" Sensei, si vous voulez que j'arrête de m'inquiéter, évitez de me tousser dessus. " {Sphintus}

Sensei, si vous voulez que j'arrête de m'inquiéter, évitez de me tousser dessus

AADYLL X SPHINTUS | 03/06/1002

« Pour la prochaine fois je souhaiterai que vous vous soyez entraînés à cette prise ! Vous n'êtes pas obligé d'y inclure l'épée si vous ne souhaitez pas vous battre avec une lame, mais il est important pour un magicien de savoir se défendre sans utiliser sa magie et ainsi perdre encore pas mal d'énergie ! »

Aadÿll terminait son kata et rangeait doucement son épée. La majorité de la classe semblait un peu subjuguée, c'était rare qu'on leur apprenne les arts martiaux et le maniement de l'épée mais ils allaient devoir s'y faire car il n'était pas que professeur de magie. Il terminait son discours avec un sourire, pour une fois il n'attendait pas de voir si les élèves avaient des questions et il les lâcha quelques minutes en avance pour leur permettre de se reposer un peu, la séance avait été mouvementée et il fallait assez d'endurance pour tenir.

La deuxième raison, mais sûrement la plus logique était qu'il commençait à se sentir un peu mal , une vue qui se troublait, quelques frissons et une envie irrémédiable de tousser. Il les salua avant de commencer à s'enfuir gardant une attitude a peu près normale mais ne pouvant pas ne pas lâcher un « kof » léger avant de sortir de la salle de cours.

Marchant quelques pas dans les couloirs encore vides le professeur s'adossa à un mur avant de se mettre à tousser beaucoup plus fortement, sa vue un peu plus troublée. En vrai le magicien avait du mal à tenir debout alors il mettait la main sur le mur. Il espérait juste qu'aucun de ses élèves ne passerait par là ou qu'il n'avait pas été trop brusque en sortant de la salle pour attirer les doutes car tous savaient que sa santé était fragile.

Cela faisait maintenant plus d'un quart d'heure que Sphintus regardait son professeur d'un air ébranlé, la bouche grande ouverte et la main tenant la plume en l'air. Lorsqu'il jetait un coup d’œil autour de lui, il se pressait de refermer son livre en même temps que sa bouche. Il ne s'était pas rendu compte que tout les autres avaient laissé leurs notes de côté pour garder leur attention fixée sur la gestuelle d'Aadÿll Salem Naaman, qui en plus d'être un excellent professeur de magie, en savait autant sur le maniement des armes que Myers.

L'adolescent qui l'admirait déjà beaucoup avait encore plus d'estime pour lui en découvrant une autre de ses capacités. Il est vrai qu'au début du cours, il avait été plutôt déconcerté de voir l'autre Heliohapt ,n'étant pas connu pour être le mage le plus en forme de l'académie, commencer à leur parler du maniement des armes. Toutefois, il ne s'amusait pas du tout à le sous-estimer et ses collègues ne cherchaient pas à colporter des rumeurs sur lui alors que des élèves se trouvaient à côté car les étudiants n'étaient pas les seuls à estimer ce professeur. Mais l'albinos, né dans le même pays que lui, en savait un peu plus sur cet homme que les autres. Bien sûr, les magiciens avaient moins de force physique que les humains, c'était connu. Et pourtant Myers était la preuve vivante qu'à Magnostadt, on n'apprenait pas qu'à se reposer sur la magie, c'est aussi ce que Aadÿll leur enseignait aujourd'hui mais malgré ça, Sphintus se faisait plus de souci pour lui que pour la sœur de Doron.

Pourquoi cela? Pour commencer, rien qu'en le voyant, son professeur avait l'air frêle. On ne juge pas un livre à sa couverture, certes, même si dans ce cas-là pour un magicien, il valait mieux s'en soucier, la couverture en question se trompait rarement. En plus de cela, l'Heliohapt était au courant de la santé fragile d'Aadÿll. Il s'était déjà rendu plus d'une fois chez eux, enfant, sachant que sa famille était composée de magiciens manipulant la magie de vie, autrement dit, des médecins.

Quelqu'un qui venait aussi souvent chez des médecins ne devait pas trop en faire, si? C'est du moins ce que ses parents lui avait dit. Seul son grand-père pourrait le renseigner à ce sujet. Fouiner dans la vie privée de son professeur avait beau lui donner mauvaise conscience, il était beaucoup trop curieux.

Ou trop inquiet? Il admettait qu'il appréciait réellement son celui-ci et ça pas seulement grâce aux liens amicaux qu'il entretenait avec sa famille même si en sachant cela, le plus jeune s'efforçait d'avoir une conduite correcte à ses cours de peur que cela n'arrive à l'oreille de ses parents bien que ce magicien n'était pas du genre à faire un rapport sur tout ce qu'il voyait dans le but de mettre quelqu'un dans le pétrin. Surtout que Sphintus ne pensait pas être détesté par son professeur. Sans chercher à se faire bien voir, il aimait bien discuter avec lui en dehors des cours car il pensait sincèrement qu'il s'agissait d'une personne intéressante. Et ce n'était pas pour viser un petit magicien à la tresse bleue -un peu tout de même- mais au moins Aadÿll était toujours à l'écoute.

Au début de l'année, parce que c'était dans son tempérament, l'adolescent avait tendance à beaucoup participer, ce qui était une bonne chose en soi mais en même temps il monopolisait la parole. Il éprouvait souvent le besoin de montrer qu'il savait des choses en étalant sa science. Evidemment, son professeur lui avait fait savoir indirectement, pour ne pas le froisser, qu'il était bon d'écouter l'avis des autres. Sphintus en rougissait encore bien que le plus âgé ne le lui avait fait pas savoir clairement quel était le problème.

Quant à l'état dans lequel leur professeur était... Il ne pouvait pas trop le décrire de là où il était. Si seulement Titus n'avait pas insisté pour qu'ils se retrouvent au fond de la pièce. Cela aurait été plus facile pour voir comment se portait le mage. Il toisait le blond du regard alors que celui-ci le dévisageait, l'air mi-narquois mi-concentré sur le cours, sûrement dû au fait que l'albinos n'avait pas été très vif en ayant été le seul à avoir gardé son livre ouvert pendant tout le cours... Qu'il ferait mieux de continuer de suivre pour le coup.

La fin approchait.

« Pour la prochaine fois je souhaiterai que vous vous soyez entraînés à cette prise ! Vous n'êtes pas obligé d'y inclure l'épée si vous ne souhaitez pas vous battre avec une lame, mais il est important pour un magicien de savoir se défendre sans utiliser sa magie et ainsi perdre encore pas mal d'énergie ! »

Encore une fois, cet homme avait totalement raison. Sphintus était aux anges. Il reportait son regard sur son professeur. Les élèves se levèrent. L'Heliohapt suivit le mouvement alors qu'Aadÿll rangeait son épée. Ce n'était pas la première fois qu'il les faisait sortir avant l'heure. Il se faisait sans doute du souci pour rien. Pour un premier cours, il y avait déjà eu plus de pratique que de théorie mais le mage s'en sortait bien. Il fallait qu'il arrête de se prendre pour sa mère.

En quittant la pièce, Sphintus avait pourtant cru entendre un "kof" s'échapper. Avec son ventre qui gargouillait de manière peu élégante et le brouhaha qui commençait à se former devant lui, il n'était sûr de rien. L’inquiétude devait le faire entendre n'importe quoi. Puis ça pouvait très bien être un autre élève ayant le rhume de foins.

Néanmoins, l'Heliohapt éprouvait le besoin de voir ses soupçons infondés en voyant que son professeur marchait dans les couloirs d'une manière qui lui semblait un peu trop tremblante à son goût. Encore une fois, il le voyait de loin et quelques élèves plus grands l'empêchait de le voir. Il préférait quand même avoir la certitude que tout allait bien plutôt que de voir son enseignant favori tomber dans les pommes alors qu'il se doutait de quelque chose.

Contrairement aux autres qui rejoignaient la cantine, l'albinos allait dans le sens inverse pour voir Aadÿll, la main placée sur le mur et qui toussait fortement. Non, il n'était clairement pas au meilleur de sa forme.

L'adolescent réagit rapidement, affolé en se baissant à son niveau, retirant sa sacoche afin d'y trouver quelques remèdes si besoin, ne pouvant pas utiliser la magie à l'intérieur de l'école.

" Naaman-sensei, est-ce que tout va bien !? "

La réponse était évidente mais il n'avait pas pu s'empêcher de la poser. Il n'allait pas lui crier "Tenez-bon!" car la situation n'était pas encore bien grave. Du moins, il l'espérait. Comment son professeur allait-il prendre le fait qu'il se fasse du mouron pour lui? Dans le pire des cas, il aurait sans doute préféré qu'un de ses collègues le retrouve avant lui.

" Sensei, si vous voulez que j'arrête de m'inquiéter, évitez de me tousser dessus. "

AADYLL X SPHINTUS

Aadÿll se retenait de tousser dans le couloir, il y avait des élèves qui passaient non loin et il n'aurait voulu embêter et surtout inquiéter personne. Cet état était très commun et habituel pour lui, même s'il le cachait, il y avait des semaines ou tout allait très bien ou il pouvait faire cours sans aucun problème et d'autre ou… Il avait une certaine défaillance. Il savait qu'il n'y pouvait rien, cependant il n'arrivait pas à ne pas se dire qu'il aurait pu faire quelque chose. Si enfant son corps n'avait pas autant subi, peut-être qu'aujourd'hui il ne serait pas dans un tel état, s'il avait su dire non. Mais avec des « si », on referait le monde, il devait l'accepter, un si jeune enfant n'aurai jamais pu dire « non » à cet entraînement lorsqu'il pensait contenter ses géniteurs.

