Quand le malheur fous frappe, le chasseur n'est pas loin. [PV Taly'An]

C’était une douce matinée ensoleillée pour la cité de Balbadd. Une merveilleuse matinée où les affaires se promettaient d’être florissantes durant toute la journée, où les habitants de la ville se faisaient déjà la joie de sortir dehors, du moins pour les plus chanceux d’entre eux, où une partie de la population d’agitait déjà à l’extérieur pour faire ses emplettes et commencer à s’activer à leur dure et impitoyable labeur pour certains, à leur agréable et reposant travail pour d’autre.

Et c’était par une telle journée que la jeune Taly’An se réveilla ce matin-là, tardivement, les yeux gonflés de sommeil et encore légèrement clos, dans sa robe trop large pour elle et emmitouflée…. Non, sa couverture très loin au fond de son lit à cause de la chaleur qui se dégageait de l’extérieur, une chaleur qui paraissait légèrement étouffante pour la jeune et aveugle magicienne de glace qui attendit longtemps, voire très longtemps avant de se décider à se lever pour aller s’habiller, s’étirant largement en tentant de réprimer un long bâillement avant d’abandonner et d’écouter avec une certaine joie le doux gazouillement de la « fourmilière « à l’extérieur qui s’activait, lui prouvant bien qu’elle ne se trouvait pas en mer comme elle en avait rêvé durant la nuit mais bien sur terre, chez elle, dans son lit, dans sa première maison…. Surtout que ce rêve avait vite viré au cauchemar lorsqu’il avait tourné en naufrage puis en noyade pour l’emporter au fond de l’océan, par un monstre marin géant gluant et dégoutant.

Et la blandinette ne se leva alors qu’une heure plus tard par pure fainéantise, pour une raison qui lui était parfaitement inconnue avant qu’elle n’aille s’habiller rapidement, aidée d’une nouvelle servante que son père avait engagée récemment pour s’occuper d’elle malgré le fait qu’elle n’en ait pas vraiment besoin, descendant ensuite après s’être vêtue d’une nouvelle et ample robe d’un doux bleu pâle aux reflets légèrement violet, un effet du tissu, ayant préféré abandonner sa cape dans sa chambre et se dirigeant ensuite dans les cuisines pour manger un bout dans le silence le plus complet… Une chose comestible et fraiche de préférence : une pomme pour faire simple !

Ce fut alors la pomme à la main que l’enfant qu’était toujours Taly’An s’aventura dans la demeure de son père avec un petit balancement de contentement, visitant et revisitant comme tous les jours ces lieux dans lesquels elle vivait depuis déjà longtemps maintenant avant d’aller faire un tour dans la boutique, non ouverte à cette heure-ci, l’ouverture n’étant programmée que pour dans une heure.

Un bruit étrange accueilli cependant la jeune femme lorsqu’elle y entra : un bruit de pas…… Qui ne tarda pas à se diriger dans sa direction après s’être arrêté…. Peut-être parce qu’elle était derrière le comptoir, elle l’ignorait…..

- Bonjour…..

Déclara-t-elle alors en attendant une réponse dans le silence le plus total, avant de manquer de s’étouffer lorsque l’inconnu, un jeune homme il lui semblait, ne lui explique les motivations de sa visite en la surprenant, sentant malgré tout la colère rapidement monter dans sa tête : mais qu’est-ce que c’était qu’encore ça ?!
Et alors qu’elle s’apprêtait à répondre presque tout de suite avec une once d’énervement, allant lui indiquer qu’il se trouvait à l’arrière ce qui devait être le cas, l’albinos n’eut pas le temps d’en placer une qu’elle se fit interrompre ce qui l’irrita davantage juste avant qu’elle ne fasse un sourire angélique, une drôle d’idée en tête en y répondant enfin au bout d’un moment :

- Je vais vous chercher ça tout de suite !

