1er de Ath-Thania en l'an 1002 > Une soirée festive [Feat Âamet Loueseni]

C’est alors que mes yeux commençaient doucement à s’adapter à la lumière qui m’entourait, que ce bruit, que je reconnaitrais parmi tant d’autre vint habillement chatouiller mes tympans. Cette sonorité, mais aussi cette ambiance, tout grands voyageurs qui se respectent l’avaient entendu maintes fois et y étaient même amoureux, du moins je le pense. Ca commençait avec un bruit perpétuel, comme une sorte de brouhaha interminable, mais agréable, puis suivait des petits bruits criards, semblables à celui de petits cris aigus. Ajoutez à cela le bruit que l’on peut entendre lorsque l’on dort dans de vieilles auberges en bois, le craquement de ce matériel si noble et ancré d’histoire, celui-là même que je façonnais étant plus jeune. Ca y est, l’embarcation dans laquelle j’avais, il y a de ça quelques jours, entrepris la traversé de l’Océan, arrivait enfin au port de Sindoria !

Quel plaisir de braver les mers à bord de son vaisseau, tel un cavalier des plaines de Tenzan, chevauchant du matin au couché, sans limites ni contraintes, avec comme seul horizon une immensité indomptable. J’avais été en quelque sorte contraint de mettre mes écrits de côté lors de cette magnifique traversé, non pas que mon âme de philosophe m’ait quittée, mais j’avais promis au capitaine de le remplacer à la barre, pour m’acquitter de la promesse que l’on c’était faite sur les quais de Balbad. En effet, il m’arrivait bien souvent de rendre un service au gens qui m’offraient leur aide, je dirais que c’était une sorte de code morale que je m’étais un point d’honneur à respecter ! De plus, ça me permettait de ne pas perdre la main, car comme vous le savez, ayant pratiqué divers métiers dans mon enfance, je ne souhaitais rien perdre de ses savoirs faires acquis, qui me paraissaient inestimable et m’avaient toujours permis de bien m’en sortir sans trop d’argent.

Une fois le bateau arrivé à quai et après avoir salué et remercié tous mes compagnons de voyages, je m’enfonçais dans la foule qui semblait particulièrement agité aujourd’hui. Nous étions en début de soirée et de nombreux enfants paradaient dans les rues, accompagnés de jeunes femmes et hommes, qui semblaient comme entrainé pas les bambins dans toutes les directions. A vrai dire je ne venais pas par hasard, j’avais même dut écourter mon périple à la découverte des donjons pour arriver à temps dans cette magnifique contrée. Il fallait que je rende visite à quelqu’un qui m’était chère, je lui avais promis de revenir le voir pour ses huit ans et je comptais bien tenir ma promesse, car dans le cas contraire, quel piètre grand frère aurais-je étais ?

Cependant, je n’aimais pas vraiment la précipitation et l’agitation qui régnait autour de moi, bien loin de moi l’idée de ne pas apprécier ce genre d’ambiance festive, mais je sentais tout de même que les conflits qui commençaient doucement mais surement à gangréner nos vies, avaient  un impact sur le morale de tous. Alors bien sûr, les gens essayaient de la cacher, pour ne pas l’exposer aux yeux de tous, surtout à celui des plus jeunes, mais j’avais passé assez d’années à observer les individus, pour ressentir la tension, quand elle était présente. Je décidai donc de m’assoir sur l’un des bancs libres d’une petite place qui se tenait légèrement à l’écart des riverains. De mon point de vu, j’observais le soleil se coucher derrière les immenses amas de rochers qui servaient de remparts à cette belle île, puis j’observais avec une certaine fascination les belles bâtisses aux façades blanches et aux toits colorés, qui étaient pour certaine chevauché par quelques brins agréable de végétation.

Quoi qu’il en soit il ne fallait pas trop tarder non plus, Oniki devait m’attendre avec impatience et à vrai dire, j’avais moi aussi hâte de fêter nos retrouvailles ! A vrai dire, ce n’était pas vraiment mon frère, je l’avais trouvé seul dans les bidonvilles de Balbad, où il volait pour survivre et manger à sa faim. Sa situation m’avait touché droit au cœur et contrairement aux autres, il avait accepté mon aide et j’avais pût lui trouver une famille d’adoption ici, à Sindoria. Silvana et Meliodas, qui m’avaient aidé par le passé et qui souffraient beaucoup de ne pouvoir procréer et fonder une famille, étaient des personnes pleines de bonnes attentions et qui avaient un sens du partage et du pardon exemplaire. Dès le départ j’avais descellé en eux un vide affectif que le jeune garçon pouvait combler et en lui une admiration pour le métier de son nouveau papa, en la personne de Méliodas, qui était un excellent aubergiste et je ne dis pas ça parce qu’il m’a souvent dépanné dans les temps difficiles !

