Donjon n°58 Avnas le 08/09/1002 [Aadÿll & Famita]

Sujet: Re: Donjon n°58 Avnas le 08/09/1002 [Aadÿll & Famita] Mer 29 Mai - 0:25

Et voilà, la situation redevenait compliquée... Il fallait s'y attendre. Le danger nous tomberait dessus, quoi que l'on fasse. Enfin, rester enfermée dans un endroit paradisiaque, sans rien d'autre qu'une sensation de tranquillité, pendant une durée interminable, c'était assez particulier comme épreuve. Mais ça avait quand même un côté angoissant quand on y pensait... Passer des heures à attendre on ne sait quoi sans que cela ne vienne jamais. Puis sur quoi je me basais pour dire que c'était particulier ? Ça existait les exceptions dans les donjons ? Ils devaient tous être très différents les uns des autres, en fonction des djinns. Je ne pouvais pas raisonner comme si mon expérience était illimitée alors que je n'en avais aucune.

De toute façon, nous n'aurions jamais l'occasion de voir combien de temps cette mascarade aurait pu duré, puisque Aadÿll venait d'y mettre fin. D'une certaine manière, je devrais lui être reconnaissante. Non, non... J'étais désolée, je ne pouvais pas le remercier à cause d'une simple supposition ! Je continuais de penser que son geste était imprudent même s'il nous avait permis de voir la vérité en face ! Et je n'étais pas la seule à le penser... Mais ce n'était pas un très bon argument de s'appuyer sur l'avis d'un groupe que je méprisais il n'y avait même pas dix minutes pour justifier le mien.

Cela ne changeait rien au problème ! Ce n'était encore qu'une impression mais l'action d'Aadÿll n'avait pas l'air complètement irréfléchie... La soif pouvait affecter la capacité de raisonner, mais de là à se mettre en danger juste pour ça... Je supposais que je m'étais trop appuyée sur le mage. Ce n'était pas la première fois que je me faisais cette réflexion mais je commençais également à me dire que je lui faisais un peu trop confiance. Avoir davantage confiance en moi n'était pas quelque chose que je pouvais apprendre en une minute, mais je n'allais pas avoir le choix ! L'heliohapt pouvait aussi faire des erreurs. A croire que mon admiration pour les magiciens m'avait entièrement aveuglée.

Quelle que soit la véritable raison pour laquelle Aadÿll s'était mis à boire l'eau de la rivière, on aurait été bien embêtés s'il avait gobé un insecte. Et dire que je venais de lui dire de faire attention... Rien que pour ça, il mériterait que je le frappe ! Mais il fallait probablement éviter.

Je me retenais vraiment de le faire lorsque je l'entendis rire nerveusement, en émettant la possibilité qu'il ait pu avalé une bestiole (s'il lisait aussi bien dans mes pensées, pourquoi s'amusait-il à me faire paniquer ? ), alors que je nous emmenais le plus loin possible de la rivière. Il aurait fallut s'inquiéter de ça plus tôt ! Je ne pu m'empêcher de le secouer un peu, remontée contre lui :

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« Je l'espère aussi ! Recrache immédiatement ce que tu viens d'avaler ! »

On n'était jamais trop prudent !

Je recommençais à dire n'importe quoi... Ce n'était pas le moment de divaguer. Puis je voyais bien que Aadÿll avait compris la gravité de la situation. (Avec le recul, je me rendais compte que je serais toujours mal placée pour lui faire la leçon, quoi qu'il arrive). Enfin, il y avait eu plus de peur que de mal. Il fallait passer à autre chose ! L'important était que le magicien n'avait rien...

Maintenant, il allait falloir s'occuper de ces insectes ! Et ça risquait de prendre du temps... Tout ce que je pouvais faire, en les voyant envahir la salle, c'était reculer, comme je n'avais aucune idée de comment m'en débarrasser. Est-ce que ce mur s'ouvrirait si j'appuyais dessus ? Non, je ne pouvais pas toucher à tout et n'importe quoi. Je n'allais pas non plus m'amuser à chercher les ennuis ! Et je n'avais plus la possibilité de faire le tour de la pièce pour chercher un indice susceptible de nous aider, même si je ne m'en souvenais pas en avoir trouvé tout à l'heure.