Elle le fit sans attendre en retournant à la cuisine d’une démarche énervée avant de revenir à peine quelques minutes avec un plat de viande froide et de pain, adepte de poulet froid, complètement gelé qu’elle déposa sur le comptoir d’un geste sec.

- J’espère que ça vous ira !

Et s’apprêtant cependant à faire demi-tour, la mijaurée qu’elle était leva simplement le doit en désignant la réserve en rajoutant :

- Mon père se trouva par-là…

Et la magicienne insista fortement sur le mot « mère » avant de retourner dans la maison.

Cependant, alors qu’elle s’éloignait d’un pas furieux et irrité, non seulement parce qu’il l’avait traitée comme une de ses filles à qui il pouvait sans doute tout demander mais également comme une moins que rien, en même temps il était normal pour elle de rajouter un s’il vous plait dans ce genre de cas, ce fut d’humeur furibonde que la blandinette se stoppa et se retourna lorsqu’il la héla à nouveau, en lui demandant son nom en plus ! Autant dire que là c’était mal parti, surtout qu’il la reluquait en plus.

- Et alors ? Tu crois que ça me donne envie de te répondre……….. Taly’An….

Répondit-elle seulement bien vite au bout d’un moment de long silence tout en l’entendant manger sans raffinement. Certes elle le savait, elle était totalement injuste et superficielle à penser ainsi, surtout qu’elle aussi n’était pas à la base née parmi les richesses de ce monde, mais bon ! Ce n’était pas une raison pour se montrer grossier !

Sauf que la colère de la jeune fille retomba bien vite lorsqu’elle remarqua quelque chose. Ou plutôt entendit quelque chose. En effet, ce n’était pas des bruits de glaçons qu’elle entendait l’inconnu croquer…. Bizarre…. Aussitôt, elle pencha la tête sur le côté avec une moue intriguée, curieuse de savoir ce qu’il en était avant d’être rapidement distraite de ses pensées et de pousser un nouveau soupir en croisant les bras, se rapprochant de lui sans attendre en s’appuyant contre le comptoir en une pose peu féminine.

- C’est bien ça, mais si seulement tu t’étais montré plus poli j’aurais peut-être accepté…… Quoi que je ne suis pas du genre à affamée les gens….

Bah au moins il lui avait demandé gentiment cette fois-ci, alors elle appela simplement une servante qui passait par-là pour lui demander qu’on serve à « ce monsieur » quelque chose de convenable et continua à l’étudier intérieurement, n’ayant pas pu voir ses grimaces malheureusement pour lui, raison pour laquelle elle ne réagit point ce qui aurait pu le surprendre.

Manque de pot, l’avis positif qu’elle commençait à avoir sur ce Ganta ne manqua pas de redescendre au point mort rapidement pour son plus grand déplaisir, surtout lorsqu’elle l’entendit se diriger vers la réserve de nourriture, celle utilisée pour nourrir tous les domestiques de la maison ainsi que lui prochainement sauf s’il continuait à se comporter comme un idiot !
La magicienne poussa alors de nouveau et encore et encore un soupir avant de le suivre sans attendre, les bras toujours croisés sur sa poitrine généreuse avant de pousser un grognement en s’arrêtant devant l’entrée, l’air mécontente.

- Pour quelle raison te l’aurais-je dit ? Tu es juste un idiot de passage là…..

Taly’An préféra cependant rapidement tomber, avec un gémissement de dépit puis s’assit sur un tonneau tout en le laissant manger du moment qu’il y allait mollo, d’ailleurs il aurait peut-être mieux valu le prévenir avant de commencer à doucement balancer ses jambes dans le vide.

- Dis……. Tu es magicien toi aussi ?

Ça y est c’était dit, et un petit sourire de satisfaction naquit sur ses lèvres princesse bébé rose parce qu’elle hésitait depuis un moment à la poser cette question, surtout qu’elle doutait de son analyse…. Après tout….. Non rien…. Ne plus rien dire était préférable, et elle attendit simplement la réponse en croquant dans une pomme qu’elle venait d’attraper d’un geste machinal, ayant terminée son précédent fruit, s’amusant en même temps à créer de petits cristaux de glace.