Heureusement, il pouvait enseigner à ses élèves de ne pas trop vouloir dépasser les limites imposées par son état de magicien , bien évidemment cela était loin de vouloir dire de ne pas faire d'effort, il fallait simplement pouvoir se ménager parfois.

Lorsqu'il entendait moins de bruit dans les couloirs il fut comme un peu rassuré, les élèves allaient manger sans se préoccuper de lui, et surtout, n'avaient pas vu une légère tremblotte, une toux ou un quelconque signe de maladie qu'il se plaisait et s'habituait au mieux à cacher. Qui voudrait d'un professeur comme lui ? C'était bien une question qu'il se posait parfois, s'il n'embêtait pas trop ses élèves à être autant malade. Pourtant, certains semblaient bien l'apprécier, on ne pouvait pas dire qu'il avait mauvaise réputation, il s'était lié d'amitié avec Myers avec qui il partageait des pensées communes.

Néanmoins, ce léger soulagement ne dura pas bien longtemps… En effet, il entendit la voix de Sphintus, à défaut de le voir bien, il restait reconnaissable en tant qu'Heliohapt. Il l'avait connu lorsqu'il était vraiment très jeune, probablement que son élève ne se souvenait pas de lui. Il se méprenait sans le savoir. Visiblement inquiet, rien qu'au ton de sa voix, il lui demandait si tout allait bien. Question qui fit presque avoir un sourire sur les lèvres de notre professeur.

« Tout… Hum.. Tout va bien ne t'en fais pas. »

Le magicien se racla la gorge, mais une autre quinte de toux un peu plus violente que la précédente se déclencha, sa vue était encore plus troublée, et ses sens se perdaient un peu, il avait froid et ressentait des douleurs dans tout le corps. Assurément fiévreux, il voulait s'obliger à rester debout mais il n'en était pas capable alors il se laissa glisser doucement sur le mur en se tenant la tête, avant de regarder son élève, comme il le pouvait.

« Kof.. Kof… Tu devrais aller manger avec tes amis, Sphintus, j'ai l'habitude, ça va passer. »

Son état n'était pas grave, cela lui était arrivé déjà bien pire cependant il restait tout de même assez inquiétant surtout pour un jeune élève malgré qu'il veuille devenir médecin.

Sur le coup, le jeune homme n'avait pas du tout réfléchit aux sentiments et à la réaction de son professeur. Aurait-il pu vraiment hésité en voyant quelqu'un dans cet état? Pour le moment, il ne pensait pas à la manière dont le mage réagirait en voyant un de ses élèves se démener ainsi pour le soigner. Si cette gentillesse le touchait, il pourrait aussi bien être blessé dans son amour-propre.

Sphintus n'était pas le genre de personnes à analyser la situation silencieusement avant de prêter son aide à quelqu'un. Il s'abstenait que si il était persuadé que ce quelqu'un refuserait. Mais Aadÿll restait son professeur. Qu'un élève prenne soin de son enseignant, ce n'était pas une scène à laquelle on avait le droit tout les jours. Et vu la manière dont le plus âgé évitait de trop tousser afin de ne pas susciter le doute chez les autres élèves, c'était un miracle qu'il s'en soit rendu compte. Alors comment l'avait-il remarqué? Peut être n'était-il pas le seul à s'être aperçu que leur professeur n'allait pas aussi bien qu'il le prétendait?

L'adolescent serrait ses poings, indigné et sentait la colère monter. Ce n'était pas parce qu'il venait du même pays que celui-ci, qu'il croyait savoir plus de choses sur Aadÿll que les autres. Tout le monde devait être au courant de la santé fragile du mage. Pourquoi n'avaient-ils pas prêté plus attention à ce qu'il se passait? Il pensait notamment à ceux qui étaient devant qui devaient certainement avoir vu l'argenté s’affaiblir. La sueur, les tremblements... Ce genre de choses devait bien se voir de près, non? Avaient-ils fait semblant de croire que tout allait bien pour courir à la cantine comme de gros morfales? Quelle bande de crétins! Il avait honte de les côtoyer tout les jours.

Il en frémissait d'énervement puis se calma rapidement pour reposer son attention sur son professeur. Il ne pensait pas que celui-là serait heureux qu'il s'emporte à sa place, surtout pour un sujet aussi personnel que sa santé. D'ailleurs, il allait un peu trop loin. Ce premier cours sur la force physique avec Aadÿll en avait surprit plus d'un. Lui-même en avait été assez étonné. La plupart des élèves qui avaient assisté à ce cours avaient étés trop préoccupés par cette leçon pour observer le visage de celui qui la donnait. Il fallait dire que ce mage faisait preuve d'un bon jeu d'acteur quand il voulait. Il avait toujours su se montrer assez adroit dans tout ce qu'il faisait au point que les étudiants en avaient presque oublié sa santé fragile. Ce n'était pas son genre de vouloir les inquiéter inutilement. Inutilement? Mais là ce n'était pas rien, tout de même !

Sphintus, peu habitué à deviner quand une personne allait mal, s'était montré bien attentif sur le coup, au grand désarroi de son professeur. Les visites que celui-ci avait rendu à son grand-père le poussait à s'en faire pour sa santé. Quelque part, c'est comme si il partageait un secret avec son enseignant et cet instant de complicité ne le dérangeait pas, bien au contraire. Lui-même devait être rassuré de voir qu'il était le seul élève qui venait s'enquérir de son état. Autant imaginer Aadÿll faire face à sa défaillance physique dans un coin où personne ne viendrait l'aider à se relever ne l’apaisait en rien, mais être entouré d'un groupe d'étudiants et de professeurs qui s'agitaient dans tout les sens alors que vous étiez à deux doigts de vous évanouir ne devait pas être agréable non plus.

Toujours là à chercher une solution pour le soigner, l'Heliohapt n'allait pas tarder à secouer son sac de cours, à l'envers, afin de trouver de quoi le soulager. Mais abîmer des livres devant un enseignant, ça ne se faisait pas trop, si? Bien que celui-ci n'ait pas l'air d'humeur à le réprimander. C'est tout juste si il devinerait que des livres sont tombés! Toutefois, balancer ses ouvrages n'était pas une brillante idée. Aah... Pourquoi ils les avaient mis au dessus de ses remèdes? Il n'avait pas pu s'en douter qu'il en aurait besoin, enfin, il aurait du prévoir.

En bon professeur qu'il était, Aadÿll eut un faible sourire avant de répondre à sa question idiote car si il disait que ça n'allait pas, cela n'aurait rien de choquant, sinon ce serait un mensonge.

« Tout… Hum.. Tout va bien ne t'en fais pas. »

Bien évidemment le mage avait opté pour le mensonge. Il n'était pas du genre à s’apitoyer sur son sort mais là c'était clair que quelque chose n'allait pas. C'était beaucoup trop flagrant.

L'adolescent s'arrêtait un instant dans sa recherche pour jeter un regard incrédule à son interlocuteur. Rien dans ce qu'il voyait ne lui faisait penser que tout allait bien et qu'il pourrait repartir, l'esprit tranquille. Une autre quinte de toux repris celui-ci et Sphintus hésitait à utiliser un petit sort de soin à l'intérieur de l'établissement, déjà il savait parfaitement que c'était interdit et en théorie il n'avait aucune raison de le faire si la personne en face de lui lui assurait que tout allait bien.

« Mais Naaman-sensei, même si vous dites ça... Vous n'avez vraiment pas l'air... »

Mince... Comment pouvait-il dire ça sans le vexer? C'était bien la dernière chose qu'il souhaitait. Son enseignant ne semblait que l'entendre et se remit à trembler. Il voyait difficilement ce qu'il pouvait faire. Etant donné sa réaction, son professeur n'allait sans doute pas lui donner un indice sur ce qu'il lui arrivait, une information bien utile quand vous cherchez un médicament pour quelqu'un.

Sphintus vit l'argenté tenter de se mettre debout avant de glisser le long du mur. Comment le convaincre de lui dire où il avait mal? Le jeune magicien plaçait sa main sous son menton, en plissant les yeux, essayant de se rappeler de tout ce qui lui avait été dit lors de ses cours de médecine afin de voir si il pouvait deviner quel était le problème juste en l'observant. Aadÿll se tenait la tête, voulant lui aussi le convaincre...

« Kof.. Kof… Tu devrais aller manger avec tes amis, Sphintus, j'ai l'habitude, ça va passer. »

... De s'en aller et de le laisser dans ce piteux état. Son estomac faisait un bruit monstre mais il n'était pas insensible au point de délaisser son cher professeur pour se rassasier alors qu'il pouvait encore attendre. Non, il ne pouvait définitivement pas s'y résoudre. Mais pour qui se prenait-il? Un médecin? Il en était encore loin, il avait beau être l'un des meilleurs élèves de cette école, il avait encore des progrès à faire. Ce rôle ne lui convenait pas encore. Il n'avait pas la prétention de pouvoir soigner son professeur en un clin d’œil mais alors que devait-il faire?

Il se sentait réellement impuissant. Et de quels amis parlait-il, de toute manière? Ceux qu'il avait considéré vraiment comme des "amis" ne devaient plus l'attendre. Même en se sachant inutile, l'albinos se surprit à se glisser aussi le long du mur pour se rapprocher de son professeur. Meilleur moyen d'attraper une maladie s'il en avait une. Ceci dit, la seule supposition qu'il puisse faire sur son état fut que le problème puisse plus venir de sa faible constitution qu'autre chose. Il avait peu de risques de lui refiler quoi que ce soit.

