! Merci Airi, toujours là à faire attention aux autres toi hein !
lui dis-je en lui caressant le haut de la tête en souriant.

Je réalisa que je pouvais parfois avoir des gestes lui faisant passer pour une enfant. Je me dis de faire plus attention à l'avenir sur ce genre de détails. Le moindre petit détail pouvant l'aider à se sentir plus à l'aise est le bienvenu. J'engagea la conversation avec un ton légèrement ironique :
Alors tu le trouve comment notre capitaine? Je lui ai parlé un peu, il a l'air d'être un chic type!

Je lâcha un léger sourire en lui disant cela, car je savais qu'elle n'était pas toujours à l'aise pour parler des autres. Non pas pour être méchant, mais simplement pour l'aider à être moins gênée. Et puis avec moi je me doutais bien qu'elle n'avait pas de problèmes. Je réfléchis à plus tard, si je ne suis plus là pour elle, pourra-t-elle se débrouiller toute seule? C'est pour cela que j'essayais au maximum de la faire être autonome. Evidemment, si je le pouvais, je l'aurais aidée autant que possible.

Un chic type me disait-il ... je ne comprenais pas pourquoi Houko souriait en me disant ça mais il avait l'aire d’apprécier Shuko. Moi aussi d’ailleurs, il était légèrement plus vieux que nous mais à première vu il avait gardé son âme d'enfant et son coté extraverti et sociable le rendait unique dans son genre. Bon il fallait s'avouer qu'il était un peu égocentrique et vantard mais il était de bonne compagnie et semblait être aimé par beaucoup de membres de l'équipage. Je répondis alors :

Oui, il  l'aire.

Je lança un regard à Houko quand une pensée me vint. C'était une question qui me trottais depuis nôtre départ et à laquelle je pensais avoir une petite idée de la réponse. Cette question pouvait sembler complétement idiote mais pour moi elle avait grande importance. Je soupira, remonta légèrement ma robe, donna un coup de coude à Houko et lui dit :

Houko, comment me trouve tu ?

Cette question était délicate et un peu cru mais il fallait que je sache ce que Houko ou les autres pensaient de moi. Depuis nôtre départ, Houko semblait s'être éloigné volontairement de moi, il était tout autant là pour moi et ne changeait en rien ses habitudes avec moi, il me demandait plus souvent mon avis et me laissait plus souvent choisir ce que je voulais. Je n'avais jamais connu cet Houko, depuis que nous nous connaissions je n'avais jamais eu cette liberté. Bon il est vrai que sans son aide au village ou partout ailleurs je n'aurais étais qu'une simple femme errante sans réel but, mais il m'avait depuis tout ce temps forgé un caractère. C’était grâce à lui que je trouvais la force aujourd'hui de lui poser cette question.

Cette question me choqua. Elle qui était toujours si réservée ,j'avoue avoir été choqué qu'elle me pose une telle question.Cependant, je prenais ça comme une bonne chose, et était ravi qu'elle me demande mon avis.Je me dis que peut-être voulait-elle un peu d'attention.Je pris alors sa main, lui fit faire un tour sur elle-même et lui dis en lui faisant un petit clin d'oeil:
Tu es ravissante ma belle.Tu va en faire tomber plus d'un comme ça !

Cette phrase me fit également rire. Mais quoi de mal à complimenter les personnes qu'on aime après tout?Un membre de l'équipage nous entendit et siffla aussitôt:

Eh ben dit donc la jeunesse! en rigolant.
Je rougissais, légèrement surpris et gêné qu'on nous ai entendu.Après cela, je rejoignis le capitaine pour avoir des informations quand au chemin restant.

Capitaine! On en est où à présent?

Ah Houko!On va justement devoir faire notre première escale à présent. Je connais un village parfait pour ça. Tu pourrais prévenir les autres?

Pas de soucis capitaine!

J'alla voir les autres comme convenu puis, au conseil de l'équipage, pris de l'argent si besoin est. Selon l'équipage, à la prochaine escale nous devrions pouvoir avoir suffisamment de temps libre pour visiter un peu. Le capitaine avait aussi insisté à propos d'une brasserie qu'il côtoyait tout particulièrement. D'après lui, c'était un village calme et sans ennuis. De nombreux bateaux s'arrêtaient ici pour son cadre paisible. Sans doute pas le genre d'endroits à vivre des expéditions folles, mais n'est-ce pas ce changement continu d'environnement qui nous fait tant raviver cette passion pour la découverte? Je prévenu Airi également de l'escale, puis alla m'appuyer contre une caisse en bois avant de m'endormir.