A vrai dire, voir ou plutôt entendre ce parfait inconnu dont elle ignorait tout se remplir l’estomac ainsi en prenant continuellement tout ce qui lui passait sous la main commençait à sérieusement embêter la jeune femme qui avait de plus en plus de mal à se concentrer à cause de l’énervement, tentant tout de même de préserver son calme avec de légères inspirations régulières, « désactivant » allons-nous dire son sort avant d’enfin obtenir une réponse et de sourire légèrement de satisfaction, même d’amusement, heureuse de ne plus se sentir si seule à Balbadd malgré l’énervement qu’il produisait en elle à se goinfrer comme un porc.
Sauf qu’alors qu’elle s’apprêtait à répliquer une remarque des plus ironiques par principe, pour rire un peu et se détendre, elle n’eut point le temps d’ouvrir la bouche que le chasseur apparaissait soudainement derrière elle posait sa main peu délicate et sans doute noire de saleté sur son épaule, la faisant violement sursauter.
Automatiquement alors, elle tourna alors son visage qui avait pâlit dans sa direction et s’exclama, s’écria même :

- Non mais ça ne va de me faire peur ainsi ?!

Et Taly’An poussa un grognement outré en écoutant ce qu’il avait encore à lui dire avant de soupirer légèrement de dépit.

- Quel dommage….. Ça m’aurait fait les pieds si tu n’avais pas pu te nourrir !

Elle ne comptait bien sûr pas s’excuser pour cette remarque, l’air légèrement abattue tandis qu’il réapparaissait en face d’elle pour se sustenter à nouveau, avec ce même bruit bruyant qui irritait ses malheureuses oreilles, ce bruit de mâchonnement grossier qu’elle avait envie d’étouffer en assommant le jeune homme d’un bon coup sur la tête ! …. Sauf qu’il était chasseur…. Alors inutile d’essayer…
La magicienne de glace soupira alors de nouveau avant de paraitre à nouveau intéressée parce qu’il racontait, penchant doucement sa tête sur le côté, réfléchissant en même temps, une petite moue indécise sur son visage.

- A vrai dire….. Commença-t-elle avec hésitation avant de reprendre ... Je ne sais pas, il me semble que seuls les Magis savent le faire….. On ne m’a jamais vraiment parlé de ça durant ma formation, mon maitre ne m’a rien dit….

Et sans le savoir, la femme aux yeux bleu éclatant répondit également à la question qui suivit rapidement après… bah, au moins elle n’aurait pas à gaspiller trop de salive, ce qui la fit sourire.
Un sourire qu’elle perdit bien vite en l’attrapant d’un coup par le bras. Cette fois s’en était trop ! Et Taly’An l’entraina alors vers l’intérieur de la demeure en l’empêchant ainsi de toucher au reste de la nourriture, donnant comme seul motif d’explication un : « Je t’emmène voir mon père !! » tout en se mouvant avec aise dans la maison malgré sa cécité.
Lorsqu’elle gagna enfin le premier étage, passant dans toutes une série de couloir sobrement décorés, un choix personnel de son paternel pour éviter de sombrer dans la débauche et le plaisir de la richesse, la blandinette atteignit une étroite porte en chêne et sans attendre, l’ouvrit en grand pour lancer le blond à l’intérieur sans ménagement.

- C’est pour toi !! Pense à le nourrir au passage !

L’albinos claqua alors la porte immédiatement après pour éviter de se prendre une réponse cinglante et redescendit au rez-de-chaussée, l’air à nouveau soulagée.

