Eris n’a pas forcément, ce qu’on peut appeler un mauvais caractère. Sauf si on la titille trop sur ses complexes, notamment sa taille.

C’est quelqu’un d’apparence ouverte et joyeuse, à la bonne humeur communicative qui n’hésitera pas à vous donner une tape dans le dos si vous n’avez pas le moral. Elle sait aussi se montrer taquine et à la plaisanterie facile… même si son sens de l’humour laisse parfois à désirer quant à sa finesse. Camarade rêvée, c’est une oreille attentive qui sait se montrer prévenante envers les gens qu’elle apprécie. Du moins tant que tout va bien.

Car en cas de gros soucis, il ne faut pas compter sur elle. L’adolescente aura tendance à disparaitre comme elle est arrivée et à reprendre sa route sans un regard en arrière. Inconsciemment elle refuse de trop s’attacher aux gens qu’elle côtoie et vit sa vie relationnelle au jour le jour, sans vraiment tisser de véritables liens.

Cela ne vient pas d’un égoïsme forcené, mais plutôt de la peur de devoir de nouveau souffrir à cause de la perte d’un être cher. Eris ne veut plus connaitre cette douleur. Jamais. Alors elle préfère rester solitaire profitant à fond de tous les bons moments passés en compagnie de ses semblables, mais préférant s’éloigner avant d’y être trop attachée.

Secrète quant à son véritable passé, Eris est une menteuse compulsive qui s’inventera une nouvelle vie à chaque nouvelle rencontre. C’est aussi une kleptomane repentie qui essaye de se soigner, même si de temps en temps le mauvais naturel revient au galop. (alors surveillez vos objets de valeurs !)

Son véritable point faible est sa peur du sang. La vue d’une moindre goutte la rendra malade ou la tétanisera. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle ne porte jamais de lames tranchantes sur elle et évite de se servir de couteaux même pour couper sa nourriture. ( Eris est d’ailleurs végétarienne) . Si l’adolescente a à se défendre, elle optera pour des armes contondantes improvisées avec ce qui se trouve sur place (le maniement de la poêle à frire n’a plus de secret pour elle) ou fuira lâchement sans demander son reste.

Malgré ces nombreux défauts, Eris a aussi plusieurs qualités. Premièrement , c'est une personne de paroles. Si elle vous dit qu'elle fera quelque chose , elle le fera. C'est pourquoi la jeune fille s'engage rarement à la légère. Il en découle que lorsque l'adolescente se donne un but , elle fait tout pour l'atteindre , pouvant même se montrer obstinée plus que de raison.  On peut donc supposer qu'une fois qu'elle aura trouver ce qu'elle veut vraiment faire de sa vie, la demoiselle arrêtera de fuir pour s'y consacrer corps et ame.

Ensuite Eris est quelqu'un de sensible et empathique. Même un peu trop, ce qui l'a obligé à travers sa vie à se construire une forteresse sentimentale. Mais une fois qu'on arrive à passer les murs qu'elle a elle même construit autour d'elle, on découvre quelqu'un qui a un cœur d'or et qui si on lui pardonne ses erreurs et ses peurs pourrait devenir une véritable amie.

Enfin , contrairement aux apparences , Eris est loin d'être vénale. L'or ne l'intéresse pas outre mesure. Et s'il fut un temps où elle se fit voleuse, c'est surtout comme moyen de subsistance que par goût. (bien que cela développa chez elle une curieuse maladie qui est de s'approprier tous les objets passant à sa portée)

Depuis sa sortie du donjon, Eris parcours le monde à la recherche "d'un petit coin de paradis". Un lieu où il n'y aurait pas de guerre, ni de haine. C'est une promesse qu'elle a fait à son djinn andromalius, d'essayer de trouver cette terre et si elle n'y arrive pas, elle devra construire cette utopie de ses propres mains.

Eris a deux jolis yeux verts émeraude qui portent sur le monde un regard pétillant de malice et de bonne humeur. Ces deux flaques de verdures ressortent sur sa peau dorée par le soleil du désert et la vie au grand air.

