Comment reposer un général ? }} Ja'far

Oui ? Non ? Accepter ? Ne pas accepter ? C’était sûrement ce qui devait se dérouler dans la tête du général en ce moment même, mais c’était aussi pareil pour Âamet. Elle avait peut-être fait une bêtise en pensant inviter une personnalité aussi importante à Sindria pour un repas… Et en plus elle était une femme… Elle en avait vraiment le droit ? Elle était un peu rouge, mais ça ne changeait pas trop de ses habitudes avec des supérieurs. Il semblait assez surpris. Ouh. Elle aurait dû choisir autre chose ? Et puis, tout en cassant l’ambiance presque, le ventre du général grondait. Oh. Il avait faim, c’était une bonne nouvelle ! Il allait vers elle. Puis elle s’exclama toute contente, et en souriant.

« Oh ! Merci, vous ne le regretterez pas !Allons-y alors général ! »

Façon de dire qu’ils pourraient se reposer pendant qu’ils mangeraient. En gros, ce n’était pas un repas officiel, avec toutes les manières du monde, ce n’était pas un repas entre amis non plus, mais, au moins ça aurait le mérite de faire une pierre trois coups : que le général se repose, qu’Âamet rende son service, et qu’ils fassent connaissance. Bien que cette dernière raison n’avait pas influencé le choix d’Âamet, il était fatigué ça se voyait, et quoi de mieux qu’un bon repas ? La magicienne de foudre connaissait un bon endroit pour manger, il était joli, agréable, et il n’était pas remplit de gens qui vous léchaient les pieds parce que vous êtes des nobles. Il était en plein centre-ville. C’est ainsi qu’ils sortirent du palais. Seth, lui allait s’envoler, déployer ses ailes et hululer pour s’amuser.

Le chemin n’était pas très long, dix minutes au maximum. Cependant, sur le chemin, pendant qu’ils marchaient dans des petites rues peu éclairées– raccourcis, il y avait un peu trop de foule, ça donnait mal à la tête- quelqu’un bousculait un peu Âamet par derrière, il y avait quelques passants qui avaient eu la même idée que la jeune noble. Par politesse elle s’excusa, ou du moins elle commença. « Pardo… », elle s’arrêta bien vite lorsque le gars pointait sa dague vers eux. Deux amis le rejoignirent, tout en riant. Ils étaient des proies apparemment. L’un des gars attrapa le bras d’Âamet et Seth s’envola, en haut, vraiment, très en haut il était prêt à attaquer lorsque sa maîtresse le dirait. « Vous allez me lâcher oui ! » Les deux autres pointèrent leur arme vers le général… Mauvaise idée ?

« Vous allez nous donner vos bijoux ! Sinon vous allez passer un mauvais quart d’heure les riches ! »

On devrait créer un nouveau panneau « Attention, touristes corpulents dangereux. » Non ? Ou pas. En tout cas, ces touristes, et bah c’était Âamet et Ja’far qui se les coltinaient maintenant. C’était plutôt des voleurs que de véritables touristes. Et des voleurs qui allaient vite comprendre à qui ils avaient à faire ! Âamet s’inquiétait pour Ja’far malgré qu’elle ait le bras pris par ce gros moche, mais elle ne devait pas oublier qui elle avait invité : un des généraux de Sinbad. Il ne se ferait sans doute pas battre de sitôt, surtout pas par des gens avec des armes si usées.

Ja’far leur répondait de la lâcher et que ça se passera… Comment ? il se faisait attaquer déjà. Elle s’inquiéta d’un coup pour lui. Mais ceci ne durait pas longtemps, en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire qu’il avait déjà terassé les deux grands colosses. Ouah… Y’avait à dire, même si ces gars n’étaient que des faiblards, il n’était pas un général pour rien. Et le gars avec son épée, commença à appuyer sa lame sur le coup d’Âamet.

« Tu me donnes ce que t’as ou elle finit la tête découpée. »

Ah non ! Âamet ne finirait pas comme ça ! Et surtout pas lorsqu’elle savait se défendre, mais pas aussi bien que le général, ça c’était sûr. Se recula elle donna un coup de coude assez puissant dans les côtes du grand derrière et il fut un peu étourdi, elle dégaina sa rapière pour lui faire lâcher son arme en la frappant, ce qui eu l’effet escompté. Ils étaient maintenant tous les trois à être mis en garde par juste deux personnes. Seth revint sur l’épaule de sa maîtresse.