Les occupations de la jeune fille par après furent des plus …. Normales allons-nous dire, étant donné que c’était la jeune fille qui se chargeait de passer les commandes de tissus, étant une femme comme le disait son père qui estimait qu’elle devrait savoir géré sa boutique si un jour elle se décidait à la reprendre…. Sauf que ce n’était pas du tout le but que la jeune femme désirait atteindre dans sa vie, bien trop occupée à gérer ses études en tant que magicienne, étude qui battait de l’aile ces derniers temps …… En même temps, elle avait de moins en moins de temps à consacrer à sa passion entre ce que préparait son paternel, c’est-à-dire son remariage et les vols qu’elle commettait de plus en plus régulièrement et qui la fatiguait et l’empêchait de vivre et de dormir tranquillement durant certaines périodes.
Bref, au final, Taly’An s’était retrouvée à devoir choisir les prochains tissus que son père comptait acheter. Bon certes, elle ne voyait rien du tout, mais son toucher et son habitude à repérer les mensonges dans la bouche des marchands uniquement faisait qu’on pouvait lui faire confiance dans ses choix. C’est pourquoi la jeune femme était justement occupée à négocier lorsque le jeune chasseur débarqua dans la pièce et…… l’insupporta presque rien qu’en parlant. Merci beaucoup pour cette remarque très glorieuse ! Bon heureusement pour lui, il était lavé cette fois-ci, son odorat ayant sentit l’odeur de savon qu’il se dégageait de lui et de ses vêtements. Elle ne se rembrunît pas pour autant.

- Si ça t’embête tant tu n’as qu’à t’en aller….

Lui fit-elle alors remarquer, les sourcils froncés, l’air légèrement exaspérée uniquement parce qu’il ne l’avait pas écoutée et s’en était déjà allé.
Bon d’un certain côté…. Il était parti comme elle le lui avait conseillé mais d’un autre…. Il allait revenir bien vite pour l’embêter, quelques heures après.
Une fois qu’elle eut fini de négocier avec le marchand, une idée vint à l’esprit de la jeune fille qui, oui elle savait faire fonctionner son cerveau, monta à l’étage rapidement pour rejoindre le bureau de son père, désireuse de connaitre les détails de la conversation que les deux « hommes » enfin pas vraiment pour le blandinet, avaient eu ensemble… Elle manqua évidemment bien de pêter un plomb lorsqu’elle apprit qu’on avait confié sa protection à un rustre comme le chasseur et tenta vainement de protester avant de se calmer et de sortir de la pièce d’elle-même pour éviter de faire mettre à la porte comme une gosse et conserver un minimum de dignité.
Par après, la jeune fille retourna à son comptoir, n’ayant rien d’autre à faire pour le moment ou dans la journée pour faire court, s’ennuyant à en mourir du moins jusqu’à ce que le nouvel employé de papa ramène un prisonnier, salement amoché si « l’albinos » devait se baser sur l’odeur de sang qu’il s’ne dégageait se pinçant le nez avant d’hausser les épaules.
Bien sûr elle entendit les bruits de coups lancés sur le captif dont elle ignorait l’identité mais bon, elle devait bien se dire que si Ganta l’avait amené jusqu’ici et ligoté c’était qu’il y avait une bonne raison. Alors elle ne réagissait pas et restait neutre… Du moins jusqu’à ce qu’elle se rappelle qu’il y avait bien un lieu où on pouvait mettre le voleur et soudainement elle sourit alors au chasseur avant de lui déclarer :

- Attend-moi ici je reviens vite !

Ce qu’elle fit vu qu’elle devait juste aller chercher un trousseau de clef dans sa chambre, qu’elle fouilla durant bien cinq grosses minutes parce qu’elle ne se souvenait plus de la cachette où elle l’avait rangé avant de retourner en bas rapidement, les clefs en main et de revenir dans la boutique pour lui faire signe.

- Suis-moi avec ton paquet !

