Come take a bath with me [PV Kougyoku] (terminé)

Il lui fallut plusieurs jours pour se remettre complètement de sa récente bataille à Balbadd. Son adversaire, Aladdin avait usé d'une étrange magie. Judal ignorait complètement les propriétés de cette magie, n'y comment il avait réussit à l'obtenir. Cependant, une chose était sûre. Le sort de ce petit minus affecta temporairement l'état mental du sombre Magi. Des flashbacks de sa douloureuse enfance se bousculaient dans sa tête. Des voix. Des visages ensanglantés. La mort de ses parents. Tout cela formait un passé mélancolique. Devait-il se morfondre sur lui-même ? Pleurait-il ? Haha. Nous parlons de Judal. Non, il ne pleurait pas. Il se fichait éperdument de revoir son enfance. La mort. Le sang. C'était son train-train quotidien. Pas de larmes. Juste une envie. Celle de revoir Aladdin pour le tuer de ses propres mains. Il le considérait comme un adversaire à sa hauteur et prévoyait de jouer avec lui.

Casser la monotonie de la journée. On peut dire que c'est ce qu'il faisait le mieux. Judal était imprévisible et la situation actuelle le démontrait parfaitement. Le Magi noir se trouvait actuellement dans le palais royal d'une certaine princesse. Kougyoku Ren. Il n'était pas venu pour de la figuration. Non. Il était là pour se relaxer et pas dans n'importe quel endroit. Une salle de bain. Celle de la princesse. Il éprouvait un certain plaisir à la taquiner. C'était pas méchant, au contraire, il l'appréciait. (...) C'est comme ça qu'il poussa la porte pour rentrer dans la salle bain. Les quelques serviteurs qui s'occupaient de l'entretien du bain partirent aussitôt. Judal et sa réputation. Ainsi, il rentra avec un léger sourire en coin de lèvres. C'était immense. Les murs ornaient d'or. Le carrelage d'un blanc immaculé. Une délicieuse odeur de rose. Et une baignoire d'une taille impressionnante. Elle était remplie d'eau chaude et quelques pétales de roses flottaient sur la surface. Il détacha rapidement sa queue de cheval, ôta le haut de sa tunique, laissant entrevoir son torse assez musclé et se glissa dans la baignoire. « Hum. » Son esprit était ailleurs. Il attendait quelque chose, ou plutôt quelqu'un. « Voyons voir combien de temps elle va mettre ... »

Kougyoku souffrait, oui à son plus grand bonheur sa séance quotidienne d'escrime touchait à sa fin, enfin. Elle remercia son subalterne qui s'entraînait avec elle et s'éloigna vers son palais. Sa seule envie à présent c'était un bon bain, parfumé comme elle les aimait tant. Elle sourit doucement en soupirant d'avance de bonheur en imaginant ledit bain avec impatience. Kougyoku se dirigea à pas lent vers la partie réservé à la princesse qu'elle était, au fond, elle rêvait de se précipiter dans la salle de bain. Mais bon si quelqu'un la voyait elle perdrait sacrément de sa crédibilité. Avec un petit soupir elle entra dans sa chambre et fit glisser son kimono, restant en simple tunique lui arrivant à mi-mollet, dévoilant la peau de ses bras et de son cou et enleva tout ses bijoux. Elle se détacha aussi les cheveux, chose rare chez elle, en déposant la broche qui renfermait Vinea sur son armoire elle ouvrit la salle de bain tout en attrapant une serviette.

La première chose qui l'interpella fut l'absence de serviteurs dans la pièce, d"ordinaire ceux-ci discutaient un moment avec elle avant de la laisser seule. C'était surprenant, puis en s'approchant elle écarquilla les yeux en voyant une sorte de forme ... humaine, Kougyoku en laissa même tomber sa serviette et ouvrit la bouche pour crier avant de se raviser, non ce n'était pas une bonne idée et c'est en avançant d'encore un pas qu'elle vit la chose la plus inattendue de sa vie. Judal. Dans sa baignoire. Judal était dans sa baignoire ! Et qui plus est il semblait très à l'aise.