Ca y est, j’étais enfin arrivé devant la porte de mes vieux amis, je pouvais entendre de dehors les rires et autres cris de joies des joueur et des voyageurs qui passaient sans nuls doutes, un très agréable moment. Alors que je me décidai à pousser l’imposante porte, l’agréable chaleur d’un foyer retrouvé venait me caresser le visage, les éclats de rires, la musique et le bruit des verres et des couverts qui s’entrechoquaient devenaient encore plus précis et l’odeur de la viande fumée et du fromage me mettait l’eau à la bouche.

▬ Oniisan !!!! Je savais que tu n’oublierais pas mon anniversaire !!!

Le petit garçon n’avait pas perdu un instant et c’était jeté dans mes bras, ce qui, dans la surprise, m’avait fait trébucher sur les fesses. Cette scène pour le moins cocasse, avait provoquée un éclat de rire général dans l’auberge… Qu’il était appréciable de retrouver les personnes que l’on aime après une si longue absence ! J’eux à peine le temps de me relever que ses parents, mes amis, firent de même, avec cette fois un peu moins d’entrain, pour me laisser me remettre de cette entrée fracassante. C’est alors, que Silvana, toujours très prévenante à mon égard, posa une question pas si anodine à Oniki, un sourire plein de malice aux lèvres.

▬ Alors mon trésors, tu as tout préparé pour votre soirée à toi et Asag ?

A peine le jeune homme avait acquiesçait d’un signe de la tête, qu’il saisit un petit baluchon, me prit par la main et m’entraina dehors, sous le regard bien veillant de ses parents, toujours aussi bienveillant à notre égard. Je crois d’ailleurs qu’ils m’avaient toujours considéré comme leur second enfant. Me laissant guider par mon petit frère, me demandant tout de même ce qu’il comptait faire de moi, nous arpentions de petites rues sinueuses, qui débouchaient sur le grand boulevard principal. C’est alors qu’il mit un masque de couleur, fait en papier mâché.

▬ Tu as vu Oniisan, c’est moi qui l’ai fait tout seul et en noire et rouge, comme tes yeux ! Tu es arrivé pile pour la soirée des frères et sœurs !

Les yeux bleus du garçon, qui avait apparemment programmé une soirée bien chargée, me scrutaient, comme pour attendre une réaction de ma part. J’avais déjà participé à cette fête avec lui et je me souvenais tout à fait de son fonctionnement. Lors de cet évènement, les plus jeunes de la fraternité allaient chercher une jeune fille ou garçon de l’âge de leur frère ou sœur, puis la présentait, en lui laissant le masque qu’ils avaient conçu pour l’occasion, à leurs ainées, avant d’aller s’amuser avec leurs amis. Il était de coutume, que le jeune garçon offre un vers ou bien un repas à la jeune femme qui avait été choisi par son plus jeune frère ou sœur. Et dire que j’avais presque oublié cette coutume ! Enfin bon, bien que j’aurais préféré profiter de lui toute la soirée, il était normal qu’il pense avant tous à s’amuser et je pense que sa maman n’est pas étrangère à ce plan machiavélique ! Quoi qu’il en soit ça reste un enfant et pour sa défense, il avait fait un excellent choix l’année passée, alors pourquoi pas se prêter au jeu ?!

▬ Ton masque et magnifique petit frère ! Je crois qu’il ne me reste plus qu’à te laisser faire ton choix, mais n’oublie pas, plus….

▬ Oui, oui, je sais, plus il y a de formes, mieux c’est !

▬ Et.. ?

▬ Les cheveux longs et de beaux yeux sont des atouts à ne pas négliger ! J’ai rien oublié Oniisan ! Bon j’y vais, comme un ninja !

Je l’adorais ce petit loup, il avait même retenu mes leçon spécial filles… Il me reste plus qu’à attendre désormais !  

Cela faisait maintenant presque dix minutes que je scrutais mon frère, aller et venir, à la recherche de la jeune femme, qu’il jugerait apte à me séduire. La volonté qu’il y mettait me touchait vraiment, on aurait dit que le choix était crucial, comme si le fait de me décevoir, allait avoir de grave répercutions sur mon attachement à sa personne. Il fallait bien avouer, que depuis que ne chemins, c’étaient rencontrés, le bambin, qui ne jurait que par moi,  avait constamment cette crainte de l’abandon, qui était, il faut bien l’avouer, logique au vu de ce qu’il avait vécu par le passé. Ce qui rendait la chose encore plus comique, était la façon dont il procédait et ses hésitations perpétuelles. En effet, j’avais remarqué, avec un amusement certain, qu’il cherchait à chaque fois, mon approbation du regard et que c’est lorsque, je lui donnais, qu’il était attiré par une autre jeune femme.