Après que Houko m’aie prévenu que nôtre première escale aurait bientôt lieu je repensa à la réponse de Houko qui me faisais plaisir, je pensais l'inverse mais cela me réconfortais un peu. Je ne savais pas où il était encore passé, je marchais sur le pont du bateau et regardais tout l'équipage s'atteler à leurs fonctions, certains lavaient le plancher, d'autre hissaient ou baissaient la voile, certains dormaient. Je vis au loin Shuko qui tenait la barre, je ne l'avais pas encore vu consulter une seule carte des mers depuis notre départ, il devait surement connaitre la mer par cœur .. au bout de 20 ans on commence à avoir certains repères. Il commençait à se faire tard et il fallait que je me repose un peu, je me dirigea dans les loges pour trouver une chambrer et m'assoupir quelques instants. Soudains je vis un papier par terre, je me baissa et le ramassa, il n'y avait pas de nom inscrit sur le papier, je décida alors de l'ouvrir pour y voir ce qu'il y était marqué. Cela parlait de Shuko, on semblait lui vouloir du mal, comme si une personne avait ordonnée à une autre de .. l'exécuter. Mais qui ? Qui avait bien pu ordonner cela ? Il fallait que je sache qui et pourquoi ces hommes lui voulait la mort. Personne ne devait être au courant de ça. Tant-pis, le repos serait pour plus tard, il y avait quelque chose de bien plus grave qu'un simple coup de barre qui se faisait ressentir. Je sorti des loges le plus discrètement possible et dissimula le papier dans la sacoche qui me servait à garder mes couteaux. Houko dormait sur une caisse, il fallait que je le réveil, je me dirigea vers lui, mis ma main sur son épaule, le secoua légèrement et dis :

Houko, Houko ! J'ai un truc à te montrer.

Je somnolais quand je me réveilla en sentant une main se poser délicatement sur mon épaule, puis qui me réveilla, c'était Airi qui voulait me montrer quelque chose. Je ne comprenais l'importance de la chose que lorsque je vu le papier qui semblait annoncer un danger qui concernait notre capitaine tant adoré par son équipage, Shuko Azete. Cette nouvelle me fit comprendre que cette pseudo famille n'était très certainement qu'une façade. Une façade qui cependant semblait avoir envoûté notre capitaine qui avait une confiance aveugle envers son équipage. Je compris de suite qu'expliquer cela au capitaine serait compliqué, et qu'il faudrait donc agir par nous-même. Le problème se posait donc sur cela: Comment le faire réaliser cela? Et ce, sans avoir à interrompre notre voyage? Je réfléchis longuement au dilemme, puis ne trouvant pas de solution, me dit que cela serait certainement plus simple d'agir et d'y penser à deux. Je regardai les alentours pour y vérifier que personne ne nous écoutait, puis m'adressa à Airi :

On doit trouver une solution par nous-même Airi, le capitaine ne pourra pas admettre que le coupable est très certainement dans ce bateau, camouflé dans cet équipage dont le capitaine tient-tant. Est-ce que tu a repéré quelqu'un de louche depuis le début de ce voyage en bateau? Je n'ai malheureusement pas tant prêté attention à l'équipage...

Houko avait raison, il fallait trouver une solution pour empêcher le ou les personnes de s'en prendre à Shuko. Je regardais autour de moi mais je ne vis rien de suspect, rien ne m'avais tapé à l'oeil depuis la montée sur le bateau sauf un petit truc qui semblait être sans importances. J'avais vu au moment de l'embarquement que deux personnes qui semblait être de simples voyageurs avaient endossés des habits de l'équipage. Il avaient surement dû oublier de se changer avant l'embarquement, ou étaient peut être en retards ... Il est vrai que c'était un peu tiré par les cheveux de les accuser directement sans preuves mais c'était un bon début de piste. Par contre, je n'avais pas vu leurs visages ... comment savoir où ils se cachaient ? et comment savoir si c'était réellement eux ? Il fallait les trouver mais même en les retrouvant il aurait était dure de leurs faire dire ce qu'ils avaient derrière la tête. Il était possible que je les ait croisés sans même me douter de quelques choses, cela embarrassais de ne pas avoir fait attention à l'équipage plus tôt, ça .. ça ne me ressemblait pas d'avoir laisser passer ces choses, bon il est vrai que l'ambiance sur le pont était plutôt bonne et que personne n'aurait pu se douter d'une tel chose mais je m'en voulais quand même. Après avoir réfléchi à tout cela je m'adressa à Houko :

Houko, j'ai vu deux personnes sur le quai quand nous embarquions. Elles me paraissaient suspectes .. je n'ai aucunes informations de plus. Désolé de ne pas avoir fait attention à ça .. j'aurais dû. Désolé.