« J-Judal ?! Toi ici ? Mais que ! Ça va pas ou quoi ? »

La jeune femme semblait confuse quand à la réaction à adopter, elle était à la fois en colère, car oui après tout il était dans sa salle de bain, et terriblement gênée de la situation comme le prouvait ses joues légèrement rosées

Posant sa tête contre le rebord de la baignoire, il se prélassait confortablement dans cette eau chaude. La température était idéale. Et c’est sans la moindre inquiétude qu’il ferma ses yeux un bref instant. Qui aurait pu croire que ce jeune homme affalait dans ce bain était un Magi noir. À le regarder se mouvoir dans l’eau, Judal paraissait si innocent. Comme quoi. Il ne faut jamais se fier aux apparences. Les traits ensorcelants de son visage. Ses yeux pourpres. Sa longue chevelure noire reflétant la nuit, les abysses, la solitude. (…) Il était allongé dans l’eau d’un bain n’étant pas le sien. Et cela ne le gênait pas plus que ça. Il projetait de l’eau sur le carrelage, avec l‘aide de ses mains. Il envoyait valser les pétales de roses à l’autre bout de la pièce. Judal était infernal. Toute occupation était bonne à prendre. C’était un passe-temps en attendant la venue de celle qu’il cherchait. Une attente qui ne dura pas longtemps.

La porte s’ouvrit, laissant entrevoir une silhouette féminine. Une cascade de cheveux roses nuancés. Une peau pale et fine. Des yeux similaires à des pierres précieuses. Un corps envoûtant. C’était elle. Kougyoku Ren. Et la présence du Magi noir ne la fit pas rigoler. Elle était énervée et gênée, tandis que tout cela amusait grandement Judal. « Hoy ! Vieille sorcière. » Un petit sourire vint éclairer ses lèvres. Il passa sa main dans ses cheveux mouillés pour les rebattre derrière sa tête et se leva. L’eau chaude ruisselait le long de son torse. Il enjamba la baignoire et s’avança vers elle. Fort heureusement, il avait gardé le bas de sa tunique. Juste son torse était nu. Arriver devant elle, il s‘accroupit pour prendre la serviette qu‘elle avait laisser tomber. « C’est gentil. Merci. » Un ton plus qu’ironique. Il frotta ses cheveux humides avec la serviette pour les essuyer. Quoi ? La serviette n’était pas pour Judal ? La blague. Comme si s’était la sienne, il passa la serviette de bain autour de son cou et lança un regard enjoué à la princesse. « Tu n‘es pas un peu trop vieille pour fantasmer sur moi ? » Il en riait, tout en tapotant affectueusement le dessus de sa tête.

Au début Kougyoku avait espéré qu'elle avait rêvée, cependant quand elle le vit s'approcher elle soupira intérieurement. Non, décidement elle ne rêvait pas. Ces cheveux noir, qu'elle avait du mal à reconnaître une fois détachés et ses yeux curieusement envoûtant d'une couleur pourpre. Aucun doute, Judal était bel et bien dans sa salle de bain. De plus les paroles qu'il lui adressa acheva de la convaincre. Elle le vit s'accroupir, prendre sa serviette et s'essuyer les cheveux. Comme si c'était sa serviette et sa salle de bain quoi. Judal avait vraiment du culot pour venir ici.

Elle soupira et le fixa en rougissant soudain en l'entendant, une fois de plus l'appeller " Vieille sorcière ". Et puis quoi encore ! Elle n'avait que 18 ans elle était loin d'être vieille !

« Je-j'ai 18 ans ! Je suis pas vieille ! Et en plus je fantasme pas sur toi ! »

Elle détourna d'ailleurs la tête, et son regard de Judal les joues rouges qu'il insinue ça. Il lui semblait que l'un des passe temps favori du Magi était d'ailleurs de l'embéter. Mais ce n'était jamais méchant, elle savait qu'il ne faisait jamais ça pour lui faire du mal. Mais là c'était quand même gênant. Et dire qu'elle se voyait déjà dans son bain il n'y a même pas trois minutes. Mais là d'un coup son bain moussant et parfumé semblait un peu contrecarrer par Judal qui lui avait bien profiter du bain.

« Et puis d'abord, que fais tu là ?! C'est quand même ma salle de bain je te rappelle ! »

Kougyoku recula d'un pas précipité pour qu'il arrête de lui tapoter la tête comme si elle était une enfant qui aurait fait une bétise drôle ou quelque chose du genre. En jetant un oeil au visage du Magi elle put voir que lui semblait vraiment s'amuser de chacune de ses réactions. Il semblait même s'amuser de toute la situation alors que la jeune fille elle était à la fois gênée et un peu en colère qu'il se moque d'elle. Même si elle avait l'habitude qu'il l'appelle toujours " Vieille sorcière " elle n'aimait pas vraiment ce surnom, ce qui était logique après tout.