Je l’observais donc, aller ici et là, tantôt dans le sens de la foule, tantôt à contre sens de celle-ci, afin de trouver la perle rare. Le gamin, qui, comme beaucoup d’enfants de son âge, prenait cette activité comme un jeu, semblait malgré tout y prendre beaucoup de plaisir. J’avais écrit de nombreuses page, sur cette chose incroyable, qu’avaient les enfants, ce don, que beaucoup d’adulte avaient perdu avec le temps et qui n’était autre, que cette capacité à s’émerveiller devant quelque chose de banal et de tout prendre comme un amusement. Nous qui étions âgé, ne prenions plus le temps d’admirer les petites choses que la vie nous offrait et délaissions ainsi, l’enfant qui sommeille encore et toujours en nous… Quel gâchis !

Je crois que c’était l’une des principale force du philosophe, toujours laisser parler cet enfant que nous avons en chacun de nous, non seulement pour profiter de la vie, mais aussi parce qu’un enfant n’aspire jamais à faire la mal, tout simplement parce qu’il ne l’a pas encore côtoyé ! Je crois en effet, qu’il n’y a rien de plus innocents et instructif que l’enfant et j’en avais d’ailleurs appris beaucoup au côté d’Oniki ! Cet agréable spectacle, m’avait d’ailleurs donné envie d’écrire quelques lignes sur le sujet, il m’inspirait un nouveau chapitre qui pourrait traiter de l’influence des adultes, sur l’innocence des enfants. Ce sujet plutôt vaste, pourrait-être étudié en plusieurs points et de différentes façons.

Alors que je commençais à me perdre dans le raisonnement qui venait de se présenter à moi, mon attention se recentra sur le jeune blondinet, qui avait ôté son masque et semblait me crier quelque chose. Le gamin, d’habitude si calme et réservé, semblait vouloir me dire quelque chose, mais l’ambiance et l’agitation qui régnaient dans les rues, recouvrait le son de sa voie. Je me demandais bien, ce qui le poussait à s’agiter de la sorte et j’essayais de tendre l’oreille, afin de capter quelque chose à ce qu’il tentait de me dire. C’est alors qu’il pointa son doigt dans ma direction, m’indiquant que quelque chose arrivait dans mon dos. A peine avais-je enfin compris de quoi il s’agissait que je pivotai sur moi-même, afin de comprendre ce qui le mettait dans tous ses états. C’est alors, qu’une jeune femme, plutôt courte sur patte, se jeta dans ma direction, ses longs cheveux bruns s’agitant dans son élan.

J’eux à peine le temps de réaliser ce qui m’arrivait, que je me retrouvais les fesse clouées au sol, avec cette belle princesse dans les bras. Je profitai de ce moment pour l’étudier plus en détails et m’assurer que le choc n’avait pas été trop violent pour elle. La première chose que je constatai fût la douceur de sa voie, lorsque celle-ci l’achat une sorte de petit gémissement dû au choque, puis mon regard l’observa de haut en bas. La première chose que je constatai était la belle fleur verte qui siégeait fièrement dans ses longs cheveux, ainsi que le pendentif qui semblait en être la continuité. La jeune femme était habillée de manière très simple avec un corset beige, sur lequel était cousu de la dentelle noir, ainsi qu’un pantalon de tissu de couleur identique à celle de son corset. En dehors de ses quelques équipements, comme sa rapière, son protège bras gauche, ou encore sa petite cape, cette belle inconnue possédait de magnifiques yeux couleurs émeraudes !

Je la serra légèrement contre moi, afin de me relever, tout en la gardant dans mes bras, alors que j’arborais un léger sourire, à la fois gêné et bienveillant. Je pris l’initiative de lui adresser la parole, afin de ne pas laisser le silence s’installer et pour la rassurer un peu, après ce choc.

▬ Je dois dire qu’en tant que voyageur, j’en ai visité des villes et connu bien des femmes, mais c’est la première fois que l’on me gratifie d’un tel accueille ! Je m’appelle Asag mademoiselle et je suis ravi de faire votre rencontre, mais dites-moi, tout va bien de votre côté, rien de cassé ?

J’avais prononcé ces quelques mots avec la douceur et la bienveillance qui me caractérisaient si bien, gardant toujours le même sourire, rempli de gentillesse. Je ne voulais en aucun cas intimider la jeune femme ou attirer l’attention sur moi et puis, je dois bien l’avouer, elle me plaisait bien cette demoiselle ! A peine avais-je terminé mes courtes présentations que mon jeune frère se précipita vers nous, afin d’aller aux nouvelles.