Comme si Sphintus craignait ce genre de choses! Il prit son courage à deux mains pour répondre à Aadÿll, d'une voix moins forte que d'habitude mais sur un ton qui ne souffrait pas la discussion :

« D'accord mais... Je préfère quand même rester là au cas où, le temps que ça passe, si vous permettez. »

Il observait son enseignant calmement , posant sa sacoche sur ses genoux. Visiblement, ce n'était pas aussi grave qu'il le craignait mais on ne risquait rien à se montrer prudent. Malgré le fait que l'Heliohapt allait peut être lui en vouloir d'insister autant. Ce serait étrange qu'un professeur aussi compréhensible et posé que lui lui passe un savon pour s'inquiéter de son bien-être, non? Toujours est-il qu'il lui avait fait comprendre qu'il pouvait s'en sortir mais doutant de ses mots, l'adolescent s'était quand même entêté. Aurait-il du?

Voilà qu'il regardait en bas, l'air anxieux. Il se demandait si il avait bien fait de ne pas céder même si vouloir aider un mage n'était pas contre les règles de l'école. Comme pour le convaincre de rester, son corps refusait de se relever. Aadÿll n'était plus en état de protester, en même temps. Cela ne voulait pas dire qu'il profitait de la faiblesse de celui-ci, si ?

Sensei, si vous voulez que j'arrête de m'inquiéter, évitez de me tousser dessus

AADYLL X SPHINTUS | 03/06/1002

Le professeur était largement touché par cette volonté de Sphintus de prendre un peu soin de lui, ou tout du moins, de le ménager. C'est vrai que son état était manifestement connu des élèves, des professeurs et de Mogamett, pourtant il n'était pas si grave, et ce n'était pas rassurer les élèves que de le leur dire, mais peut-être qu'ils seraient ainsi plus cléments lors de ses absences répétées, car on voyait qu'il en faisait toujours beaucoup lorsqu'il allait bien, pour se rattraper de ce retard. Peut-être qu'aujourd'hui il en avait fait un peu trop avec cette démonstration à l'épée ? Mais s'il n'était plus capable de tenir une épée, il préférait autant stopper ces cours-ci, que d'être un frein à l'évolution de ses élèves.

Être le centre de l'attention le dérangeait un peu, enfin, le gênait, mais il était reconnaissant envers Sphintus et malgé ce qu'il disait, il ne voulait vraiment pas qu'il s'en aille. La compagnie lui faisait du bien même si ses poumons lui faisaient mal et sa tête encore plus. Une pneumonie sans doute, encore plus mauvaise lorsque vous êtes fragile. Aadyll était pâle, il n'avait plus de force, mal partout, une envie irrépressible de s'endormir sur le sol froid qu'il pouvait sentir de ses mains moites. Sans doute suait-il aussi un peu, à cause de la fièvre et sa respiration était sifflante.

Il regardait Sphintus se poser à coté de lui, doucement, glissant contre le mur, de toute façon le magicien avait déjà abandonné l'idée de se relever… D'une voix douce, mais presque autoritaire, il lui disait qu'il allait rester ici… Le professeur eut un sourire doux avant de dire.

« Je vois… Kof.. Kof… Merci.. Sphintus… »

Sa voix était clairement fatiguée, et peut-être un peu perdue, enrouée... Maintenant qu'il se calmait un peu mentalement, il adressa un regard à son élève mais sa quinte de toux le reprit un peu plus violemment et il vint jusqu'à cracher du sang qui coulait sur sa main pour s'écraser parterre. Un peu plus sérieux… Il demandait à Sphintus… Doucement…

« Ai-je… » Il se racla d'abord la gorge. « Ai-je beaucoup de.. fièvre ? »

Chaud comme il était, sa fièvre dépassait presque les 40°C, pas étonnant qu'il ne puisse pas tenir debout et se sentir aussi… mal.

L'albinos croisait ses cuisses avant de poser sa sacoche sur les genoux, une fois celle-ci rangée au passage, de manière à qu'il puisse retrouver ses remèdes plus facilement si jamais l'état de son professeur se dégradait. Et il y avait de fortes chances que cela arrive. Sphintus arrêtait de vérifier le contenu de son sac pour tourner la tête vers le mage.

Celui-ci ne semblait pas particulièrement dérangé par le fait que son élève ait insisté pour rester avec lui. Son éternel sourire doux éclairait son visage, un peu plus faible que d'habitude. Le plus jeune sentit ses épaules se décontracter et reposait de nouveau son dos contre le mur en lâchant un petit soupir soulagé.

Quel dilemme ça aurait été si son professeur l'incitait poliment à partir en lui affirmant qu'il se débrouillerait. Car cela ne serait rien de plus qu'une promesse que le mage ne pourrait pas tenir. Pas sans mal, du moins. Il avait été content de constater qu'Aadÿll s'était montré raisonnable et qu'il lui permettait de rester à ses côtés. On pouvait s'y attendre de la part d'un homme aussi sage. S'il s'était opposé à son choix, il aurait pu employé la force étant donné l'état dans lequel l'autre Heliohapt se trouvait mais Sphintus n'était pas à l'aise à l'idée de tenir tête à un professeur. Contre toute attente, il lui avait facilité la tâche.

L'adolescent s'efforçait de cacher sa stupéfaction. Autant le mage était un enseignant habile, déterminé et prenait plaisir à exercer sa profession en partageant son savoir à un point que son visage épanoui cachait aisément ses petits soucis physiques et que plusieurs élèves, un peu comme l'Heliohapt, le voyait comme un mentor de choix. Autant là... La fatigue qui l'accablait se faisait ressentir rien qu'en le regardant. Le sifflement qu'il entendait dans la respiration de son enseignant commençait à affoler le jeune magicien. Il soutenait son regard et remarqua tout de suite sa pâleur. Il ne devait pas paniquer... Il ne faudrait pas qu'il s'angoisse plus qu'Aadÿll qui prenait la situation un peu trop bien à son goût. Mais cette maîtrise de lui-même faisait partie de ses nombreux aspects positifs. En même temps, après avoir enduré cela pendant des années, il n'avait plus vraiment le choix.

L'étudiant parviendra t-il à masquer son émotion? Cela risquait d'être impossible puisqu'il était aussi mauvais menteur que son professeur... Il essayait quand même de garder son calme et de trouver une solution en restituant toutes les connaissances qu'il avait assimilé l'année dernière, y compris les moins pertinentes, en se mordillant nerveusement un ongle.

« Je vois… Kof.. Kof… Merci.. Sphintus… »

Sphintus s'arrêtait immédiatement de ronger son ongle en faisant un sourire forcé, qu'il se voulait assuré, à Aadÿll qui devait probablement avoir du mal à le voir. Une tentative qui se soldait par un échec, encore une fois. Certes, il avait juste proposé à son enseignant de rester à ses côtés, non de le soigner et pour le moment sa présence semblait suffire à celui-ci mais le simple fait qu'il soit là ne le soulagera pas de ses problèmes de santé.

Même si l'adolescent avait bien conscience qu'attirer du monde ici était la dernière chose que souhaitait son enseignant, il espérait que le plus âgé cesserait de se soucier de ce que les autres pourraient penser vu la tournure que prenait les choses.

Cette fois encore, le magicien tendait l'oreille, restant attentif au moindre son, espérant entendre la voix d'un professeur ou d'un élève venant d'une classe supérieure à la sienne, mais rien, même pas un bruit de pas ne vint le rassurer.

Ils étaient bel et bien seuls. Tous était retournés vaquer à leurs occupations, si elles ne consistaient pas à aller se rassasier dans le réfectoire, et Aadÿll ne pouvait compter que sur son élève pour s'en sortir. Le temps défilait et l'albinos inspectait silencieusement le mage. Il ferait mieux de dire quelque chose, voire une blague idiote s'il voulait détendre l'atmosphère. Et lui, par la même occasion.

La voix enrouée de son interlocuteur, probablement à cause de sa toux venait elle aussi de trahir sa fragilité. Sphintus se demandait s'il ne ferait mieux pas d’appeler un autre professeur. Bien qu'il ne pense pas que le mage le prenne mal, il craignait encore abuser de sa patience et de sa gentillesse.
Néanmoins il se faisait du mouron pour lui et ne se voyait pas parvenir à guérir le mal de son enseignant. Il savait se servir d'une baguette et connaissait les bases de la magie de vie, surtout celles consacrées à la médecine donc aux maladies. Vu comme ça, Aadÿll avait de la chance.

Pourtant ses connaissances ne suffisaient pas à convaincre le plus jeune. Que se passerait-il s'il ne disposait pas des informations nécessaires pour soigner son professeur? Lui qui prenait plaisir à se vanter et qui se savait bon élève, il ne pouvait s'empêcher de douter de sa capacité à guérir le mage. Il avait peur de se tromper et ne voulait en aucun cas jouer avec la vie de l'albinos. Ce serait plutôt imprudent pour lui de s'aventurer dans un domaine qui lui était encore un peu inconnu plutôt que de laisser un professionnel s'en charger. Il n'avait jamais eu vraiment l'occasion de soigner qui que ce soit, en réalité. Logiquement, les apprentis médecins devaient s'entraîner sur des cas moins graves que celui-là avant de passer aux choses sérieuses. Il n'avait pas l'intention de sauter la moindre étape.