Je baissa légèrement la tête, ce n'étais pas ma faute mais ce genre de choses me mettais mal. J'aurais dû y penser avant.

Airi et moi semblions être sur la même longueur d'onde, nous ne pouvions pas accuser quelqu'un sans preuve tangible. Je réfléchissais si je n'avais rien vu non plus de suspect. Airi me dit alors avoir aperçu deux personnes suspectes. Je connaissais Airi, elle n'accusait jamais personne si elle n'y croyait pas elle-même. Je compris alors que deux personnes pouvaient potentiellement s'être mêlés à notre voyage, en passant pour un membre de l'équipage et voulaient du mal à Shuko. Je ressentais qu'Airi se sentait coupable de n'avoir pas plus ouvert l'oeil pendant le voyage. Je ne voulais pas l'affoler, je lui fit relever la tête, la regarda dans les yeux puis lui répondit :

Tu n'y es pour rien tu sais, je n'ai rien vu venir non plus.. On devrait monter notre petite enquête toi et moi sur cette affaire, ça ne sent rien qui vaille. Je vais aller voir sur le pont, et essayer d'en savoir plus. Essayons d'être discret.

Je fis donc signe à Airi pour la rassurer puis monta sur le pont discrètement puis regarda une nouvelle fois si personne ne nous espionnait. Personne à l'horizon. Je remonta donc puis mémorisa attentivement désormais chaque visage de chaque membre de l'équipage avec attention. Tout le monde restait avec leur façade joyeuse. Parmi eux, deux personnes se devaient d'avoir une façade hypocrite. Je réussis cependant pas à déceler qui de l'équipage pouvait être sournois. Cependant il est vrai que certaines personnes semblaient manquer à l'appel. Mais qui?

Houko était sur le pont, il m'avait chargé de surveiller l'avant du bateau où beaucoup de membre de l'équipage se mettaient pour y contempler la mer. Je me mis alors près du rebord du bateau et m'assis, on avait une vue dégagée et complète sur tout ce qu'il pouvait s'y passer. Je regardais autour de moi, écoutais ce que l'équipage se disait, mémorisais tout les visages et analysais chaque faits et gestes de chacun. Certains devaient se demander pourquoi j'étais là, assise par terre sans bouger d'une semelle, mais les voir se poser des questions à mon sujet me faisais repenser à la question que j'avais posé à Houko peu de temps avant. Je ne savais ce qu'ils pensaient de moi où se qu'ils se disaient mais j'arrivais à déchiffrer quelques mots sur leurs lèvres. Il ne fallait pas non plus que je sois obnubilée par la réponse que je pouvais avoir de certains et que je reste concentrée sur ce que je faisais. Soudainement un grand son de corne retenti et l'équipage se mis à accélérer la cadence. Cela devait signifier que nôtre premier arrêt se ferait dans quelques instants, et qu'il fallait que j'aille rejoindre Houko sur le pont inférieur du bateau. Je me leva et me dirigea alors vers le pont inférieur quand soudainement une main se posa sur mon épaule, c'était Shuko :

Airi, voici notre première escale ! Tu verras, l'endroit est magnifique et il y a de quoi se divertir et se reposer ! Mouhahaha

Je ne savais pas pourquoi il venait de me dire cala, j'avais bien vu toute seule que l'endroit était magnifique .. Je fis un hochement de tête et commença a partir pour retrouver Houko sur le quai. J'attendis quelques bonne grosses minutes mais Houko n'était toujours pas descendu .. Que pouvait-il bien encore faire ... ?