La charmante demoiselle semble n’avoir que douze ans alors qu’elle en a déjà quinze. Cela provoque chez cette adolescente une certaine susceptibilité. Et Malheur a qui en fera la remarque !  Cette soupe au lait lui fera amèrement regretter le fait d’avoir soulevé ce sujet délicat devant elle. En effet, malgré cette apparence gracile, la demoiselle respire la santé. Mais ce n’est pas par la force qu’elle maltraitera le taquin, mais bien grâce à sa souplesse et à son extrême agilité.

Car Eris est souple, très souple. Une véritable môme caoutchouc qui se tourne et se contorsionne avec élégance lors de ses numéros de saltimbanque. La vie l'a aussi doté d'une grâce naturelle et du pas de la danseuse. Sa marche est légère et sautillante faisant virevolté les deux longues mèches qui encadrent l’ovale de son visage. Ce sont là les seuls éléments féminins d’une coiffure à la garçonne  très courte. Le reste de ses cheveux constitue une joyeuse masse châtain clair aux étranges reflets acajou.

Mise à part lorsqu'il est question de taille, l'artiste est l'incarnation ultime de la "smiling girl". Toujours le sourire aux lèvres, toujours un air émerveillé. Il faut dire que la bougresse aime à jouer des apparences. Le théâtres des émotions, ça la connait. Et elle use et abuse des faux airs d’ingénue pour obtenir ce qu’elle veut. De toute façon, qui pourrait dire non à ce jolis minois si innocent ?

Point de vue vêtement, pas de chichis. On va au plus simple et au plus pratique, s’adaptant ainsi aisément à la mode du pays. Mais Eris n’en reste pas moins coquette. L’occasion faisant le larron, elle ne refusera jamais de porter une jolie robe ou des bijoux précieux. D'ailleurs, sa tenue préférée reste son costume de scène. Un joli ensemble oriental aux pièces de métal rutilantes et cliquetantes.

Malgré ces nombreux changements vestimentaires, la gamine ne se sépare jamais de deux objets: un simple anneau en or blanc qu'elle porte au pouce de sa main gauche (en attendant que ses autres doigts grandissent) et une petite bourse de cuir usé dissimulée contre la peau de sa poitrine où elle cache ses " trésors".

Trait caractéristique: Eris a une voix puissante, à la mesure de ses colères monumentales. Cet organe porte loin et fort. Surtout dans les aigus. Vous ne manquerez pas de l'entendre si vous titiller trop son égo avec des questions de talonnette.

Eris commençait mal dans la vie. Elle n’avait pas de nom. Pourtant tout le monde en a un. Il y en a des beaux, il y en a des laids, des drôles, des nobles, des curieux, des sombres. Mais elle, elle était la petite fille la plus malheureuse de la terre car elle n’avait pas de nom. Où elle l’avait oublié. Mais le résultat était le même.  

En fait, tous ce qu’elle possédait c’était  qu’un prénom cousu au revers d’une petite poche de cuir qui pendait autour de son coup et l’anneau qu'il renfermait.

Mais c’était un joli prénom : Eris. Ça  ne devait pas rester tout seul un prénom comme ça. Il lui fallait absolument un compagnon. Sinon, il finirait par avoir un gout amer sur la langue quand on le prononcerait. Un gout de solitude. Alors l’enfant de 6 ans décida qu’elle ne s’appellerait Personne. Car personne ne voulait d’elle alors elle forcerait personne à l’adopter et à devenir sa fille.

En fait, la petite Eris Personne ne savait rien de son histoire. Sans doute quelque chose de très banal pour son temps. Ses parents avaient due mourir d’une quelconque épidémie ou vouloir se débarrasser d’une bouche en trop à nourrir. C’est ainsi qu’elle avait atterrit là, se débattant comme elle pouvait pour survivre et vivant du peu de charité humaine qui restait dans ce bas monde.