Judal était une personne méprisante. Il s’amusait avec elle. Il prenait plaisir à jouer avec ses sentiments, cherchant continuellement un moyen de la mettre mal à l’aise. Une forme de divertissement. Un jeu. Qui aime bien châtie bien. Kougyoku était servie. Il est clair qu’il ne s’arrêtera pas là. Non pas qu’il ne voulait pas, quand bien même s’aurait été le cas, il s’amusait bien trop pour partir. Sans le vouloir, en rougissant autant, elle venait d’entrer dans son petit manège. Elle était mignonne avec ses joues roses et son expression gênée. Et la partie ne faisait que commencer.

Il écouta attentivement la réponse que lui donna la princesse, ne pouvant s’empêcher de rire, il tenta vainement de retrouver son calme. La peau du Magi noir fourmillait à la vue du visage troublée et gênée de la princesse. Elle s’efforçait de détourner son regard du sien, tandis que Judal forçait l‘océan pourpre de ses yeux à se déversait dans les siens. « Hum, c‘est étrange. Si tu ne fantasmes pas sur moi, c‘est peut-être moi qui fantasme sur toi. » Il en rajouta une couche, tandis qu’elle recula pour lui demander les raisons de son intrusion ici. C’était sa salle de bain ? Justement, c’est pour cela qu’il était venu. Il n’avait pas à se justifier sur ça. C’était évident, il voulait la voir pour jouer - pour faire passer le temps et plus encore.

« Je suis venu ici pour te voir et prendre un bain. J’ai une déclaration à te faire. » Soudainement, il reprit son sérieux. Un éclair malveillant brilla dans ses yeux vermillons. Judal tira doucement sur le poignet de la princesse pour l’amener contre lui. Il l’entoura de ses bras, pencha son visage et lui susurra quelques mots au creux de son oreille. « Je t’aime, Kougyoku. » Son souffle chaud heurta sa délicate peau. Il y avait des limites à ne pas dépasser. Cependant, Judal ne connaissait pas le sens du mot : limite. En quelques secondes, il abattit les tabous fixer par la royauté de l‘Empire Kou. Enlacer une princesse sans son consentement et lui déclarer un amour plus qu’incertain. Incertain ? À voir. En la prenant dans ses bras, un bien étrange sentiment le frappa de plein fouet.

Kougyoku poussa un petit soupir désespéré. Apparemment, le magi ne semblait pas vouloir partir de sitôt. Elle finit par regarder les yeux pourpres du jeune homme. Chose qu'elle regretta aussitôt en voyant le regard intense de Judal et en entendant ses paroles suivantes. Il devait vraiment se moquer d'elle pour dire de telles choses ! En plus maintenant la jeune femme voulait vraiment prendre son bain et être enfin tranquille. Mais à ce qu'elle voyait lui ne semblait pas du même avis. Pas du tout même.

Avec un regard surpris elle le vit s'approcher avec un sourire qui s'engageait rien de bon. Pour elle en tout cas car Judal de son côté semblait bien s'amuser. Alors qu'en plein dans ses pensées elle commençait à se demander ce qu'il pouvait bien trafiqué dans sa tête elle sentit une chaleur au niveau de son poignet et avant qu'elle n'ait pût tout comprendre elle était dans les bras de Judal.

Kougyoku devint un peu plus rouge, elle sentait le torse musclé de Judal à travers sa tunique. Elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être touchée. D'ordinaire elle avait son lourd kimono qui recouvrait sa peau et personne n'était assez téméraire - ou stupide - pour toucher une des princesses de l'empire Kou. Les mots suivants du magi la figèrent sur place. Elle ne sut même pas quoi répondre tant elle était surprise et choquée. Elle devint un peu plus pivoine, enfin si c'était possible vu la situation et le fixa d'un regard plus que confus. Les mots lui manquaient. Elle ne savait même plus si Judal lui faisait une fois de plus une blague. Elle murmura donc la phrase suivante avec peine, après tout ses mots n'étaient pas des mots qu'on pouvait dire à la légère et Kougyoku n'était pas certaine d'avoir bien entendu.