J'entendais un son de corne retentir quand je regardais tout le monde se précipiter dans tous les sens. Tout l'équipage remuait et je ne savais plus ou donner de la tête. Je regardais chaque membre de cet équipage, étudiant leurs faits et gestes attentivement. J'observa soudain deux membres semblant tout à fait sereins qui semblaient être très coordonnés. Un peu trop à mon goût. Peut-être me faisais-je des idées, après cette découverte beaucoup de choses me paraissaient louches. Je pris tout de même l'initiative de les prendre en filature sans me faire repérer par les autres marins. Je les suivis pas à pas, j'avais l'habitude d'écouter aux portes. Une mauvaise habitude me dis-je, de suspecter deux personnes sans aucunes raison valable. Néanmoins, pour en avoir le coeur net, je continua ma filature. Les deux membres descendirent et s'assirent. J'observa leurs visages : un jeune homme d'une trentaine d'années, et un homme paraissant dans la cinquantaine. Le vieil homme semblait traîner avec lui une sorte de bâton, le jeune homme quant à lui ne portait sur lui rien en particulier de remarquable. J'écouta leur discussion avec inquiétude, ce vieil homme ne me sentait rien qui vaille. Le genre d'homme pour qui on ne donne pas sa confiance au premier regard. Pourquoi le capitaine l'avait-il pris avec lui? Le vieil homme s'adressa au jeune homme :
Tu as fait ce que j'ai demandé?

Oui, tout les préparatifs sont faits. Il ne reste plus qu'a mettre en place le piège.

Bien, dans ce cas je me chargerai de faire ce qu'il faut également.N'oublie pas, si l'on échoue, toi comme moi ne ressortiront pas indemne de ça. J'espère que tu en es pleinement conscient Wilfried.

Oui.. Et après cela je n'ai plus rien à faire n'est ce pas? C'est ce qui était convenu pas vrai?

Bien sur. Sur ce remontons, nous sommes arrivés. N'oublie pas de rester discret.

Oui.

Le jeune homme gloussa. Il semblait désorienté. Peut-être allait-il déjà regretter ce dont il s'était déjà lancé à réaliser. Dans tous les cas, mon intuition était pour une fois bonne, ces hommes étaient louches. Je n'avais pour l'instant par la certitude que cela était relié avec ce qu'Airi m'a montré, et je ne pouvais pas savoir non plus de quoi ces personnes étaient en train de parler. Je restais figé, ne savant plus quoi penser. Que devrais-je faire? En qui avoir confiance? Au bout de quelques minutes, je retourna sur le pont puis rejoignit Airi.

Houko m'avait enfin rejoins au bout de 10 bonnes minutes ... Je ne savais pas ce qu'il avait fait pendant ces 10 bonnes minutes mais bon .. le connaissant il avait surement dû oublier quelque chose dans les loges. Après cela nous sortîmes du quai et arrivâmes dans le village, un endroit paisible, calme et qui semblait être de bon accueil. Le soleil se couchait et la mer reflétait ses derniers rayons, le paysage était tout simplement magnifique, c'était la première fois que je voyais quelque chose d'aussi beau et cela me faisais effet. Pour la première fois j'avais des frissons en voyant un si belle endroit, je n'étais pourtant pas très expressive et avais une nature plutôt froide mais ce jour là était différent, je commençais à apprécier le gout de l'aventure et les magnifiques choses que nous rencontrions. Nous commençâmes à marcher pour rejoindre le cœur du village qui n'était pas si petit que je l'avais imaginé, nous suivîmes l'équipage qui devait sans doutes connaitre les bons endroits. Je regarda Houko et m'adressa à lui :

Houko, je n'ai rien vu de suspect sur le bateau.

Je tenais à lui faire part du moindre détails que je trouvais suspect même si pour le moment je n'avais rien découvert de louche. Je m'adressa à Houko à nouveau :

Et toi, tu as trouvé un truc louche ?

Nous tournâmes dans une petite rue sombre, il ne voulait peut être pas que certaines personnes entendent ce que nous avions à nous dire. Il n’eut le temps d'ouvrir la bouche quand nous assistâmes à une drôle de scène.

Je tournais dans une ruelle sombre semblant à l'abris des oreilles de quiconque essayerait d'écouter notre conversation. Pas que nous nous faisions remarquer, seulement une précaution de prise, cet endroit paraissait sûr par ici, c'est du moins ce que je pensais. Nous vîmes soudain des gens se regroupant devant chez une personne. Ils lancèrent tout ce qu'ils trouvaient par la, des oeufs comme des planches de bois, pour porter atteinte à la personne y vivant. La maison semblait être rembarrée et paraissait difficilement franchissable pour n'importe qui voudrait y mettre les pieds. Sans doute que cette personne se sentait menacée, ce qui était compréhensible par ce que nous pouvions y voir. Je regardais, stupéfait de la haine portée sur cette personne: Les gens hurlèrent :

Oh Palma! Rends-moi mon argent charlatan! Tes prédictions à deux balles là maintenant tu les garde pour toi! J'ai quitté ma femme à cause de toi!