Et Taly’An repartit aussitôt sans l’attendre, d’un pas plus lent cependant pour se diriger vers l’arrière de la maison, dans la partie la plus sobre et mal éclairée à cause du manque flagrant de fenêtre, se guidant dans les couloirs grâce au mur auxquels elle se tenait pour ne pas tomber.
La jeune magicienne finit alors par arriver devant une vieille porte close faite de chêne blanc massif qu’elle ouvrit sans attendre mais avec difficulté. Et cette porte donnait accès à une série de volée d’escaliers. Automatiquement, elle laissa alors le passage au chasseur qui l’avait suivi et lui passa une torche… Quoiqu’elle se rappela qu’il utilisait la chaleur comme élément… Donc la lumière ou le feu…. Elle redéposa donc son flambeau en donnant plus de précisions

- C’est une ancienne salle de torture, ce quartier a été construit sur les ruines d’une prison….. Tu la trouveras tout au fond….

Toujours assis par terre j’attendais que Taly finisse par ramener son derrière pour pouvoir cacher le gugus que j’avais trouvé. Cinq longues minutes s’écoulèrent donc. Pendant ce temps j’essayais d’ignorer tous les regards qui se lançaient vers moi. Si je n’étais pas chez un client, j’aurais bien gueulé sur eux histoire qu’ils me laissent tranquilles. Finalement l’albinos aveugle finit par revenir avec un trousseau de clés dans la main. Elle partit sans attendre que je soulève mon paquet histoire de bien me souler. Après avoir tenté de courir tout en trimbalant un poids assez conséquent avec moi, j’ai fini par la rattraper. Elle m’emmena dans des coins vraiment douteux. A croire qu’il ne s’agissait pas seulement d’un magasin. Les couloirs se faisaient de plus en plus étroits et de moins en moins accueillants. Nous nous sommes ensuite retrouvés devant une grande porte que la pauvre Taly ouvrit avec difficulté. Vu comment elle me faisait chier, je me suis la regarder souffrir. Mais en voyant ses pauvres petits bras trembloter, j’ai lâché mon prisonnier par terre afin de l’aider.

La petite femme aux cheveux blancs me donna ensuite quelques indications et me montra le chemin jusqu’à la salle de torture. Un lieu où je n’avais pas vraiment envie d’aller, de mauvais souvenirs m’étaient revenus à l’esprit. Après avoir tenté d’attraper la torche que Taly et m’être pris un vent magistral, j’ai descendu les escaliers qui se montraient à moi. Une petite boule de foudre formée au-dessus de mon doigt me permis de m’éclairer dans cet endroit bien glauque qui me rappelais pas mal de mauvais souvenirs. A ce moment-là, une chose était sure je n’étais plus du tout d’humeur guerrière. L'envie de partir me fit bâcler mon travail. J’avais seulement enchainé le voleur avant de partir précipitamment. Comme un vrai gamin. Je n’étais pas très fier. Je crois que je devais vraiment être calme en revenant au magasin, je n’essayais même pas de le cacher. Vu l’heure qu’il était, j’ai réclamé mon repas. Evidemment pas de la manière la plus gentille. Après avoir été aussi timide pendant un moment je me sentais complètement nu et sans défense. Alors j’ai agressé quelques personnes afin d’avoir ma nourriture. Une fois que les foutus employés comprirent que je n’avais pas du tout envie de leur montrer de la sympathie, ils finirent par me donner ce que je voulais.

Un poulet et d’autres mets que je ne connaissais même pas se retrouvèrent devant moi, soigneusement disposés sur plusieurs assiettes. Je ne me suis pas gêné et j’ai commencé à me goinfrer comme un vrai porc, histoire d’oublier tous ces foutus souvenirs. Malheureusement la bouffe ne réussit pas à me consoler. Même sans la faim je me suis forcé à me remplir, histoire de me faire des réserves en cas d’urgence. Pendant ce temps tous les gens qui travaillaient autour de moi me regardèrent en vociférant plusieurs trucs qui ne firent que m’énerver. Une fois le ventre bien rond je me suis complètement affalé sur la table. L’image d’un bras coupé dont le sang recouvrait le sol me revint en tête. Image qui faillit me faire recracher mon repas. Moi qui étais pourtant habitué à tuer des gens. Enfin je pensais l’être.