Mais qu’importe de quoi il s’agissait, ce n’était pas important.  Car armée de ce nouveau nom, Eris décida qu’elle allait retrouver ce monsieur personne.

Et c’est là que le destin lui sourit quand sa route d’enfant en guenilles croisa celles d’une troupe de cirques aux costumes merveilleux.

Les circonstances firent qu’elle fut enrôler et découvrit une nouvelle famille, une nouvelle vie. Et l’enfant s’y adapta  merveilleusement bien. Travaillant avec ses nouveaux compagnons, voyageant de villes en villes, d’états en états, de nations en nations, elle apprit beaucoup observant le monde avec ses grands yeux d’enfants. Les langues, les coutumes, les gens… tout cela la passionnait. Et comme c’était une personne qui allait naturellement vers les autres, elle donnait beaucoup mais en recevait encore plus.

Le temps passa sous le chapiteau du monde. On fit d’Eris une acrobate, puis une funambule et enfin une trapéziste. Elle vivait et rêvait.  Certes, la vie n’était pas rose tous les jours. Il y avait de nombreux coups durs. Mais les gens du cirque savent qu’en se serrant les coudes on arrive à tout. Alors Eris se plaisait à voir la vie comme un grand spectacle où le rideau ne tomberait jamais. Mais le grand-voile rouge s’écroula lourdement sur les siens lorsque la troupe se fit attaquer au milieu du désert. Il y eut des cris, il y eut des larmes et du sang, beaucoup de sang. Une peur qui vous broie les entrailles et fait trembler vos jambes  avant que l’instinct de conservation vous pousse à fuir lâchement. Abandonnant tous ceux que vous aimiez dans un océan de souffrance que le sable recouvrira d’un linceul mouvant.

La gamine commença une vie d’errance. De ville en ville. A fuir, toujours à fuir. A fuir se remord immense et cette perte qui lui rongeait le cœur.  Vivant dans la peur, elle se referma sur elle-même comme une huitre dans sa coquille. Elle ne souriait plus et pour survivre et manger à sa faim, elle se fit voleuse. Les talents si durement acquis en compagnie de la troupe, elle les mit au service de son propre intérêt. Se perfectionnant dans la haute voltige, elle développa des doigts de fées.

Jusqu’au jour  où le destin lui fit de nouveau un signe. Elle rencontra Monsieur personne.

Monsieur Personne était en fait, Andromalius, connu aussi sous le titre de 72ém djinn.

Cette rencontre naquit d’une suite d’événements aussi improbables les uns que les autres qui poussèrent inexorablement Eris à aller  se réfugier dans un donjon. En fait, l’adolescente commit le vol de trop en détroussant un chef voleur local, qui la poursuivit avec sa bande sans relâche jusque dans le désert. Croyant avoir trouvé son salut en se réfugiant dans cette curieuse construction de pierre en forme d’une paire d’aile stylisée émergeant des dunes, la voleuse ne comprit pas très bien ce qui se arriva lorsqu’elle passa la porte.

Ce qui se passa exactement dans le donjon, nous le tairons ici. Mais Eris mis plus d’un mois à arriver jusqu’à la salle des trésors et Andromalius s’amusa beaucoup à voir cette petite voleuse geignarde se dépêtrer des pièges qu’il créait au fur et à mesure de sa progression. La tâche s’avéra d’autant plus ardu à cause de  l’absence du moindre magi pour la guider. Mais ne pouvant ni reculer, ni fuir, Eris se découvrit des ressources cachées qui la poussèrent à se dépasser tant qu’à la fin, elle commença à prendre plaisir à se voir progresser par ses propres moyens.  

Et cela jusqu’au moment où elle arriva à la dernière salle.

Ce qui s'en suivit nous le tairons aussi, mais quand on la revit, ce fut bien loin du désert de départ, un sourire jusqu'aux oreilles, et l'anneau qui se trouve à son pouce gauche arborant le pentacle qui faisait de lui un "vaisseau de métal".

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