Moi aussi! Mes enfants ne rentrent plus chez moi à cause de toi! Rends-moi mon argent et ma vie d'antan!

J'approchais la meute de gens pour y demander ce qu'il se passait. Décidément, les ennuis commencèrent réellement me dis-je. D'autres choses me tracassaient mais je ne pouvais pas ignorer cette situation. J'alla donc aborder une jeune femme emplie de haines jusqu'à son regard, un regard très profond, très sinistre. Je lui demanda:

Excusez-moi jeune demoiselle Pourquoi tant de gens se retrouvent-ils ici ? Cette personne nommée Palma? Vous a-t-elle donc fait quelque chose de si peu franc?

Ses yeux gonflèrent puis me dis en me dévisageant:

Un peu oui! Cette soi-disante diseuse de bonne aventure n'est qu'une menteuse! Bon nombre de gens ici ont leur propre raison pour la haïr : Elle vous affirme des choses totalement sans fondements, cerne votre attitude et de par ses déductions elle vous manipule jusqu'à vous faire revenir de nombreuses fois. Nous ne nous en sommes rendu compte hélas bien tard, cette maudite Palma semble déjà avoir acquis une fortune conséquente, de quoi ne plus ce soucier de problèmes financiers d'une vie. Cependant ces gens ici ne la lui pardonneront jamais! Moi y comprise!  

Je recula d'un pas et regarda Airi, puis lui demanda :

Airi , que veux-tu faire? Il n'est pas trop tard pour ignorer cette histoire et partir. Choisis ce que tu veux faire sans y avoir le moindre remord. Je suivrai ta décision.

Cela ne nous regardait pas, c'était une histoire entre ces gens et cette dénommée Palma mais nous ne pouvions pas laisser cette personne sans rendre justice. Je leva la tête et vu dans ces yeux qu'il ne voulait pas laisser cette satanée Palma faire le malheur des autres. Je lui fis un geste de la tête, je me mis à courir vers le mur, je m'appuya sur un tas de planche de bois qui était juste à coté pour m'aider à avoir de l'impulsion et sauta au-dessus du mur. Les entrainements que j'avais fait dans la forêt quand j'étais encore chez Houko me permettais de passer le mur sans trop de difficulté. Une fois le mur passé et atterri de l'autre coté, je leva la tête et vu deux personnes qui semblaient garder la maison. Ils ouvrirent grands les yeux en me voyant et me dirent :

Mais .. Eh .. mais que .. Que fais tu la toi ?! Mais .. Oh puis tant pis, à l'attaque ! Yiahhh ! (Dit un garde en me fonçant dessus)

Je lança un petit sourire avant d'esquiver la lance du premier garde, il ré attaqua mais je fis à nouveau une esquive, je m'appuya sur sa lance, sauta au-dessus de lui et lui jeta un couteau dans l'arrière du coup. Le deuxième se précipita vers moi mais n’eut le temps de bouger le petit doigt qu'il avait déjà pris un coup dans la gorge. Il s'effondra par terre tout en lâchant ses armes, pourquoi n'avaient-ils pas réfléchi avant de m'attaquer ? Bon il est vrai que je venais de rentrer dans cette demeure sans autorisation et surtout de façon ... peu commune. Puis ma petite taille pouvait faire penser à une petite fille mais quand même. Je repris mes deux couteaux et alla ouvrir la porte qui était fermée de l'intérieur, je vis Houko juste derrière, je lui fis un signe et lui dit alors :

Houko. Il en reste quelque-uns à droite. Je te les laisse.

Airi m'ouvra la porte puis je vis deux gardes à terres semblant inconscient. Elle me montra la direction où quelques gardes arrivaient. Les gens se bousculaient pour tenter de passer en même temps que moi. Je fis un sort de vent pour les éloigner de la porte pour ne pas les mettre en danger puis leur fit un grand sourire en leur fermant la porte au nez.

Désolé !Repassez la prochaine fois!