Pendant tout ce temps passé à râler et à manger, je n’avais aucune idée ou se trouvait Taly. Elle devait surement être bien contente que je ne sois pas là pour l’embêter. Malheureusement pour elle ça n’allait pas durer, le travail m’appelait. Son père vint me remettre au boulot, disant qu’il ne me payait pas pour rien. Après tous ces efforts pour poursuivre ces voleurs, je ne pouvais pas laisser ma payer s’évaporer juste pour des petits souvenirs. Alors j’ai quitté ma table pour essayer de chercher la jeune femme au joli derrière afin d’assurer sa protection. Je l’ai cherché durant une bonne dizaine de minutes avant d’entrer par effraction dans sa chambre, par la fenêtre.

-Yo ! Je t’ai manqué ?

Qu’elle soit complètement nue ou qu’elle soit en train de sautiller avec son mari, je serais rentré pour faire mon travail. Quoi que, vu la gueule que je tirais son mari ne serait probablement pas indemne. Mais peu importe. La gentillesse désormais absente je rétorquais salement à la moindre remarque faite à mon égard. Si elle n’était pas contente, elle n’avait qu’à se plaindre à son père. Vu qu’il avait l’argent, je n’écouterais que lui et encore. Je comptais bien rester dans sa chambre jusqu’au matin histoire que son papa ne me dise pas ce que je dois faire. Je me suis alors installé par terre juste en face du lit de la jeune femme sans dire un mot en gardant ma large épée sur moi. Je me contentais de regarder ou elle allait et de jeter quelques regards aux alentours afin de repérer le moindre. Assis par terre tout en surveillant avec attention la petite Taly, je jouais les durs mais la vue d’un lit aussi confortable que le sien fit surgir de très mauvaises idées en moi. Idées que je m’empressais d’effacer de mon esprit, sauf l’une d’entre elle. Profitant d’être seul dans la chambre je me suis allongé sur ce lit confortable. Tant pis si la propriétaire n’en voudrait plus après, moi je voulais juste une couverture et un putain de lit. Marre de dormir à la belle étoile, ou sur des rochers. Quoi qu’il en soit, ce fut l’extase. Juste quelques secondes passées dessus un soupir légendaire échappa de ma bouche, tout mon corps venait de se transformer en mousse. Je ne pouvais plus sortir même si la maison brûlait. Lorsque la proprio du lit revenait, j’étais allongé dessus comme un pacha. A moins de réussir à me soulever, elle ne réussirait pas à me faire sortir.

La jeune femme aurait pu être reconnaissante envers le chasseur de l’avoir aidé à pousser la porte, évidemment, et il n’avait jamais été dans ses intentions de lui foutre un vent ou de le laisser à la traine tandis qu’elle glissait aisément dans les couloirs -Elle avait en réalité juste pensé qu’il était plus fort qu’elle ne le croyait et que, il le prendrait pas mal si elle lui tendait une torche… c’était tout… de toute façon, elle avait et serait toujours même dans les années à venir maladroite à en mourir dans ses relations-, mais bien sûr le fait qu’il descende aussi vite dans ces cachots qui la rendaient malade alors qu’elle hésitait à le suivre pour qu’il remonte aussi vite en la bousculant, elle, aveugle de surcroit, ce n’était pas vraiment sympathique……
 
Mais d’abord, s’était-il seulement rendu compte qu’elle l’était, aveugle ?.... La réponse lui semblait cependant évidente et lui fit étonnement plaisir, ce qui pouvait paraitre étrange aux yeux d’étrangers mais pas à ceux de son père par exemple qui était sans doute la seule personne au monde à s’être rendu compte que derrière doute la force e la gaité dont faisait preuve la jeune magicienne malgré son handicap, ce n’était qu’une façade et que jamais au grand jamais elle ne l’accepterait.
 