Voyant que les créatures s'approchaient en grand nombre, je me saisis doucement de la lance qui se trouvait sous ma veste. Pourquoi doucement ? Il y avait peut-être des chances que ces bestioles ne s'agitent pas trop tant qu'on ne se montrait pas hostile envers elles. On ne savait jamais... Même si je n'étais pas sûre que ce soit très malin de traiter ces insectes comme s'il s'agissait d'animaux de compagnie qu'il suffisait d'apprivoiser.

A peine avais-je mon arme en main que Aadÿll nous demanda de nous rassembler. Je m'exécutais et rejoignais les autres. Puis mes pieds quittèrent le sol, et je m'envolais avec eux pour me retrouver de l'autre côté de la rivière. Mais avant d'atteindre la terre ferme, je ne pu m'empêcher de remarquer que les scarabées étaient un peu trop proches de l'heliohapt.

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« Attention ! »

Je ne comptais plus le nombre de fois où je demandais aux autres de faire attention, même s'ils devaient se douter que le danger était partout. Toutefois, Aadÿll avait déjà failli entrer en contact avec ces insectes. Pas sûre que le chance serait de son côté deux fois de suite. J'espérais qu'ils allaient le laisser tranquille, sans en être complètement convaincue.

Saloperies de scarabées ! Je n'avais jamais aimé les insectes et cette expérience ne m'aidait pas à reconsidérer mon point de vue sur eux. Mais cette manière de penser ne risquait pas de jouer en ma faveur... J'allais devoir mettre mon dégoût de côté et essayer d'être le plus clémente possible. Sauf s'ils me cherchait, évidemment. Là, je serais obligée de riposter !

Nous n'avions pas besoin d'attendre que Aadÿll vole jusqu'à nous, avec les insectes qui avaient déjà atteint ses jambes, pour manquer de nous prendre ces bestioles. La salle en était inondée ! Je suivais les conseils du mage et commençais à courir aussi vite que je pouvais, tentant d'échapper à ces créatures. Evidemment, ça n'allait pas suffire... Elles étaient partout !

Je jetais des coups d’œil furtifs, à droite et à gauche, dans l'espoir de trouver une sortie. Nous allions peut-être devoir les affronter ? Pour le moment, je me contentais de repousser les insectes du bout de ma lance, sans les blesser, lorsqu'ils commençaient à me rattraper. Au passage, je posais mes mains sur les murs, quand je le pouvais. Tentative désespérée de trouver une ouverture. Mais j'allais probablement devoir arrêter d'appuyer partout, même si je m'y prenais doucement. Le plafond semblait être prêt à nous tomber sur la tête. Je n'avais aucune envie de finir écrasée contre ces scarabées !

Dans un stress, presque dégoûté, Aadyll avait touché son torse et essayait de sentir s'il n'y avait aucune bestiole qui était à l'intérieur de lui. Bon, en vérité si c'était le cas elle ne survivrait pas longtemps sans oxygène et mourrait dans les secondes mais cela lui donnait une sensation étrange… Secoué il ne pu que tousser un peu, tapotant l'épaule de la demoiselle il posa ensuite sa main sur la sienne, les retirant de son étreinte. Son inquiétude était mignonne. Mais l'on s'inquiétait toujours un peu trop pour lui, ce n'était pas la peine. Sa vie finirait par le quitter. Dans dix à quinze ans, il savait déjà qu'il ne serait plus, peut-être moins, peut-être plus, mais pas beaucoup plus.

« Je ne sens rien. Ca va. Merci de t'inquiéter pour moi. »

La colère qu'elle avait montré ne pouvait que prouver la sincérité de l'inquiétude qu'elle ressentait à son égard. Encore une fois, il désirait l'aider. Les aider. Ces types n'étaient pas aussi mauvais qu'ils pouvaient le laisser paraître. Une fois rassemblé il utilisa d'abord le sort de vent sur eux. Il n'eut cependant pas le temps de le faire sur lui car les bêtes étaient déjà sur lui et pas qu'un peu. Il était moins dégoûté que d'autres personnes mais il n'avait aucune envie qu'ils ne viennent rentrer… ouai non… mieux valait ne pas y penser.

L'eau est étrange.