« Q-quoi?! »

En sentant l’empreinte douce du corps de Kougyoku se blottir contre le sien, un étrange sentiment s’empara du Magi. Une sensation chaude similaire à une fièvre se propagea en lui. C’était la première fois qu’il ressentait ça. Une maladie ? Un sortilège ? Impossible. C’était autre chose. Aussitôt, ses envies de provocation et de rigolade passèrent, pour laisser s’afficher une moue perturbée. Victime de son propre jeu, la situation lui échappa totalement. Il était réellement en train de se demander ce qui n’allait pas avec son corps et la cause de cette chaleur qui commençait à lentement l’étouffer. Elle resta dans ses bras, tandis que Judal succombait à un mal inconnu. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il était pris au dépourvu. Son cœur battait à tout rompre et la température de son corps monta d’une traite. Baissant légèrement ses yeux, ses bras toujours autour d’elle, il s’enivra de son délicieux parfum. Pourquoi avait-il envie de se blottir d’avantage contre elle ? Pourquoi ressentait-il cette sensation de bien être quand elle était dans ses bras ? Pourquoi ? Pourquoi ? … Tant de questions se bousculaient dans sa tête.

Il en avait marre. Perdre le contrôle de quelque chose - que se soit en sentiment ou en guerre - ce n’était pas du tout sa tasse de thé. Il ne succombera pas. La tentation et le désir n’auront pas raison de lui. Judal était fort et ne se laisserait pas dominer par des sentiments de bas étages. « Non rien. Laisse-moi. » Son visage s’assombrit. Il la repoussa violemment avec l’aide de ses deux mains. « Je pars. » Il fuyait. Il fuyait sa plus grande peur. Il fuyait devant un sentiment grandissant. C’était lâche, mais nécessaire pour ne pas y céder. Il jeta la serviette au sol, reprit ses vêtements et quitta subitement la salle de bain.

Kougyoku se sentait curieusement bien dans l'étreinte dans laquelle elle avait été bien malgré elle embarquée. La peau du Magi était étrangement chaude contre la sienne et elle pouvait entendre les battements de son cœur. Ceux-ci était d'ailleurs assez affolés, à moins ce que ce soit les siens qui s'entendent aussi fort ..., elle ne savait pas et semblait d'ailleurs incapable de réfléchir convenablement maintenant qu'elle était contre Judal.

Alors que cette paisible étreinte ne semblait pas vouloir finir, l'harmonie se brisa soudain et elle se retrouva éjectée loin de la source de chaleur ou elle était jusqu'à présent logée. Elle ouvrit soudainement les yeux et jeta un regard de plus en plus étonné à Judal. Son regard semblait si froid et si ... hautain qu'elle en manqua de glisser dans la baignoire. Pourquoi ce regard alors qu'il l'avait prise dans ses bras ... . Elle baissa soudainement la tête, donc finalement c'était belle et bien une blague. Mais celle-ci blessa Kougyoku, son cœur se serra un peu plus tandis qu'elle le voyait s'éloigner en lui ordonnant de le laisser. Une sorte de colère grondait en elle. Après tout, il s'était invité dans sa salle de bain, l'avait narguée, taquinée, pris dans ses bras et au final ... violemment repoussée. Non ça ne pouvait pas finir comme ça, les réactions du Magi manquait de cohérence. Décidément ça ne pouvait vraiment pas finir comme ça ! Elle attrapa furieusement la serviette à terre et lui emboîta le pas d'un air déterminé. Kougyoku voulait savoir pourquoi à la fin il venait l'embêter si il partait aussi brusquement au final.

« Judal attends, tu ne peux pas partir comme ça ..., pourquoi ... ? Et ... ou vas-tu ? »

Elle s'approcha près de lui, au pas de la porte de la salle de bain en cherchant le regard pourpre du Magi. Elle voulait savoir, pourquoi et estimer qu'elle en avait le droit. Ce n'était pas elle qui avait commencer après tout.