Je commença aussitôt à me mettre au boulot. 3 gardes s'approchèrent de moi pour me repousser et rattraper Airi. Ils se coordonnèrent pour que l'un parte à la course d'Airi puis les 2 autres pour me repousser. Je fis aussitôt un sort pour mettre à terre l'homme qui tentait de passer à côté tandis que les 2 me chargèrent dessus à la vue de leur coéquipier assommé.  L'un tenta de me donner des coups de lances au loin pour y esquiver ma magie, tandis que l'autre le couvrait à l'aide de son bouclier. Un bon travail d'équipe. Cela dis je me devais de les repousser. Je fis donc un sort de vent pour y orienter son bouclier vers le ciel, puis en profita pour désarmer l'homme à la lance. Je repoussa immédiatement l'homme au bouclier puis par effet de surprise donna un coup de bâton à l'homme à la lance pour le faire tomber. l'homme au bouclier se relevait, terrifié, puis s'enfuit en poussant un léger cri aigu. Je me dis alors à moi-même 'c'est tout?' Puis continua ma route en cherchant quelconque indice. Je fouillais pièces par pièces cette demeure. Rien de particulièrement remarquable. Je continua donc mon chemin en tentant de regagner le chemin d'Airi. Où pouvait-elle donc être passée? Je réfléchissais tout en marchant à mon rythme. Qu'est-ce que cette Palma pouvait avoir comme objectif? Escroquer des gens de la sorte... Ce n'est pas commun.

Après avoir fouillé quelques pièces de cette grande demeure où vivait une prénommée Palma je vu par une fenêtre une femme qui semblait s'enfuir de l'arrière cour, elle avait s'en doute dû entendre Houko. Qui était-elle et que faisait-elle là ? Il fallait que je prévienne Houko de la "visite" de cette femme .. Non je n'avais pas le temps ! J'ouvris grand la fenêtre et sauta, je la pris alors en chasse mais un chien eu le malheur de m'aboyer dessus et la femme se retourna aussi tôt ... elle m'avait vu ! Elle se mit à courir en vue de me semer, je me mis à la poursuivre. Elle courait vite et avait l'aire d'être assez habile et endurante. Mais d'où venait-elle ? A chaque intersections elle tournait la tête dans tout les sens, cette femme ne semblait pas être d'ici. Elle pris alors une petite ruelle sombre et je fis alors l'erreur de la suivre. Elle s'arrêta, baissa la tête et me dit :

Hmm .. tu es plutôt coriace dans ton genre toi ! Mais vois tu, je ne suis pas seule ici. Les gars, sortez !

Grr ! J'avais encore étais bête de vouloir faire les choses seule ! Une bonne dizaines d'hommes et de femmes apparu de chaque cotés de la rue. Il fallait que je trouve une solution pour me sortir de ce foutoir .. Mais comment ? Houko devait surement m'attendre à la maison de Palma, comment allais-je faire ...  Après être sorti, un homme pris la parole :

Ah Palma ! Tu nous ramène encore quelqu'un qui se rebelle contre tes cachoteries ?! Hahah !

Hmm c'était donc elle ! La tant détestée Palma était juste devant moi. Il fallait que je lui demande pourquoi elle agissait ainsi et dans quel but ? Mais avant j'avais d'autres problèmes à régler comme celui de sauver ma peau. Il fallait que je trouve un plan pour prévenir Houko de ma position pour qu'il puisse venir m'aider à me sortir de la. Mais comment ...

J'entendais des pas légers et furtifs tant familiers, c'était Airi. Elle semblait courir après quelqu'un. J'ai tout de suite imaginé Palma en train de s'enfuir, il était évident qu'il ne lui restait que ça comme option.Deux gardes semblaient me voir commencer à vouloir partir, ils tentèrent de me retenir.

Eh attend voir toi là-bas!

Je pris donc de l'altitude avec un sort de vent,repoussant les deux petits gardes impuissant face à la magie, puis commença a repérer les lieux, scrutant chaque endroit proche. C'est là que je vis Airi, semblant courir après quelqu'un, qui rentrait dans une ruelle sombre.
Je me rapprocha donc discrètement. Je me mis au dessus de l'un des bâtiments formant le haut de la ruelle, puis observa. Airi semblait encerclée. Je fis donc déblayer avec une attaque surprise,une lame de vent,le devant du cercle formé par les hommes recrutés par Palma, puis cria du haut de la ruelle :
C'est pas très joli de s'en prendre à ma petite Airi comme ça en l'attirant dans un piège. Je serais votre adversaire les mollusques.

Certains hommes étaient déjà effrayés de voir leurs partenaires à terre.
Je poussa légèrement Airi vers le chemin que je venais de lui frayer.Je m'approcha de l'oreille d'Airi puis lui chuchota:

Vas-y, je les retiens.