Mais suivre le parcours scolaire imposé était le cadet de ses soucis pour le moment. Son professeur se remis à tousser. Puis sa toux devient de plus en plus forte. Sphintus se redressait par réflexe, craignant que le problème vienne encore des poumons. Ce qu'Aadÿll venait de cracher... C'était du sang ! L'étudiant ne pu retenir un sursaut:

- Sensei !

Ce n'était pas bon... Il se doutait que ce ne serait pas facile mais il ne s'attendait pas à ce que la situation s'aggrave à ce point. Il avait manqué de vigilance. Au point où ils en étaient, ça n'allait pas certainement s'arranger.

Ne prêtant plus attention aux formalités, il pris Aadÿll par le dos afin de le rapprocher de lui et de l'examiner de plus près. Il n'allait pas pouvoir se débrouiller comme ça. Il retint un soupir pour ne pas rendre la situation encore plus inquiétante qu'elle ne l'était déjà. Il ne pourrait rien faire contre une pneumonie. Il n'y avait aucune chance pour que ses remèdes dans sa sacoche puissent au moins calmer la douleur. Et même si certains s'avéraient être efficaces, il jugeait toujours plus prudent d'aller confier son enseignant à un mage plus expérimenté.

Franchement, même s'il essayait de se la jouer cool pour ne pas qu'un troupeau de magiciens se retrouvent devant eux, c'était la panique ! Son professeur venait de cracher du sang devant lui ! Même pour un élève qui souhaitait devenir médecin, ça restait stressant. Il ne se voyait décidément pas juste mettre en pratique ce qu'il avait appris en s'exerçant sur un vrai malade, à l'improviste. Quoi qu'il n'avait peut être pas besoin d'improviser...

En se concentrant un peu, il pouvait toujours trouver un moyen de gagner du temps avant de chercher de l'aide. Ça, c'était encore dans ses cordes.

« Ai-je… Ai-je beaucoup de.. fièvre ? »

Sphintus relevait subitement la tête vers son enseignant puis il posa sa main sur son front pour la retirer aussitôt. Beaucoup de fièvre? C'était le cas de le dire.

« Vous êtes brûlant... »

Il n'avait pratiquement plus le temps d'en gagner.

« Naaman-sensei... Je suis désolé mais je pense qu'il vaudrait mieux que je vous emmène à l'infirmerie. »

L'albinos n'osait même pas lui avouer qu'il avait songé à prendre soin de lui. Il aurait trouvé cela risible. En revanche, il n'aurait pas le choix si son enseignant refusait d'aller voir un de ses collègues. Il ne voudrait peut être pas inquiéter les autres et prendre le risque qu'on le force à faire une pause et de ne pas donner cours même pour seulement quelques jours. L'adolescent appréciait grandement les leçons d'Aadÿll mais il estimait qu'il avait besoin de repos.

Après, le mage n'était plus un enfant et devait savoir ce qui était le mieux pour lui.

" Sensei, si vous voulez que j'arrête de m'inquiéter, évitez de me tousser dessus. "

AADYLL X SPHINTUS

A vrai dire Aadyll ne se rendait pas tellement compte qu'il inquiétait beaucoup Sphintus, il avait l'impression d'être dans le brouillard, de ne plus être capable de réfléchir, de plus en plus, au fur que les secondes passaient.. Il se demandait juste comment il avait fait pour tenir pendant ces deux heures de cours. Heureusement qu'il avait enseigné majoritairement la théorie. Sa concentration sur l'instant présent l'avait sans doute aidé à ne pas tomber. Son envie de faire de son mieux pour ses élèves aussi. Il ne voulait pas être vu comme un professeur incompétent. Sa santé était tellement habituelle qu'il ne la voyait plus comme importante et faisait des choses qu'il devait vraiment éviter de faire.

Pourtant, il se rendait compte que quelque chose n'allait vraiment pas au moment où il se mis à vraiment cracher du sang, ou il l'avait senti remonté et car il avait du mal à respirer, cela ne pouvait en effet pas être un simple rhume ou une simple montée de fièvre soudaine. Il avait même osé demander à son élève s'il pouvait bien regarder s'il avait beaucoup de fièvre, parce qu'il se sentait vraiment partir. Sa main froide un instant lui fit du bien.

Apparemment, selon les dires de son élève il était effectivement brûlant, ce n'était pas étonnant, celui-ci lui proposa de l'emmener à l'infirmerie. Le magicien regarda Sphintus, en effet, le mieux pour lui était de se rendre à l'infirmerie, mais parviendra-t-il réellement à s'y rendre ? Il ne voulait pas embêter les autres professeurs, ni même son élève, même s'il avait l'air bien motivé car il avait bien insisté pour rester à ses côtés.

« Je… Il est inutile de t'excuser… c'est moi qui suis désolé, Sphintus-kun. »

De lui prendre de son temps, de ne pas être allé à l'infirmerie plus tôt, de ne pas avoir annulé les cours, de ne pas prendre plus soin de lui… Bref de plein de choses.. Il toussait encore un peu, avant de tenter de prendre sur lui.

Pas totalement conscient de son environnement Aadyll posa une main sur le mur, tentant de se soulever doucement même si sa tête tournait.. Allez.. Un petit effort.. Respirant grandement il manque de tomber et se rattrapa de justesse au mur. Comment allait-il faire pour marcher jusqu'à l'infirmerie… ? Il regarda Sphintus quelques secondes, hors de question de lui demander de s'appuyer sur lui. Pas par fierté, mais surtout parce qu'il.. ne voulait pas l'embêter ? Et il était plus grand et plus lourd que lui, ça serait sans doute gênant pour son élève…

« A... Allons-y. »

Aadÿll ne réagissait pas plus que ça quand Sphintus avait finit par le prendre par le dos comme s'il était un véritable médecin de l'académie qui avait parfaitement le droit d'examiner ses patients, quel que soit leur rang, pour leur venir en aide. En revanche, l'albinos ignorait si c'était grâce au calme olympien dont son enseignant avait l'habitude de faire preuve ou parce qu'il n'était plus en état de se rendre compte de quoi que ce soit. L'espace d'un instant, l'étudiant craignait qu'il n'ait fait un malaise. Autant pour lui, le sang que venait de cracher le plus vieux et la question qui s'ensuivit vinrent de lui prouver le contraire. Vous parlez d'une chance... N'aurait-ce pas été pire qu'il fasse un malaise? Pour des raisons pratiques, déjà, car le magicien aurait eu du mal à transporter son professeur tout seul, mais il se serait débrouillé autrement. Il fallait dire que plus le temps passait, plus ça empirait et moins Sphintus se préoccupait du souhait de ménager les autres du plus vieux. Trouver un moyen de le secourir en gardant en tête ce genre de choses n'était pas la tâche la plus facile qu'on puisse lui confier.

Mais ça semblait tellement simple de ne plus tenir en compte les sentiments d'Aadÿll comme celui-ci semblait ne plus avoir le contrôle sur quoi que ce soit. Qu'il paraisse ailleurs, c'était assez prévisible... Et aussi inévitable, hélas. Quelque part, l'Heliohapt admirait la détermination qui émanait de son enseignant ces dernières heures. Vu la rapidité avec laquelle son état s'aggravait, il devait déjà s'être senti mal ce matin. Pourtant, ça ne l'avait pas empêché de faire cours alors qu'il aurait été compréhensible qu'il l'annule puisque tous les autres professeurs étaient au courant de sa faible constitution.

C'était imprudent et courageux à la fois. Le mage était allé en cours en négligeant sa santé pour donner sa première leçon sur un combat qui demandait un savoir-faire avec des armes, et non avec la magie, pour des élèves qui n'avaient pas tous eu la chance d'avoir Myers en première année. Malgré l'air plus fatigué qu'avait Aadÿll, qui n'avait pas échappé à tout le monde, cette démonstration avait été assez aussi passionnante que les autres. C'était du moins l'impression qu'en avait l'Heliohapt. Le regard faussement apaisé de l'enseignant ne l'avait pas trompé bien longtemps. Et même si Sphintus adorait cette témérité, il ne comprenait pas pourquoi son professeur était allé aussi loin.

Cherchait-il à se prouver quelque chose? A moins que le mage ne se soit pas rendu compte plus tôt du risque auquel il s'exposait et qu'il s'imaginait tenir plus que ça. Mais il devait bien avoir réalisé que quelque chose n'allait pas s'il écourtait son cours. L'adolescent commençait à lui presser le bras quand il sentit que le malade avait encore plus de mal à respirer. Si le plus vieux allait jusqu'à se surmener pour quelques heures, son élève ne devait-il pas prendre son courage à deux mains pour le soigner tout seul? Il n'avait même pas été assez audacieux pour essayer. Néanmoins, l'Heliohapt ne voyait qu'un seul cas où il serait possible de courir un tel risque. Et maintenant qu'il était sûr que son professeur venait de prendre conscience de la gravité de la situation, il ne pourrait pas décliner sa proposition.

Bien que l'enseignant devait ressentir une certaine gêne à l'idée d'inquiéter ses collègues:

« Je… Il est inutile de t'excuser… c'est moi qui suis désolé, Sphintus-kun. »

L'albinos regardait Aadÿll sans rien trouver à lui répondre, un peu penaud. A vrai dire, il ne saisissait pas encore la raison pour laquelle celui-ci lui présentait ses excuses. Il n'y était pour rien dans ce qui venait de se passer, après tout. Ce n'était pas lui qui avait décidé d'être souffrant et de cracher du sang. Sans oublier qu'il aurait aussi du mal à se déplacer. S'il pouvait choisir, il aurait sûrement préféré éviter d'avoir une santé fragile. Il pouvait aussi s'excuser car cela n'était qu'une farce pour titiller son élève. Comme tous les professeurs de l'académie, l'Heliohapt était un mage très expérimenté et même s'il n'avait pas d'affinité avec la magie de lumière, ça ne l'empêchait pas de connaître les sorts de base.