« Et bah voilà qui est réglé, Général. »

Elle avait un air sérieux mais sourirait presque. Le gars qu’elle pointait avec son épée s’enfuit en courant, mais ceux que Ja’far tenaient en respect étaient trop tétanisés pour bouger, surtout que l’un était bien bloqué par Ja’far. Âamet je regardais, ouf il n’avait l’air d’avoir rien. Elle rangeait son arme pour ensuite demander à Ja’far.

« Que voulez-vous faire de ces deux-là Ja’far Sama ? »

Elle se demandait, en prison ? Les laisser s’enfuir ? Peut-être même qu’il allait les tuer. Enfin, c’était des déchets mais lamort restait un triste sort quand même.

Elle voulait savoir quoi faire d'eux, après tout, elle attendait ses ordres. Il saurait sans doute quoi faire. Elle l'observait réfléchir tout en s'interrogeant s'il serait sévère ou pas. Elle ne pourrait pas vraiment définir qui il était comme ça, alors elle devrait découvrir son caractère. Et puis, à la base ils étaient venu pour manger, elle était venue pour l'inviter, alors ce n'était pas très sympa de devoir retourner au palais... Surtout qu'elle lui avait promis qu'elle lui payerait sa dette. Et voilà qu'il décidait de les laisser partir, ils n'auraient pas à s'inquiéter donc, et ils pourraient continuer leur voyage jusqu'au restaurant. Il ne lui répondait pas de suite.

«  Très bien comme vous voulez.  »

Elle lui sourit aussi, et il proposa de s'en aller, le ventre du général criait famine, et il fallait bien avouer que celui d'Âamet aussi, surtout après cette petite bagarre qui avait eu le don de creuser son appétit, encore un peu et il gargouillerait autant que celui de Ja'far. Les voilà donc repartit, et pendant la marche, Ja'far lui posait une question, lui demandant ou elle avait appris à se battre. Elle se demandait si c'était de la simple curiosité ou alors s'il pensait que vu qu'elle était une femme, cela lui paraîssait étrange. Dans tous les cas, elle lui répondit de suite, et d'une voix plutot enjouée.

«  C'est mon père qui me l'a appris. J'espère que je ne me débrouille pas trop mal. Surtout que vous vous battez vraiment bien.  »

Elle avait été embêtée d'être attaquée, mais elle avait été contente d'avoir vu le général se battre. Pas beaucoup de gens pouvaient s'en vanter, et il avait plus l'air de quelqu'un de fragile que d'un combattant. Ils finirent par arriver aux restaurant, et une serveuse leur proposa de s'installer. En attendant qu'elle vienne prendre leur commande, Âamet s'excusait auprès du général, parce qu'elle s'en voulait un peu tout de même.

«  Dans tous les cas, je suis désolée, c'est ma faute si nous sommes passés par cette ruelle.  » Elle inclina aussi un peu la tête.

Âamet et le Général venaient de s’asseoir à la table et voilà qu’une serveuse venait déjà. Eh bien, on pouvait dire que la réputation du général obligeait à un service très rapide, en un sens elle comprenait que la serveuse puisse être un peu stressée d’accueillir des personnes prestigieuses dans l’établissement, mais ils devaient avoir l’habitude non ?

Âamet remarquait que le Général était un peu fatigué, du moins c’était l’idée qu’elle s’en faisait. Déjà qu’il n’avait pas mangé grand-chose, qu’il croulait sous les papiers, et que maintenant ils s’étaient fait attaqués. D’accord ce n’était pas vraiment des personnes très dangereuses mais… A cause d’elle, il s’était un peu dépensé inutilement. Bon apparemment ce n’était pas grave.

« Merci pour votre gentillesse Général! »

Malgré sa timidité face à lui elle arrivait tout de même à lui sourire sincèrement, cela devait être un repas agréable non ? Alors elle allait essayer de lui rendre aussi sympathique que possible. Elle pouvait bien faire cela. Il lui demandait de le conseiller parce qu’il n’avait jamais mangé ici. Preuve qu’il ne sortait pas beaucoup, et que donc elle devait tout faire pour que cela se passe bien.

« Eh bien, je ne sais pas si nous avons les mêmes goûts, mais, j’ai souvent mangé ici, mais je vous conseillerai ceci, ceci et ceci. C’est vraiment bon, et ce n’est pas extrêmement bourratif. »

Âamet avait montré quelques noms de plats sur la carte que le général tenait. Elle la connaissait relativement bien et espérait qu’il allait être content de son choix quoi qu’il choisisse, proposé par elle ou non.