Dans la panique, Aadÿll réussi à avoir cette pensée. Sur les golems, l'eau était importante et leur avait fait un drôle d'effet une fois libérée. Là, c'était les scarabées qui en prenait la forme. Détruire le sol ou le plafond qui tremblait déjà lui effleura l'esprit mais il ne savait pas ce qu'il devait en faire. S'enlevant comme il pu il envoya du vent pour se défaire avant de monter sur son sceptre. Il ne pouvait néanmoins pas y rester, cela serait injuste pour les autres. Ils avaient montés les escaliers,il ne fallait pas redescendre.

« Je vais essayer de casser le plafond ! »

Sauf s'il voyait quelque chose au loin !

Vous venez de perdre un membre du groupe. Ou du moins, vous en êtes séparés.

Famita, tes tentatives désespérées de trouver une sortie ont fini par porter leurs fruits ! Bonne nouvelle ? Peut-être pas. En poussant un mur, la demoiselle débloqua un passage secret... Passage secret dans lequel elle se retrouva entraînée de force et qui se referma aussitôt sur elle.

Au moins, elle n'aura pas à supporter longtemps l'épreuve du plafond qui tremble de plus en plus. Aadÿll prend encore des risques en s'en approchant comme ça ! D'autant plus qu'il est en train de se fissurer. Les brigands sont plus chanceux : les scarabées montent les escaliers et bien qu'ils arriveront sûrement à leur niveau, tôt ou tard, ils ont un peu de difficulté.

Famita tombe... Mais pas très longtemps. La salle dans laquelle elle se retrouve est assez large et éclairée ! Tout a l'air d'aller bien, si on oublie le malaise que peuvent inspirer les statues qui semblent la dévisager.

Même s'il s'agissait plus d'un réflexe qu'autre chose, je n'aurais pas dû secouer Aadÿll comme ça. Il y a quelques minutes, je m'inquiétais encore pour sa santé et j'espérais qu'il fasse attention, et maintenant, c'est moi qui faisais aucun effort pour le ménager ! Certes, c'était dû à la panique, je ne voulais pas me comporter différemment avec lui en raison de sa maladie, ayant moi-même horreur de la pitié, mais... Étais-je une espèce de sauvage incapable de me contrôler ? Les remontrances auraient suffi... Enfin, n'en parlons plus. Ce n'était pas mes manières brusques qui avaient l'air de l'inquiéter le plus. Je ne savais pas trop comment j'aurais réagi s'il avait recraché un insecte sur ma figure... Je l'aurais bien cherché mais j'espérais que cette eau n'était pas toxique... Si on pouvait appeler ça de l'eau. Bien que je ne préférais pas imaginer quelle substance ça pouvait être, à la place... Il ne fallait pas ignorer le problème sous prétexte qu'on risquait d'être dégoûté, mais je ne pensais pas me voiler la face en affirmant qu'on avait eu plus de peur que de mal.

Toujours était-il que l'heliohapt m'avait fait peur et que je détestais me montrer aussi affolée ! Je ne voulais pas qu'il recommence... Mais attendez, je me prenais pour sa mère ou quoi ?

En tout cas, je n'allais pas remuer le couteau dans la plaie. S'il y en avait un qui devait être inquiet, c'était lui. Je le voyais toucher son torse avec une expression pas très rassurée, et j'attendais la suite, nerveuse.

Bien qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de m'obliger à le lâcher pour être plus libre dans ses faits et gestes, il n'avait pas l'air de m'en vouloir. Je croyais même voir de la gratitude dans son regard. Comme il y avait peu de chances que ce soit ça, je mettais ça sur le compte d'une autre illusion que le djinn m'envoyais pour jouer avec mes nerfs.

La situation dans laquelle nous nous trouvions à présent était loin d'être idéale.

Voyant les insectes avancer à vu d’œil, sans savoir ce qu'ils comptaient faire, je retins un soupir de soulagement lorsque Aadÿll nous fit voler vers l'autre côté de la rivière. Il était trop tôt pour être rassuré, de toute façon. D'autres scarabées-scorpions remontaient jusqu'à nous. J'eus quand même le temps de m'inquiéter pour le mage et lui criais de faire attention, alors que je devais aussi me préoccuper de mon propre sort.