Toujours est-il que l'usage de la magie dans l'enceinte de l'établissement était strictement interdit et qu'il voyait mal un enseignant enfreindre cette loi juste pour faire une blague à un étudiant. Ce serait un peu cruel comme plaisanterie et le temps n'était pas à ça.
Sphintus remarqua alors que son professeur tentait maintenant de se redresser. C'était à se demander où il allait puiser cette force... Alors c'était ça.

Il s'excusait car il pensait qu'il le dérangeait. Il craignait vraiment poser des problèmes aux autres. Le magicien trouvait cette réaction normale même si c'était étonnant qu'un homme qui était à deux doigts de s'écrouler ait encore le réflexe de se soucier de l'inquiétude qu'il risquait de causer à autrui. Ne ferait-il mieux pas de s'occuper de son propre bien-être et de lui demander naturellement de l'aide plutôt que de se blâmer? Mais l'adolescent connaissait cette impression d'être un fardeau quand on était le plus mal au point. Toutefois, il restait convaincu qu'il devait attendre d'être à nouveau sur pieds avant de culpabiliser sans raison.

C'était plutôt à lui de s'excuser. Il n'avait servi à rien. Même en voyant que le mage n'allait pas bien, il n'avait rien fait de plus que de s'asseoir à côté de lui. Comme si rester assis sans rien faire allait arranger les choses. L'état de son interlocuteur s'était détérioré par sa faute. Quel crétin il avait été. Ce n'était pas parce que son grand-père avait déjà dû s'occuper du cas d'Aadÿll par le passé qu'il arriverait à en faire autant. Ils avaient perdu du temps à cause de lui. S'il continuait sur cette voie, jamais il ne serait capable d'aider qui que ce soit. Il n'avait même pas eu le bon sens de l'emmener immédiatement à l'infirmerie, il n'avait pas eu conscience de sa propre faiblesse à pouvoir lui administrer les soins médicaux.

Mais non, il avait fallut qu'il se montre arrogant et s'était imaginé, même si c'était pour un court laps de temps, qu'il valait mieux que les autres et qu'il n'aurait aucun mal à aider le mage qui souffrait d'une pneumonie. Il était plus sûr de laisser faire les grands.
Le magicien se pressa de contredire son enseignant:

« Vous n'avez aucune raison de vous excuser, Naaman-sensei. J'aurais dû agir en conséquence dés que j'en avais l'occasion... »

Enfin, inutile de se retarder d'avantage avec des excuses qui ne rattrapaient en rien son manque de réaction. Le meilleur moyen de se faire pardonner était d'aider Aadÿll à traverser les couloirs. Nul doute qu'il en aurait besoin. Sphintus ne comptait pas le laisser suffoquer éternellement.
D'ailleurs, il ferait mieux de rester auprès de lui pour éviter un autre accident.

Son professeur manqua de tomber et il faillit lui apporter son aide, en retenant un petit cri de panique. Il avait réagit trop tard, encore une fois. Ce n'était pas pour autant que le mage allait pouvoir se débrouiller seul.

Son regard embrumé croisa alors celui de l'élève. L'adolescent devinait rapidement ce qu'il hésitait à lui demander. Finalement, il n'osait pas. Le plus jeune secouait négativement la tête tout en plaçant son bras autour de la taille d'Aadÿll pour l'aider à avancer plus facilement. Evidemment, qu'il pouvait s'appuyer sur lui. Il l'aurait fait avant même qu'il le lui demande. Cela allait sans dire ! Il n'était pas irresponsable au point de se contenter de traîner des pieds en laissant son enseignant tituber tout en marchant avec difficulté.

Il était un peu lourd, c'était vrai mais l'Heliohapt pouvait bien faire un effort. Ce n'était pas lui qui était le plus à plaindre, pour le moment. Le plus important était que le plus âge réussisse à tenir le coup. Il évitait de lui faire un clin d’œil car il le professeur ne le verrait pas mais ne manquait pas de le sermonner:

« Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais vous laisser prendre plus de risques ? Franchement, vous devriez être plus raisonnable... Vous allez être obligé de me faire confiance, pas le choix ! »

Il disait cela uniquement pour plaisanter. Il ne fallait pas qu'Aadÿll le prenne mal.

« A... Allons-y. »

Sphintus répondit par un hochement de tête. Encore un geste sans intérêt.

C'était en rencontrant peu de problèmes sur son chemin que l'albinos emmenait le mage jusqu'à l'infirmerie. Ils avaient eu de la chance de ne croiser aucun enseignant dans les parages. Et l'étudiant avait de plus en plus faim, cela en devenait atroce. Cependant, jamais le professeur ne l'entendit se plaindre. Il faisait tout pour prendre sur lui. De toute manière, son objectif premier était de veiller à ce qu'Aadÿll s'en sorte. Il aurait mauvaise conscience, sinon.

Il frappa alors à la porte de l'infirmerie, sans cesser de soutenir son enseignant. Mais il n'y eu aucune réponse. Il n'y avait pas moyen que les autres mages soient imprudents au point de tous quitter cette salle...

" Sensei, si vous voulez que j'arrête de m'inquiéter, évitez de me tousser dessus. "

AADYLL X SPHINTUS

Appuyée sur le mur, la main d'Aadyll tremblait. Il utilisait de la force qu'il ne possédait pas actuellement, pas quand son corps commençait à le faire autant souffrir. Comment pouvait-il être debout ? C'était une très bonne question. Il fallait toujours le traîner pour l'emmener voir un médecin ou pour qu'il se soigne. Il voulait toujours en faire le plus possible lorsqu'il allait bien, voire quand il allait pas bien, c'était le cas maintenant. S'il avait eu un peu moins de fierté, de force mentale peut-être bien, il aurait du demander à Sphintus de le soigner ou de chercher un enseignant, des médecins. Cependant, s'il en avait eu moins, soit il ne serait déjà plus en vie, soit il serait déjà évanoui sans réussi à se tenir comme ça. Ce n'était qu'avec la force de son esprit embrumé qu'il réussissait à se bouger.

Il ne s'attendait cependant pas au geste de Sphintus. Enfin, peut-être que si mais pour tout dire le magicien avait bien du mal à penser, déjà qu'il avait du mal à entendre, alors à penser… C'est pour cela qu'il n'avait pas répondu a Sphintus concernant les excuses, il devait pour le coup économiser son énergie. Ainsi son élève plaça son bras autour de sa taille pour l'aider à marcher. Il soupira, parce que cela lui faisait plaisir le remerciant honnêtement du regard.

Même s'il était faible, Aadyll ne pu s'empêcher de dire quelque chose qu'il voulait absolument dire.

« Je te fais déjà confiance, Sphintus-kun. Kof kof kof… »

Une simple petite phrase qui était très importante pour lui. Quelques secondes après, ils commençaient à marcher en direction de l'infirmerie, lentement à cause de son état mais il essayait de se faire le plus rapide possible pour le pas faire mal à son élève. Lorsqu'ils furent arrêté devant la porte, Aadyll posa doucement sa tête sur l'épaule de Sphintus histoire de se poser un peu… Oui cela pouvait sembler étrange mais cette proximité lui faisait du bien. Il soupira d'ailleurs dans un sifflement. Marcher l'avait déjà fatigué. Ils patientèrent quelques secondes lorsque….

« Aadyll ! »

Fit une voix féminine en dehors de l'infirmerie… Elle se dépêcha d'ouvrir la porte qui était fermée à clef avant d'aider l'élève en portant à moitié avec lui le professeur.

« Viens, dépêchons nous de le mettre sur le lit… »

La jeune femme enleva la couverture et aida ensuite Sphintus à le coucher…

« Tu étais en cours avec lui ? Quel idiot de faire un cours dans son état ! Il aurait du venir me voir avant et je l'aurai cloué au lit ! » Elle passa une main sur son front et soupira « Il est vraiment brûlant… Raconte moi donc, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce qu'il t'a dis ce qu'il avait sur le chemin ? »

L'examinant tout d'abord, remarquant une respiration sifflante, Aadyll était mal, en fait il était quasiment évanoui. Lui ouvrant la bouche, elle remarqua du sang, et la même chose sur sa main. Elle ramena un peu plus d'oreiller rapidement pour sur-élever légèrement son buste pour éviter que s'il ne tousse du sang pendant son sommeil, et surtout qu'il l'avale de travers ou s'étouffe.

Infirmière : http://static.zerochan.net/Yagokoro.Eirin.full.1918606.jpg

Sphintus était plutôt surpris que son professeur ait tenu si longtemps sans sortir un propos incohérent. Il était parvenu à avoir des échanges normaux avec Aadÿll, bien que celui-ci devait encore en faire trop pour pouvoir lui répondre, depuis un bon moment déjà. Cela aurait été peut être plus claire si l'albinos avait cessé de lui parler. Il n'y aurait plus de question à se poser. Les doutes sur la gravité de la situation se seraient envolés et l'Heliohapt aurait emmené son enseignant à l'infirmerie plus tôt. Il aurait au moins pu se contenter de lui demander de l'aide? Ne pas gaspiller sa salive pour le rassurer mais pour lui dire ce dont il avait besoin.