Cependant, ce fut tout de même toute seule qu’elle dut à nouveau s’occuper de la porte ce qui la fit longuement râler, poussant de toute ses maigres forces, ses capacités physiques redites à cause de sa haute dose de magie. Heureusement que son ancien garde du corps qui s’était occupée d’elle durant toute son enfance fut là pour l’aider !
 
Après cela, après que l’homme plus âgé l’ai ramené dans la partie la plus chaleureuse et accueillante de la maison, Taly’An était immédiatement montée dans ses appartements pour éviter de croiser le chasseur et avait demandé à ce qu’on lui monte son repas, pour éviter d’avoir à subir sa mauvaise présence dont elle ne pouvait pas s’accommoder lorsqu’il mangeait comme un porc. De plus les commentaires de son père l’auraient sans aucun doute mise hors d’elle, alors tout compte fait la compagnie de ses quelques dernières peluches et du silence pesant ne lui ferait sans aucun doute pas le moindre mal.
 
C’est bien pour cela que la magicienne durant les quelques heures qui suivirent, après avoir peu mangé comparé aux goulafes d’en bas s’était remise à ses études à l’aide d’une de ses gouvernantes qui lui faisait la lecture tandis qu’elle assimilait lentement toute la pratique, lui redemandant de temps à autre de répéter, pour vérifier que le sens de ce qu’elle lui lisait était bien juste et modifiait par moment quelques détails dans la formule.
 
Même si elle ne s’attendit mais alors absolument pas, à recevoir au bout d’un moment la visite de l’autre espèce de crétin décérébré !!
 
En effet, alors qu’elle venait de sortir du bain et que la même jeune femme qui l’avait été à réviser l’aidait à se rhabiller pour la nuit et à se recoiffer, monsieur-je-n’ai-aucune-gêne-et-aucun-respect-pour-l’intimité-d’une-demoiselle débarqua dans sa chambre le sourire sans doute aux lèvres en lâchant une de ses répliques qui lui donna de suite envie de l’étrangler, la faisant se retourner d’un bloc pour lui envoyer une de ses fioles de parfums, celui qu’elle supportait le moins de préférence, à la figure… Mais qui vola en éclat contre le mur parce que ce foutu voleur s’était déjà installé à terre….. Elle, le détestait. C’était définitif !! -Soit dit en passant, pourquoi donc vivrait-elle encore chez son père s’il elle avait été mariée, mais passons-
 
- Qu’est-ce que tu fais là, espèce de sale emmerdeur ?!
 
S’était-elle alors énervée avant de pousser un grognement de rage et de s’en être allée en direction du bureau de son père, claquant violement la porte de sa chambre pour faire savoir à son géniteur ce qu’elle en pensait…. Géniteur qui n’en avait rien à faire et qui refusait de changer d’avis, laissant alors sa fille adorée écumer sur place jusqu’à ce que de rage elle soit obligée de retourner dans sa suite… Et en voyant le voleur ainsi étendu sur SON lit avec SON oreiller, eut des envies de meurtres….
 
Même si son idée au final ne changea pas tellement tandis qu’elle se rapprochait de lui, attrapant un coussin au passage prou sauter sur le matelas et enfoncer le bout de tissu rembourré de mousse sur le visage de Ganta de ses maigre force juste pour évacuer cette colère nouvelle, l’envoyant ensuite bouler dans un coin avant de croiser les bras et de se mettre automatiquement à bougonner…..
 
- Je te déteste… Crétin…. Goulafe…. Emmerdeur… Saleté… Tu me gonfles….
 
Bon bref une gamine à bout de nerf qui voulait dormir.
 
- Sort de mon lit !!! Allez !!! S’il te plait !! Je veux dormir !!
 
Et si elle le voulait, Taly pouvait continuer à geindre comme ça encore longtemps, s’amusant alors à le secouer légèrement comme une gosse mécontente avant de finalement se mettre sur le dos et poser un coussin –encore un- sur le ventre du « chasseur » puis sa tête sur le coussin en question.