Tandis que l'heliohapt repoussait les scarabées qui commençaient à escalader ses jambes, j'en fis de même avec ceux qui se rapprochaient de moi, me servant de ma lance pour les faire lâcher prise. Je n'eus pas le temps de voir s'il avait quitté le sol mais je ne pouvais que supposer qu'il s'en était sorti. J'aurais sûrement entendu un cri sinon. Malgré ce que j'avais pensé plus tôt, je n'avais pas d'autre choix que de lui faire confiance, et je devais me presser de rejoindre les autres. Je n'aimais pas trop ce principe de "chacun pour soi" mais j'allais bien finir par revenir là-dessus à un moment ou un autre, si je voulais obtenir ce djinn. Mais comme Aadÿll n'était pas celui qui semblait le plus se préoccuper de cette conquête dans le groupe, cette pensée n'aidait pas à alléger mon inquiétude.

Toutefois, je devais également voir s'il n'y avait pas d'autre issue possible. Ce lieu était né d'une illusion. Qui disait que les murs n'en étaient pas une ? Dans tous les cas, les tremblements étaient une véritable menace, une menace à laquelle nous commencions à nous habituer. Une certaine distance nous séparait des scarabées lorsque je tâtais rapidement le mur. Je posais une dernière fois mes mains dessus. J'abandonnais peut-être trop vite mais l'espoir auquel je m'accrochais paraissait vain, et je devais me presser de monter les escaliers.

Je n'étais pas sûre de vraiment faire partie du groupe et je ne pensais pas que mon absence suffirait à nous diviser, mais...

Le mur venait de bouger. Sans avoir le temps d'émettre le moindre son pour annoncer ma trouvaille, je me retrouvais entraînée et projetée en avant.

J'étais piégée de l'autre côté.

L'angoisse semblait avoir pris le contrôle sur tous les muscles de mon corps et tous les nerfs de mon cerveau. J'étais incapable de réagir ou de raisonner normalement. Le naturel revenant au galop, je me flanquais une petite gifle. Je m'étais retrouvée dans le noir, ce n'était pas comme si j'en avais peur. J'étais incapable de sentir quoi que ce soit mais j'étais en train de chuter. J'avais très bien compris que je me retrouvais seule. Les autres n'étaient plus avec moi. Je m'étais mise dans ce pétrin sans l'aide de personne. Maintenant je n'avais plus qu'à prier pour qu'ils s'en sortent, sans en être sûre, et ne pouvais que me soucier de mon propre sort. A moins que je ne tombe sur d'autres personnes ?

... Ou d'autres créatures. Gloups !

J'avais toujours ma lance au cas où, que j'avais lâché dans ma chute mais que j'entendais retomber au sol en même temps que moi. Mes jambes n'arrêtaient pas de morfler depuis tout à l'heure... Au moins, j'avais bien pensé à préserver mon épaule. Il fallait que je mette les conseils d'Aadÿll en application ! Je me relevais péniblement, tâchant de rester sur mes gardes, en jetant des coups d’œil à droite et à gauche. Un peu étonnée de constater que ce donjon connaissait d'autres étages inférieurs (je renonçais à comprendre la logique de la structure !), je me rendis compte que celui-ci était assez large. En plus de ça, il était éclairé. Il était trop tôt pour s'en réjouir... Rien ne restait jamais stable dans ce donjon. Et je ne parlais pas que des tremblements qui devenaient de plus en plus prévisibles. J'ignorais ce qui m'attendais ou si je me trouvais encore dans une illusion, mais je pouvais me déplacer à mon aise. Pourtant, je préférais ne pas bouger. Ces statues ne m'inspiraient pas confiance...

Qu'allais-je bien pouvoir faire ? Pour le coup, j'allais vraiment devoir m'en sortir sans l'aide d'Aadÿll, et ce n'était pas par choix. Mais étais-je définitivement séparée des autres ? Pas que l'idée d'être seule m'effrayais (même pas un petit peu!), ou que j'espérais qu'ils me rejoignent, mais je me faisais du souci pour eux, mine de rien. Dire que j'étais partie pour explorer ce donjon seule à la base... J'avais fini par m'habituer à leur présence.

Je pourrais éventuellement les appeler mais je n'étais pas sûre qu'ils me répondraient et je craignais que les statues, censées être immobiles, se mettent à bouger. Je commençais à comprendre comment la "Vie" dans ce donjon apparaissait... On avait bien eu affaire à des golems...

J'avançais, tous les sens en alerte.

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