Enfin, son élève n'allait pas lui faire la morale. Il aurait dû être plus attentif, se montrer efficace et réagir dés qu'il en avait l'occasion. A cause de son idiotie, ils avaient perdu du temps. S'il avait arrêté de lui demander gentiment s'il avait le droit de l'aider au moment où il s'était mis à cracher du sang en l'emportant de force, il ne serait pas en train de galérer.

De toute manière, le mal était fait. Regretter tout ce qu'on n'avait pas fait était inutile. Maintenant, l'adolescent pouvait se détendre un peu, puisqu'une décision raisonnable avait été prise. Il se rattrapait en faisant quelque chose d'utile et en était ravi. D'un autre côté, il était vraiment temps qu'il se décide à agir en conséquence... Aadÿll n'avait déjà presque plus d'énergie à épuiser pour lui répondre. Sphintus n'était pas étonné mais ce fait ne le rassurait en rien.

Il pressa le pas en continuant de soutenir son professeur qui était beaucoup plus léger qu'il le pensait. Comment parvenait-il à se servir d'une arme avec un corps aussi fragile? L'adolescent avait du mal à croire que le mage était capable d'infliger des dommages corporels à ses adversaires. En même temps, l'étudiant ne voyait pas son enseignant mentir pour une raison aussi futile que celle de flatter son ego. Surtout qu'il n'était pas vraiment du genre à se vanter.

Il pouvait certainement se battre avec autre chose qu'une baguette. Il n'était pas assez idiot pour donner des cours sur un sujet qu'il ne maîtrisait pas. Et vu l'état dans lequel il était, c'était normal que le plus jeune ne le sente pas capable de faire quoi que ce soit. Se faire un avis sur lui quand il était au plus bas de sa forme, ce n'était pas très objectif. Puis qui était Sphintus pour se permettre de le juger?

Avant qu'ils n'aient tous les deux atteint l'infirmerie, Aadÿll se donna quand même de la peine lui répondre:

« Je te fais déjà confiance, Sphintus-kun. Kof kof kof… »

A ces mots, le cœur de l'adolescent se réchauffa. Il doutait que le plus vieux s'efforce à parler pour lui mentir... Ce n'était pas le moment de fanfaronner mais l'albinos eut comme une explosion de joie intérieure tellement il se sentait fier. Pour une personne qui regrettait de ne pas s'être bougée plus tôt, il reprenait vite du poil de la bête ! Et il ne pensait pas que son enseignant voulait juste le flatter. Il avait remarqué son air sincère quand il semblait le remercier du regard. N'importe qui aurait fait de même et d'ailleurs n'importe qui aurait été plus réactif que Sphintus sur le coup.

Mais voir qu'Aadÿll ne lui en tenait pas rigueur alors que la situation pouvait s'aggraver à tout moment le remplissait de joie. Le mage était décidément trop gentil.

Une fois arrivé devant la porte, l'Heliohapt eut un petit moment de panique en constatant que personne ne lui répondait. Il essayait de relativiser. Jamais on ne laisserait l'infirmerie complètement vide sauf pour un court laps de temps. Du coup, peu importe qui était censé être là, il ne tarderait pas à revenir. Il fallait avouer qu'avec un professeur qui n'allait pas tarder à perdre conscience dans les bras, l'albinos perdait le peu d'assurance qui lui restait.

C'est alors que le mage reposait sa tête sur son épaule. S'il s'attendait à ça... Sphintus haussait les sourcils et déglutit, gêné. Il n'était pas habitué à avoir un tel rapprochement avec une personne et encore moins avec un professeur. Mais le corps du plus vieux n'allait pas tarder à atteindre ses limites après tout ce chemin parcouru et l'étudiant se retint de faire tout commentaire. Au moins, Aadÿll avait l'air plus détendu... Même si ce n'était pas grand chose, c'était déjà bien qu'il ait pu l'aider d'une certaine façon.

Il ne restait plus qu'à espérer qu'un infirmier arrive. Le mage serait plus à l'aise dans un lit que sur l'épaule de son élève.

« Aadyll ! »

L'Heliohapt leva la tête pour apercevoir une infirmière qu'il avait sûrement déjà croisé, mais qui ne lui disait rien sur le coup, accourir pour ouvrir la porte. Elle vint également l'aider à porter Aadÿll et Sphintus ne manqua pas de la remercier.

« Viens, dépêchons nous de le mettre sur le lit… »

L'adolescent ne se fit pas prier et plaça l'enseignant dans le lit, à l'aide de la jeune femme. Il eut à peine le temps de se sentir soulagé en voyant que son professeur serait maintenant entre de meilleures mains que les siennes que la magicienne lui posa plusieurs questions qui le mit tout de suite dans l'embarras:

« Tu étais en cours avec lui ? Quel idiot de faire un cours dans son état ! Il aurait du venir me voir avant et je l'aurai cloué au lit ! »

Le jeune magicien n'avait même pas le courage de lui répondre. Il se contenta de hocher la tête en ravalant sa salive. Il détournait le regard, n'osant plus regarder Aadÿll. Il sentait une goutte de sueur perler sur sa tempe. Si son professeur était un idiot, Sphintus ne valait pas mieux. Il n'arrêtait pas de se le répéter mais... Il aurait dû venir dés qu'il avait vu que ça allait mal. Au fond de lui, il n'avait jamais réussis à se détendre et savait qu'il ne fallait pas ménager sa santé.

Comme pour l'enfoncer encore plus, l'infirmière ajouta:

« Il est vraiment brûlant… Raconte moi donc, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce qu'il t'a dis ce qu'il avait sur le chemin ? »

L'albinos tourna sa tête au mauvais moment pour voir la magicienne observer qu'il y avait du sang. Il se sentit blêmir et répondit, la voix tremblante:

« Je... J'ai surpris Naaman-sensei avoir une quinte de toux dans un couloir et je suis resté avec lui pour voir si son cas s'arrangeait... Il m'a dit que je n'avais pas à m'en faire et que ça allait passer mais j'ai préféré rester. C'est au moment où il a craché du sang qu'on a décidé de venir ici... »

Il se sentirait très mal si il arrivait quelque chose à son professeur.

« Désolé... J'aurais dû l'amener ici plus tôt... »

L'albinos serra les poings et regarda l'infirmière:

« Il... Il va s'en sortir, pas vrai ? »

Rien que le fait d'être enfin couché dans un bon lit douillet faisait un bien fou à Aadyll. Il se sentait comme un petit nuage même si sa fièvre et sa fatigue l'empêchait clairement de faire quoi que ce soit, il n'arrivait plus à penser correctement, il entendait quelques voix sans vraiment entendre, il avait mal tout en se sentant plus à l'aise. Oh non ce n'était pas que Sphintus était inconfortable juste qu'un lit pour se coucher était bien mieux qu'un être humain. Une fois dans le lit il soupira un petit peu… Il avait prit de l'énergie pour lui dire d'une façon correcte cette dernière phrase. Si le professeur était mal physiquement, son élève avait l'air plutôt accablé moralement. Il ne voulait pas qu'il le reste.

A moitié inconscient il n'empêcha évidemment pas l'infirmière de l'ausculter. Infirmière qui semblait d'ailleurs bien agité et qui posait quelques questions. Même si elle pouvait effectuer un diagnostique grâce à la magie elle ne voulait pas compter uniquement sur ça. Ainsi le magicien avait eu une quinte de toux, craché du sang. Elle ajoutait mentalement qu'il paraissait assez faible mais qu'il trouvait encore le moyen de rester debout même s'il avait du être aidé par l'élève.

« Plus tot… je ne crois pas qu'Aadyll se serait laissé faire… Il est du genre tenace… Ne t'en fais pas… » Elle prit un regard de démon « S'il meurt c'est moi qui le tue ! » Avant de redevenir agréable…

Elle posa ensuite ses mains sur le magicien, histoire de commencer à soigner ce dernier. Le plus important pour le moment était surtout de faire redescendre sa fièvre, légèrement au dessus de 40°C…

Au bout de quelques minutes le magicien finissait par ouvrir doucement les yeux. Non Aadyll n'était pas quelqu'un qui se reposait facilement...Et cela se voyait dans sa vie de tous les jours. Cela lui posait énormément de problèmes. Il savait qu'il ne devait pas et pourtant il ne voulait pas passer à côté de quelque chose parce que son rythme de vie ne lui convenait pas. Il voulait être actif et passer du temps avec ses élèves.

« S… Sphintus-kun… ? » C'était le premier visage qu'il pouvait distinguer, et encore il n'était pas tellement sûr de lui, sa voix était interrogative, faiblarde et un petit peu enrouée. Il eu cependant un sourire contre toute attente. « Qu'est-ce que c'est que ce visage ? Ne sois pas si inquiet… J'irai bien. »

Aadyll avait facilement pu deviner les inquiétudes de son élève. Après tout il avait l'habitude qu'on s'inquiète pour lui et il n'aimait pas ça… Lorsqu'il tourna à nouveau un peu la tête sa nuque lui faisait mal.

« Abruti… Tu aurais du venir ici ce matin. Tu ne te sentais déjà pas bien au réveil non ? Et je suis sûr que hier tu toussais aussi. Voire crachait du sang. »

Pour toute réponse Aadyll eut un sourire. Elle avait évidemment tout deviner. Se décalant la jeune femme allait préparer quelques remèdes.

Tout allait bien se passer. Aadÿll allait s'en sortir. C'était sûr et certain.

Après tout, son professeur était venu plusieurs fois chez lui par le passé pour que son grand-père le soigne. Et la plupart du temps c'était pour des raisons plus graves que celle-ci car ce patient particulier laissait couler l'affaire pendant plusieurs jours avant de venir, tentant déjà de dépasser ses limites à cette époque.