▬ Oniisan !!! Comment elle vat ?! Bon, je crois que, comme dit si souvent maman, le destin a choisi à ma place, je vous laisse tranquille, je vais jouer avec mes copain maintenant !

Le jeune garçon s’éloigna sans plus tarder, avant de se raviser et de revenir sur ses pas.

▬ A oui, j’ai faillis oublier, tenez mademoiselle, je vous offre mon masque !

Il restait devant la jeune femme que je tenais encore dans mes bras, lui tendant le masque qu’il avait confectionné de ses propres mains, exprès pour l’occasion, attendant qu’elle s’en saisisse, pour retourner voire ses amies.  

Alors que mon attention avait momentanément été portée sur mon jeune frère, qui c’était engouffré dans une foule, qui n’avait cessé de croitre depuis mon arrivé sur l’île, le recul que prit volontairement la mystérieuse inconnue qui venait de me percuter, me rappela à mes esprits. En effet, la scène qui venait de se jouer, n’avait rien d’habituelle et bien que ma réaction ne se fit pas attendre, je percutais soudainement ce qui venait de e produire et me demandais qu’elle pouvait bien être la raison de cette brusque rencontre. Etait-ce une femme aux manières de séductions bien singulières, ou avais-je à faire à un véritable coup de pas de chance ?

Cette interrogation, qui allait très certainement être résolue d’ici peu, m’inspirait un nouveau sujet d’écriture, auquel il me tardait vraiment de me confronter ! Ca porterait sur la place du hasard dans nos vies et poserait la question du destin, qui était vraiment un sujet délicat, mais néanmoins passionnant, qui pourrait plaire à mes prochains fidèles lecteurs et me donner bien du mal, afin de faire briller ma plume en distillant les plus belles tournures de phrases et autre frasques littéraires, pour le bonheur de tous !

Quoi qu’il en soit, le moment ne se prêtait pas vraiment à une quelconque activité d’écriture et je comptais bien passer un agréable moment en compagnie de cette jeune femme, que le destin semblait avoir mis sur ma route, si tant est qu’il puisse y être pour quelque chose. Je dois bien admettre qu’il serait regrettable pour un homme de mon acabit, de passer une soirée, qui plus est aussi festive que celle-ci, la plume à la main, enfermé dans la petite chambre qui m’était réservé chez Meliodas et Silvana ! N’y voyez pas là un discourt vaniteux, mais seulement le constat de l’épicurien que je suis et que je compte bien rester jusqu’à mon dernier souffle.

C’est la jeune femme qui me sortit de mes tergiversations, tout d’abord en s’excusant, puis, après avoir lancé un bref regard sur ma personne, en se présentant à son tour, mais pas que... En effet, Aamet de son nom, semblait avoir des prédispositions pour la fauconnerie, chose qui la rendait un peu plus mystérieuse et attisait vivement ma curiosité ! C’est alors qu’elle venait de me le désigner de la main, que le volatil plana au-dessus de nos tête, avant de lâcher ce qu’il tenait dans ses serres et qui semblait être une sorte de bâton magique. Ce curieux objet venait s’ajouter à la liste, déjà bien garnie, des particularités qui me donnaient envie de la connaitre encore plus.

Alors que la belle et intrigante habitante de Sindoria, ou du moins c’est ce que je pensais, c’était habillement saisie de son sceptre, les bruits d’un groupe de musiciens, accompagné d’enfants qui leur emboitaient le pas, jetant des tas de confettis ici et là dans la rue, commençait à être de plus en plus audible. Me doutant bien qu’ils n’allaient pas tarder à arriver à notre auteur, accompagné sans nul doute, de tout un convoi de personne surexcités, je jugea bon de convier la demoiselle, dans un lieu qui serait plus apte à la conversation.

▬ En bon voyageur et philosophe que je suis, je mets un point d’honneur à découvrir les différentes personnes que je croise lors de mes périples. Permet-moi de t’inviter, si tu le souhaites, à faire plus ample connaissance, si possible dans un endroit plus calme, à moins, bien sûr, que le calme te soit désagréable.

J’avais gardé l’aire et la voie, calme et amicale que j’avais toujours arboré et c’est alors que je tendais le bras, en direction de la rue qui conduisait à la plage et qui était opposée au vacarme qui commençait à s’installer, que je remarquai qu’elle semblait possédait un livre. Etait-ce une érudite, avec laquelle je pourrais débattre de sujets passionnants ?! Il me tardait de le découvrir ! Une idée avait même germée dans mon esprit, afin de la pousser à accepter mon invitation.

▬ Si tu es curieuse, comme me l’indique le fait que tu possèdes un livre, alors je pourrais te narrer mes différents périples à travers les multiples contrées qui s’étendent sur ce monde.