Lorsqu'un Prince s'invite aux Sources Chaudes... -Kouha et Enma-

Spoiler:

Hors RP:

HRP:

Une nouvelle journée bien lourde venait enfin de se terminer pour Enma, qui au moment-même, se dirigeait vers les Sources Chaudes de la ville de Kairouan, évitant du mieux possible les gens a contre-courant. Normalement, elle n'était pas censée se trouver au sein de cette ville, mais quelques imprévus l'avait obligée a quitter Kou il y a de cela quatre jours exactement. Ce jour-là, elle vendait ses marchandises, comme d'habitude, jusqu'à ce qu'une sorte d'émeute ne remonte jusqu'à elle. Visiblement, les marchands se faisaient agresser car leurs produits étaient déjà pourris avant même d'être vendus. Elle avait regardée la scène de loin, mais avait rapidement détournée le regard lorsque les coups de poings avaient commencés a pleuvoir. Cette histoire ne la concernait pas, après tout, chacun avait des ennuis, et devait se débrouiller avec. Jusqu'à ce qu'elle remarque le détail qui clochait. Un homme d'environ une quarantaine d'années, vêtu d'une cape brune délavée, et qui remontait la rue la tête baissée, comme pour mieux se cacher. Ses prunelles émeraudes avaient fouillées la silhouette de l'inconnu de fond en comble, e se concentrant sur des points précis comme ses bras ou ses jambes ; elle finit par trouver ce qui la titillait autant chez cet homme. Sa main ressortait de sous sa cape, et un fruit a la peau noire y reposait. Intriguée par la couleur de ce fruit, elle voulut se rapprocher, mais elle le perdit dans la foule, trop dense. Elle abandonna finalement le fruit étrange et son hôte, préférant ranger son stand et ses marchandises avant de rentrer. Seulement voilà : alors qu'elle terminait de glisser la viande dans son sac, d'autres cris provinrent du haut de la rue. Une autre émeute éclatait, exactement pour la même raison. Et comme par hasard, l'homme et son fruit noir était là. Elle qui croyait éperdument aux signes du destin et au surnaturel, elle ne put ignorer ces incidents, et décida de prendre en chasse cet homme, au moins pour lui demander la provenance de son étrange fruit. Et pour le suivre, elle le suivit ; même lorsqu'il dépassa les frontières de Kou, elle persista a le poursuivre, se considérant déjà trop embourbée dans cette histoire pour s'en échapper. Elle pouvait régler cette affaire, alors elle allait le faire. Non seulement pour les marchands injustement punis de Kou, mais également pour son propre intérêt personnel. Pour une fois que quelque chose de spécial arrivait dans sa misérable vie, elle n'allait pas fuir et manquer une telle occasion.

Toujours son sac de viande sur son épaule, elle parcourut un Désert, et traversa même la Mer, avant de se retrouver en plein coeur d'une ville qu'elle ne connaissait pas. Les pancartes autour d'elle la renseignèrent bien assez tôt sur son nom : Kairouan. Dans a tête, elle ne retenue que Kai, trois lettres comme pour Kou. C'était une habitude pour elle, de raccourcir tous les noms de villes à la sienne. L'homme ne fut pas bien difficile a retrouver ; il possédait visiblement un petit appartement dans cette ville. Prudente, elle avait pesée le pour et le contre pendant plusieurs heures durant, avant d'enfin toquer a la porte, qui s'entrouvrit. Il était bien imprudent de laisser sa porte ouverte a une heure aussi tardive, songea-t-elle, avant de faire quelques pas dans la pièce, détaillant l'endroit poussiéreux. Cet homme ne visitait pas régulièrement cet appartement, a en juger par les ordures qui traînaient au sol, et la vaisselle qui flottait dans l'eau croupie de l'évier. Elle continua d'explorer l'endroit jusqu'à la chambre, ou une forme était roulée en boule sur le lit. La brune plissa le nez lorsqu'une odeur macabre qu'elle connaissait bien effleura ses narines, et s'avança un peu plus, identifiant la forme comme l'homme a la cape. Ou ce qu'il en restait, disons. En effet, sa peau semblait être couvertes de pustules noirâtres, qui se propageaient comme des champignons, et de sa bouche grande ouverte en un cri silencieux coulait une sorte de bave sombre et gluante. Elle porta instinctivement sa manche a son nez, pour éviter une quelconque propagation de ce qu'il semblait être un virus par inhalation, et recula. Le fruit noir reposait dans la main de l'homme, luisant doucement, comme s'il avait été astiqué avant. Sans un mot, elle ressortit de l'appartement, avant de refermer soigneusement la porte de la chambre, sans réveiller les voisins. Elle ne savait pas ce qu'était ce fruit, mais il était dangereux. Peut-être avait-elle pris des risques en entrant dans cette pièce contaminée. Et peut-être en prenait-elle encore. Son regard glissa vers sa manche, dans laquelle reposait le fruit noir, qui semblait, de forme, être une pomme. Elle remarqua que la substance collante imbibait déjà le tissu de sa robe, et avec soin, elle le fourra dans son sac de marchandises, qu'elle regrettait déjà. Nul doute que cet étrange spécimen allait dévorer ses beaux morceaux de viande pour n'en laisser que de la pourriture. Elle haussa les épaules, indifférente, avant de partir en direction donc des Sources Chaudes de la ville. Tout du moins espérait-elle en trouver, car après avoir touchée ce fruit, elle désirait plus que tout laver encore et encore son corps. Elle n'était pas une adepte de ce genre d'endroits, mais si jamais ce fruit contaminait même les humains, comme cet homme, elle devait au plus vite se purifier.

Elle finit par trouver les dites-Sources Chaudes, qui semblaient être mixtes. Elle envoya bouler ce détail, et déposa quelques pièces sur le comptoir, ou un vieil homme somnolait, un journal posé sur son visage. Elle se débarrassa de ses vêtements, et hésita un instant, son sac de toile a la main, cherchant des yeux un endroit ou elle pourrait le poser sans craindre qu'il ne ronge les affaires des autres clients. Finalement, elle le déposa contre le mur de la bâtisse, à l'extérieur, juste en face de la source, ou se trouvaient déjà plusieurs personnes. Elle se glissa dans l'eau chaude, sans réprimer une grimace désagréable, et s'adossa au petit muret de pierre qui entourait la source. Elle détestait la chaleur, le soleil, et tout ce qui était chaud. Dont les sources chaudes. Mais elle n'avait pas le choix. Elle regarda un instant les quelques personnes qui se détendaient dans l'eau, avant de jeter un coup d'oeil a sa paume, soucieuse. Il n'y avait aucune trace noire dessus, mais qui sait, peut-être que le virus mettait quelques temps a se manifester. Non, c'était impossible. L'homme qu'elle avait suivie était mort dés qu'il avait touché le matelas de son lit, alors l'action de ce virus devait être rapide. Oui, mais il fallait prendre en compte leur long voyage de Kou jusqu'ici. Si elle faisait le calcul, ils devaient avoir mis plus d'une semaine et quelque, et encore. Elle commença a frotter énergiquement sa main avec l'eau fumante, légèrement angoissée. De un, il y avait déjà trop de gens autour d'elle. Et de deux, cet incident commençait réellement a l'inquiéter. Nul doute que les proches de cet homme, s'il en avait, le découvrirait le lendemain. Mais qu'arriverait-il alors? Et si la contamination se faisait par simple toucher du cadavre, et non forcément du fruit lui-même? Elle replia ses genoux contre elle, et posa son front contre ses genoux pâles, respirant fortement. Elle devait se calmer. Maintenant.