Mais là, ce n'était que le premier jour où son enseignant ne se sentait pas bien ! Il aurait été préférable de l'amener tout de suite à l'infirmerie mais il n'y étaient pas allés trop tard non plus. Il y avait déjà eu pire ! Sphintus se persuada que le mage était bien plus fort qu'il ne le pensait.

Se persuader... En plus, ça marchait presque. Il ne fallait pas non plus minimiser la situation et un tel changement de la part du jeune magicien aurait été étonnant, vu comment il avait stressé mais une fois que l'infirmière et lui l'avaient installé dans le lit, Aadÿll semblait aller un peu mieux. Cela devait être autant confortable pour lui que cela l'était devenu pour son élève. Il fallait l'avouer, à la fin de leur déplacement, l'étudiant peinait bien à soutenir son enseignant.

Evidemment, jamais il ne se serait donner le droit de se plaindre, Aadÿll conscient ou non. L'effort qu'il avait dû fournir n'était rien à côté de tous ceux que son professeur avait du faire. Encore là, il ne pouvait s'empêcher de jeter des regards au malade en n'arrêtant pas de changer de place pour mieux voir son état, ce qui devait fortement agacer l'infirmière. Il se calma, ayant peur de la déconcentrer et qu'en plus elle lui fasse une remarque négative. Il minimisait peut être la situation mais diabolisait la magicienne. Sphintus n'en menait pas large devant ses aînés.

Il regretta son jugement lorsque l'infirmière la rassura alors qu'il s'excusait de ne pas avoir été cherché de l'aide plus tôt. Il avait beau tenter de se déculpabiliser, le sentiment était toujours présent.

« Plus tot… je ne crois pas qu'Aadyll se serait laissé faire… Il est du genre tenace… Ne t'en fais pas… »

A ces mots, l'Heliohapt lui sourit, reconnaissant qu'elle n'ait pas remué le couteau dans la plaie, et acquiesa, n'ayant aucun mal à la croire. Même si le mage n'avait pas été trop difficile lorsqu'il avait été question d'aller à l'infirmerie. Il ne savait pas pourquoi mais il avait l'impression que malgré la docilité dont il avait fait preuve, son professeur pouvait se montrer plus entêté que ça. Il n'était pas du genre à sauter sur la première occasion pour manquer un cours et n'inquiétait jamais les autres en s'appuyant sur sa santé fragile. Enfin, le jeune magicien ne pouvait pas en être certain. Il supposait juste cela en constatant qu'Aadÿll avait vraiment l'air d'aimer son travail et sa gentillesse pourraient le pousser à ménager les autres sur son état.

D'un autre côté, Sphintus n'avait pas été assez vif d'esprit pour avoir le réflexe de l'y amener plus tôt alors qu'il avait senti dés le départ que son cas n'allait pas s'arranger. En même temps cette femme devait bien le connaître, sans doute habituée à le recevoir.

« S'il meurt c'est moi qui le tue ! »

Cette brutalité fit sursaute l'Heliohapt. Mince! Lui qui pensait qu'elle devait être sympa ! Quel était ce regard de démon? C'était bien l'une des premières fois qu'il se trompait sur la véritable nature d'une personne depuis son arrivée à Magnostadt!

Bien sûr il y avait aussi Aladdin... La première fois qu'il l'a vu, il s'imaginait qu'il n'était rien d'autre qu'un gamin qui ne savait rien sur la magie à cause de son niveau mais avec le temps il l'avait large-presque devancé! Son évolution était incroyable... Sans compter sur le fait que le bleuté avait également une bouille d'ange. Sphintus comptait sur son innocence enfantine pour valoriser sa personne et faire tourner son colocataire en bourrique pour qu'il devienne son serviteur et cède à tous ses caprices... Hélas, Aladdin était en vérité une sale petite peste perverse qui ne prenait pas la peine d'écouter ses histoires!

Qu'il saute sur les grosses poitrines était un peu dérangeant mais si en plus il s'endormait dés qu'il se confiait à lui... L'albinos était son aîné donc il lui devait le respect! Et dire que certains pensaient que le descendant de la prestigieuse famille Carmen, lui, était son serviteur...

Il ferait mieux d'arrêter de penser à ce genre de choses s'il ne voulait pas se retrouver à faire ses dents sur un des oreillers du lit d'Aadÿll pour passer ses nerfs. Pour en revenir à l'infirmière, elle devait plaisanter pour détendre l'atmosphère... Même si elle n'avait pas l'air de blaguer...

Sphintus blêmit avant qu'elle ne reprenne son calme et qu'elle retourne s'occuper de l'enseignant. L'adolescent se permettait de se rapprocher un peu, prêt à reculer à la moindre remarque de l'infirmière. Il ne voulait surtout pas repasser pour un boulet.

Heureusement, le mage finit par rouvrir légèrement les yeux, toujours un peu faible. Ce n'était pas comme si son élève s'attendait à ce qu'il se réveille en pleine forme alors qu'il tenait à peine debout puis la magicienne n'avait pas encore commencé à appliquer les premiers soins sur lui.

« S… Sphintus-kun… ? »

Le pauvre Aadÿll semblait dépourvu de toutes ses forces et le plus jeune se demandait s'il comprenait ce qui lui arrivait. Se rappelait-il ce qu'il s'était passé, au moins? Peut être se demandait-il ce qu'ils faisaient ici?

« C'est bien moi » confirmait Sphintus, préférant le rassurer tout de suite sur sa situation.

Au moins, son professeur allait mieux qu'il le pensait. Honnêtement, il pensait qu'il mettrait plus de temps à revenir à lui, peut être même plusieurs jours. Alors le voir rouvrir les yeux aussi vite était un véritable soulagement.

« Qu'est-ce que c'est que ce visage ? Ne sois pas si inquiet… J'irai bien. »

L'Heliohapt était aussi doué qu'Aladdin pour masquer ses sentiments. Aadÿll avait rapidement desceller son inquiétude bien que sa vue devait être encore embrumée et qu'il était en piteux état. En temps normal, il avait moins de mal que ça à cacher son stress. Maintenant qu'il y réfléchissait, le mage devait être habitué à ce que les autres se fasse du souci pour lui. Sphintus ne voulait pas qu'ils soient deux à culpabiliser, cela n'avancerait à rien.

Il se retint de frapper le lit avec son poing sous le coup de l'émotion mais répondit tout de même avec une certaine fougue:

« Comment pouvez-vous dire ça, sensei!? ... Il y a intérêt que vous alliez bien ! Avec tout ce qu'il s'est passé, c'est normal que je me fasse du souci! Comment vous sentez-vous? »

L'albinos desserra les poings. Ce n'était pas la bonne attitude à adopter. C'était lui qui devait se calmer. Dire qu'il voulait devenir médecin. Déjà qu'il n'était pas bien perspicace, il pouvait éviter de s'emporter à la place du patient.

L'infirmière lui fit aussi une remarque, ayant tout deviné. Sphintus hésita à la rejoindre mais préféra rester près du lit du professeur tout en demandant à cette dernière:

« Je peux me rendre utile? ... »

Il ne voulait pas se vanter en ramenant sa science pour l'aider à préparer des remèdes. Il ne demandait pas ça pour faire gonfler son orgueil mais pour se rendre utile... Il avait tellement de choses à se reprocher...

Aadyll avait toujours combattu pour faire en sorte que personne ne voit sa maladie. Surtout ses parents en fait. Parce que plus il était malade plus il le faisait travailler. Depuis c'était devenu comme un reflèxe. Au fil du temps ses motivations avaient changées. Ce n'était plus par peur qu'il ne montrait plus qu'il n'allait pas bien. Dans son passé de voleur car il ne voulait pas qu'on le prenne en pitié et à présent parce qu'il ne voulait pas que ses élèves s'inquiètent pour lui en plus du fait qu'il ne voulait pas les priver d'un enseignement.

La première chose qu'il notifia une fois qu'il ouvrit les yeux après s'être évanoui sans doute était le visage de son élève, toujours là, il ne savait pas s'il s'était passé 5 petites minutes ou bien une heure mais comme il ne se sentait pas si mieux c'était sûrement en minutes. Il lui demandait de ne pas s'inquiéter car l'adolescent avait plutôt l'air d'être effrayé…

Le professeur lui sourit lorsqu'il commençait à lui dire qu'il y avait intérêt qu'il aille bien. Il lui demandait s'il allait bien avant que l'infirmière ne lui fasse la juste remarque qu'en effet il aurait du se présenter bien plus tôt car il avait déjà les symptômes. Il le savait très bien mais n'avait pas voulu. Pour toute réponse il se contenta de sourire habilement. Il entama une phrase en relevant un petit peu son buste.

« Kof kof… Hn… Je vais un peu – »

Un bruit ressemblant presque à celui d'un fouet se fit entendre. L’infirmière venait de claquer son calepin sur le lit d'Aadyll avec un regard meurtrier.

« Tu vas un peu mieux rien du tout Aadyll. Repos. » Une vraie lionne.

Tout pâle, plus à cause d'elle que de la maladie le magicien abdiqua et décida donc de se reposer, se recouchant, laissant quand même un sourire pour le jeune magicien en face de lui qui demandait à comment se rendre utile. L'infirmière commença ensuite les soins. Elle fit boire une petite potion à Aadyll pour baisser la fièvre et mis aussi un gant avec de l'eau froide sur le front du magicien. Elle confectionna une petite pommade à base de menthe et de choses qui l'aideraient un à respirer. Le temps qu'elle prenne elle fit une natte au magicien, tressant ses longs cheveux blancs, enlevant au passage le deuxieme élastique qu'elle avait dans les cheveux qui ne tenait rien et qui était juste pour cette occasion.