À vivre sans suivre les conventions d’un code de conduite, se jurant de ne céder devant aucune émotion sentimentale, Judal avait perdu toute caractéristique qui le relier à l’être humain. Son état mental et son caractère étaient atrocement instables. Il suffisait de regarder la scène pour le comprendre. Il y a quelques minutes de cela, il faisait irruption de la salle de bain de Kougyoku pour la taquiner et maintenant, il venait de la repousser en lui injuriant des paroles vulgaires. Le Magi noir formait un mystère. Il était indiscernable. Personne dans ce monde, n’y dans l’autre ne pouvait se vanter de connaître ses agissements. Non, absolument personne n’avait les aptitudes pour lire à travers lui. Personne, sauf elle. Une exception qui confirmait la règle.

Partant de la salle de bain, il remit sa tunique en lâchant un soupire manifestant sa confusion. Il avait besoin de se changer les idées. Faire le vide dans sa tête et passer à autre chose. Tuer quelques personnes dans la fouler pour calmer ses ardeurs. M‘enfin, alors qu’il pensait en avoir fini avec cette histoire, Kougyoku s’interposa devant lui. Il s’arrêta pour la regarder d’un air ennuyé. À voir son visage, elle semblait déterminée et remontée. Kougyoku Ren. Elle avait de la chance. C’était bien la seule personne qui pouvait agir de la sorte envers Judal. Une autre personne aurait vu sa vie arrachée et son existence réduite à néant. Ainsi, elle attira l’attention du jeune Magi noir qui tourna son regard cramoisi vers le sien. Elle souhaitait avoir des précisions sur ses agissements.

C'est alors qu'il éclata d'un rire moqueur. « Tu devrais voir ta tête ! » Un fou rire n'ayant rien de naturel, ce n'était peut-être pas visible, mais il se forçait. Hum. Il reprit son souffle et répondit aux questions de la jeune princesse. « Si tu voulais prendre un bain avec moi, c'est trop tard. » Une esquive habile. « Le reste ne te regarde pas. Kougyoku. » Détestable et intouchable comme toujours. Esquissant un sourire en coin de lèvre, il contourna la jeune femme et continua son chemin. Juste quelques mots accompagnèrent son départ. « Tu ferais mieux de profiter du bain. L'eau est encore chaude ... »

Kougyoku serra ses poings l'air contrariée, elle le fixa avec un air qui se voulait colérique mais qui ressemblait plutôt à une petite moue boudeuse. Elle trouvait ça comme même très injuste de la part du Magi d'agir ainsi. Surtout qu'elle n'était pas n'importe qui tout de même ! Elle était une princesse et les hommes n'était pas vraiment autorisés à entrer dans sa salle de bain, la taquiner et ensuite partir comme si tout cela était normal. Mais bon ce n'était pas de d'un homme comme les autres dont en parler mais de Judal.

Certes elle le voulait son bain mais avant tout elle voulait ses explications, elle gonfla ses joues légèrement agacée par la situation en ayant l'impression que le Magi se jouait vraiment d'elle surtout quand la fixer avec son rire presque ... nerveux. Elle couru donc vers lui, toujours en tunique elle l'attrapa par le bras en espérant que cela suffise à l’arrêter dans sa sortie précipitée et lui lança un regard fixe.

« Si ça me concerne Judal ... ! »

Elle détourna vaguement le regard un peu gênée d'être dans cette situation et baissa la tête.

« Tu n'a pas le droit de partir comme ça après dire ça ..., si tu te moque de moi Judal c'est ... »

Elle soupira un peu avant de planter son regard dans les yeux pourpres du Magi l'air confuse et de relâcher doucement son bras les joues de nouveau rouges. Kougyoku se baissa et attrapa la serviette que Judal avait laisser tomber il y a quelques temps et la serra d'ailleurs fortement contre sa poitrine comme pour cacher sa gêne. Car oui la jeune fille avait tout sauf l'habitude de se retrouver dans une tenue qui couvrait si peu sa peau devant les autres, surtout devant un homme et là, c'était carrément Judal !

Alors que Judal pensait en avoir fini avec tout ça, il sentit une étreinte l’empêchant de partir. La main chaude de la jeune princesse l’attrapa par le bras et l’arrêta aussitôt. Elle était tenace et ne lâchait pas l’affaire. Son acte ne fit que confirmer le malaise du Magi noir. Le contact de sa peau contre la sienne occasionnait en lui un sentiment fiévreux. Une sensation dérangeante et troublante à la fois. Incapable de freiner ses émotions, il les poussa au plus profond de son être et les scella à tout jamais. Une erreur de la nature - une faiblesse humaine. Judal n’embrassait qu’une femme - n’aimait qu’une femme et cette femme se nommait : la guerre. Et non pas, Kougyoku Ren. Il essayait de s’en persuader.