« Merci. Et Sphintus… kof…. ta compagnie me ferait sans doute du bien…. Hn… Tu n'as qu'à rester jusqu'à que je m'endorme ? »

Fit il pour remercier la jeune femme et en souriant à son élève. Elle avait maintenant l'habitude. Il avait toujours trop chaud avec ses longs cheveux et puis c'était gênant pour dormir alors elle lui faisait toujours une tresse pour qu'il soit plus à l'aise.

Par la suite l'infirmière ouvrit un peu le haut du magicien. Y apposant d'abord ses mains et entama quelques soins. La magie n'était pas la seule chose qui était capable de guérir les gens mais dans le cas d'Aadyll c'était toujours utile d'allier les deux. Elle allait ensuite chercher la crème qu'elle avait préparée. Doucement elle l'appliqua sur son torse et les vapeurs de menthe pouvaient se faire sentir, surtout d'Aadyll qui se mis à respirer un peu plus normalement.

Voilà comment Sphintus se retrouvait là, planté comme un idiot devant le lit de son professeur, ne servant visiblement à rien tandis que l'infirmière préparait de quoi soigner Aadÿll. Il n'allait pas non plus le faire à sa place. Déjà qu'il avait eu peur d'utiliser sa magie pour guérir le mage... Peut être que s'il avait eu quelques ingrédients pour préparer une potion, il aurait pu... Quand l'infirmerie se trouvait à côté, il était inutile de prendre des risques qu'on pouvait éviter. Pourtant, l'adolescent n'allait pas cacher qu'il avait une très haute estime de lui et bien que se mettre au même niveau qu'une infirmière expérimentée n'était ni modeste ni très conseillé, il continuait de penser qu'il aurait pu faire quelque chose.

Il avait étudié les bases en cours en ce qui concernait les maladies comme la pneumonie... Certes, il s'était fait lui même la réflexion que ses maigres connaissances qui ne s'étendaient même pas sur une année n'étaient pas suffisantes pour soigner Aadÿll mais s'il avait su, s'il avait anticipé ce qui s'était passé, il aurait pu soulager sa douleur voire éviter qu'il se mette à cracher du sang. Il devra se mettre à la tâche dés qu'il retournera dans sa chambre pour avoir de quoi rendre service à son enseignant si jamais celui-ci se remettait à tomber de fatigue... En espérant que cela ne se reproduise pas ! Mais mieux valait être prudent.

Au moins, Aadÿll était hors de danger maintenant. Il allait pouvoir se reposer et reprendre des forces. Son sourire n'avait pas quitté son visage. C'était plutôt rare de voir un professeur sourire en permanence à Magnostadt mais de la part de celui-là, ça n'avait rien de choquant et c'était plutôt agréable. En voilà un qui savait mettre en confiance ses élèves... Quoique Sphintus n'était pas le mieux placé pour critiquer.

Enfin quelle histoire! Heureusement que ça n'arrivait pas tous les jours ! Il avait tellement culpabiliser qu'il en avait oublier de manger... Et il remerciait intérieurement son enseignant d'avoir toussé au moment où son ventre avait émis un petit gargouillis, bien qu'il ne l'ait pas fait exprès.

« Kof kof… Hn… Je vais un peu – »

Ce n'était pas pour s'étouffer une énième fois que le mage s'était interrompu. Son élève sursauta quand l'infirmière donna un violent coup de calepin sur le lit. Il ne l'avait pas vu venir ! Sphintus déglutit quand il vit le regard effrayant de la jeune femme:

« Tu vas un peu mieux rien du tout Aadyll. Repos. »

Bon sang mais elle était malade ! L'adolescent se sentit trembler et eut honte de son manque de courage. Il n'allait pas aller loin s'il avait peur d'une simple infirmière juste parce qu'elle se montrait un peu brutale...

Il préférait se concentrer sur autre chose et tourna sa tête vers Aadÿll. Celui-ci n'avait pas l'air très rassuré non plus ! Même s'il devait avoir plus l'occasion de la côtoyer que Sphintus... Le problème ne venait donc pas de lui. C'était rassurant.

Au fait, c'était plutôt amusant de voir son professeur dans cet état. C'était tellement rare de le voir apeuré... Il eut un petit sourire et se retint de rire. Il n'en menait pas large lui non plus et puis il n'avait pas très envie de se confronter aux cornes de cette diablesse parce qu'il empêchait le malade de se reposer. Sphintus ne faisait pas preuve d'un sang-froid exemplaire mais il doutait que faire peur au patient accélérerait sa guérison. Au moins ça le forçait à rester couché. Et il préférait éviter de faire un commentaire pour ne pas que l'infirmière frappe autre chose que le lit avec son calepin.

L'Heliohapt eut vite l'impression d'être inutile voire d'être un peu de trop quand il vit la magicienne commencer à soigner son enseignant. Quand celle-ci lui tressait les cheveux, l'étudiant demandait ce qu'il pouvait faire pour se rendre utile. C'était Aadÿll qui lui avait répondu. C'était peut être mieux comme ça. La jeune femme ne souhaitait probablement pas être dérangée.

« Merci. Et Sphintus… kof…. ta compagnie me ferait sans doute du bien…. Hn… Tu n'as qu'à rester jusqu'à que je m'endorme ? »

L'adolescent se contentait de hocher positivement la tête en souriant à son professeur, content de l'aider d'une manière ou d'une autre.

Sphintus appuya son dos contre le mur tout en regardant l'infirmière appliquer les premiers soins sur le mage. C'était vraiment bizarre de le voir comme ça. Quand l'infirmière commençait à ouvrir le haut d'Aadÿll, l'albinos était un peu gêné. Il savait qu'il serait sans doute amené à voir des corps dénudés s'il comptait devenir médecin mais il avait l'impression qu'il y avait une certaine intimité entre les deux adultes qu'il n'était pas censé voir. En même temps, c'était son professeur qui avait souhaité qu'il reste donc il n'allait pas s'en aller comme ça.

Mais il avait horreur de rester passif. Même si sa compagnie faisait du bien au plus vieux, il avait toujours cette impression de ne servir à rien.

Pire encore: il empêchait le mage de se reposer !

Un immense gargouillis s'échappa du ventre de l'adolescent. Cette fois-là, même si quelqu'un avait toussé, on l'entendait très bien. Si l'Heliohapt faisait semblant de ne pas être la cause de ce bruit en se forçant à garder un air impassible, ses joues s'empourprèrent rapidement de honte.

L'infirmière quittait le malade des yeux pendant un instant et dévisageait Sphintus d'un air réprobateur:

« Ne me dis pas que tu n'as pas mangé !? »

L'adolescent ne savait pas quoi répondre. S'il disait "non", elle risquait de s'énerver et s'il lui mentait, elle allait encore plus se mettre en colère. Il baissa timidement la tête. Autant être sincère:

« Heu... non ? »

La magicienne poussa un long soupir avant de se rendre dans ce qui semblait être un garde-manger et de revenir avec un gros morceau de pain qu'elle se forçait l'albinos à engloutir. Il manqua de s'étouffer.

Aadyll n'avait pas vraiment envie de déranger Sphintus plus que cela. Déjà, il devait avoir faim. Il n'avait pas eu le temps de manger il le savait vu qu'il était venu le voir juste après que la sonnette du midi avait retentie et que ses élèves s'étaient dirigés vers la cantine. Bon, de manière objective, sauter un repas n'était jamais quelque chose de dramatique et pourtant il était tout de même inquiet. Il était sûr qu'il faisait déjà beaucoup d'efforts pour ses cours, en plus il avait du le porter et la pratique de la magie demandait de l'énergie et il fallait en avoir.

Malgré tout cela l'apprenti magicien avait l'air inquiet, culpabilisé, comme quelqu'un qui n'était en état de rien faire. Même malade en train de cracher du sang le professeur le voyait bien. Il connaissait un peu la façon de penser de son élève après tout. C'était pour cela qu'il lui avait proposé de rester jusqu'à ce qu'il s'endorme. Et puis après tout, il n'allait vraiment pas mettre longtemps jusqu'à s'endormir. Il ne niait pas que la compagnie de l'infirmière était agréable mais elle avait des potions à préparer et puis il était « normal » qu'elle soit là même s'il en remerciait, la compagnie d'un de ses élèves lui faisait chaud au coeur, sourire malgré tout, et l'aidait à tenir.

« Merci. »

Lui avait-il dit lorsqu'il avait hoché la tête pour confirmer. Cette parole s'était accompagnée d'un doux sourire. Un doux sourire de malade, certes, mais un sourire tout de même ! Il pu même rire un petit peu lorsqu'il entendit le ventre de Sphintus gargouiller malgré sa tête qui tapait. La réaction qu'eut l'infirmière à sa suite était totalement attendue de sa part dès qu'il eut confirmer qu'i n'avait rien dans le ventre. Il lui arrivait aussi de se recevoir des aliments dans la bouche lorsqu'il arrivait le ventre vide (et elle avait vite fait de remarquer cela).

Le magicien finissait tout de même par fermer les yeux, plutôt fatigué par tout cela mais appréciant bien l'animation présente. Elle l'aidait même à s'endormir, peut-être même un peu plus que le silence. Doucement l'infirmière vint même lui remettre un petit peu de produit ce qui eut pour effet de le faire pousser un soupir, il respirait mieux.Il posa sa main sous le coussin pour être plus à l'aise avant de doucement rejoindre Morphée. Du repos lui ferait du plus grand bien au final.

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