« Oui, je me moque de toi. Faut bien tuer le temps. » En devenant désagréable, il espérait mettre fin à cette rencontre et ses sentiments. Faire d‘une pierre deux coups. « C‘est quoi … Méchant ? Impoli ? Hautain ? Et alors ? … C‘est amusant. »

Répondit-il d’un ton égal, laissant supposer qu’il n’y accordait en réalité pas la moindre importance. C’était faux en ce que constater une défaite aussi cuisante de son esprit face à ses émotions. Il posa à nouveau son indomptable regard sur elle. La jeune princesse s’était baissée pour prendre la serviette et la serrait contre elle.

« Je dois dire que tu me surprends. » C’est vrai qu’il n’était pas habitué à la voir vêtue de la sorte. Ici, ce n’était pas la salle de bain, mais les couloirs du palais. N’importe quelle personne aurait pu ou pourrait arriver et les surprendre. La princesse était vêtue d’une petite tenue et Judal les cheveux détachés donnait l’impression qu’il venait de faire quelque chose. « Une princesse vêtue comme telle - agrippant le bras d’un homme. C‘est quoi la suite ? Un baiser ? » Odieux. C’était à la limite du sadisme. Judal. Doucement, il se pencha vers elle pour mettre son visage à la hauteur du sien. « C’est ta chance. Vas-y. » Une invitation qui n’avait rien de romantique. Non. C’était abject de sa part.

Kougyoku qui commençai déjà à regretter de lui avoir prit le bras le regretta amèrement. Alors comme ça c'était une blague hein ? Son cœur se serra d'ailleurs d'une manière inexplicable en entendant les paroles plus que blessante du Magi. Elle baissa la tête et se mordit légèrement la lèvre inférieure.

« Une blague hein ... ? Je suis donc ton passe temps comme les autres ?! Je trouve ça lâche de jouer avec ces mots ! »

Et le pire c'est que le jeune homme n'en avait apparemment pas finit de l'humilier. Comme si ce n'était pas suffisant. Comme s'il n'était allé assez loin. Comme si son cœur n'était déjà pas assez serré, sérieusement comment avait-elle pu croire à un truc pareil. Surtout de la part de Judal. Judal et amour ne pouvait sûrement pas cohabiter dans une même phrase. Alors que toutes ses pensées amères tournaient dans sa tête il se moqua une fois de plus d'elle. Un baiser ? Et puis quoi encore, à cet instant précis Kougyoku le détestait.

« Ma chance hein ? »

En effet c'était sa chance et elle n'allait pas la laisser passée. Elle releva la tête, de longues larmes dévalait ses joues sans vraiment qu'elle sache pourquoi, après tout cet homme venait de l'humilier, elle était censée le déteste non ? Après un petit moment profitant que Judal soit pencher vers elle, elle balança soudainement sa main sur la joue de Judal. Le claquement sourd qu'elle entendit fut à la hauteur de ses espérances. Cela lui apporta même un peu de réconfort. Ah ça non, elle voulait rester fière, on ne pouvait pas jouer avec le cœur de n'importe qui et surtout pas avec celui d'une princesse. S'enfermer dans son rôle, celui d'une princesse, c'était la meilleure des solutions. Elle détourna le regard, reculant d'un pas, puis de deux.

« C'est bon, j'ai compris Judal, va t'amuser ailleurs maintenant ! »

Kougyoku soupira et se retourna passant ses mains sous ses yeux mouillés et s'éloigna le plus vite possible retournant dans sa chambre en plantant le jeune homme là. En rentrant son premier réflexe fut de s'asseoir sur son lit et de replier ses genoux contre sa poitrine. Petite la jeune fille faisait souvent ça pour se rassurer et se réconforter. Curieusement la jeune fille se sentait triste. Triste parce que pour une fois, elle avait juste un instant imaginer que l'on puisse l'aimer, à elle, pas a la princesse de Kou. Juste elle. Juste Kougyoku. Mais bien sûr, ce n'était qu'une sordide blague. Bien sûr. La jeune fille secoua la tête. Judal avait vraiment fort cette fois-ci, il était allé trop loin.