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  Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren }

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MessageSujet: Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren }    Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren } EmptyLun 29 Déc - 1:50

Apercevras-tu un jour que les flammes du passé ne se reflètent guère dans mes orbes enflammées ? Que je partage l'amertume de tes larmes oubliées, et que mon masque d'impassibilité m'illusionne sans me soulager...

 
Un claquement sonore raisonnant dans l'abîme d'un néant inconnu. Ce grincement incessant des gouttes de pluie s'effondrant lamentablement contre le sol qui implore la fin de ce cri. Qui quémande une trêve pour tenter de nager dans ce flot infini de tristesse. Ô méprisable journée pluvieuse. Ton chagrin inonde la terre, comme tes hurlements affrontent la nature. Décidément, tu as bien trouvé ton jour pour déverser ta haine et ton mépris contre la vie. La pluie sera aujourd'hui ton amie, elle masquera ton crime impuni d'avoir enlever ton masque de neutralité inébranlable. Contemples moi cette perle salée dévalant ta joue chaude. Méprisable. Celle-ci s'entremêle à une goutte de pluie froide et fade. Et le touché chaleureux de ta propre larme te rappelle que ces hommes ne peuvent plus en connaître l'aspect. Un songe te revient à la vision de cette pierre tombale. Cette magnifique roche sculptée, deux majestueux dragons à la carrure respectueuse et opulente se croisent en une valse des plus délicates. Deux fleurs blanches à leur effigies et, ce songe. Enfin tu sembles réaliser que sous cette pierre demeurent les cendres de deux hommes au passé indéterminé. Et cette injustice t'horripile. Et leur absence t'irrite.

Toi, Kouen Ren, aujourd'hui si tu jouis d'une place si bien garnit dans la hiérarchie, n'oublies pas que le bonheur d'un nourrit la jalousie des autres. D'autant plus que ce grade que tu ornes chaque jour, est salit par bien des rumeurs, par bien des mensonges et des secrets. Tu es salit pas la mort des membres de ta famille. Observes tes mains, vois-tu ce liquide pourpre se déverser dans celles-ci ? Regardes toi dans le miroir et dis-moi si tu es toujours aussi fier de toi après avoir contemplé cette pierre tombale. Aujourd'hui tu hérite d'un bien qui ne t'appartiens pas et aperçois ce que le monde parle sur toi. Ta dignité est-elle effleurée ? Dites-moi très cher premier Prince si, vous aviez l'amabilité de me répondre car, si moi, votre bien pauvre conscience, voudrais vos réponses, c'est pour bien sûr vous aider. Cher Prince. Cher Roi, je vous pris de m'excuser mais, ayez bien conscience, que si vous n'en avez que faire des rumeurs et des préjugés, sachez bien que vos arrières sont à surveiller. Prenez-le pour dit, cher Prince.

Un grondement bestial se fait entendre du ciel, alors que tu sembles t'être calmé après ces songes provocants. Ta pluie intérieure a cessé alors que la nature a redoublé d'efforts pour faire jaïr la tristesse de ce monde, bien plus encore. Le lion indomptable de Kou a cédé au charme de l'aigle royal du ciel, après que celui-ci ait fait de sa crinière de feu, une cueillette de serpents flamboyants collés à la peau noyée du lion. Rugissant muettement de douleur, le lion semble blessé dans son orgueil. Tu te sens incompris, toi grand mâle dominant. Car ce néant inexploré qu'est ton esprit, renferme bien des secrets. La perte de ces deux cousins t'affaiblit tout autant qu'un autre, et ta situation avec ton dernier cousin, t'agace. Ô oui, ça t'agace d'être incompris, d'être prit pour le méchant d'une histoire que tu aurais souhaité évité. Et c'est pour cela, petit lion, que depuis quelques temps, ton néant inexorable désire s'expliquer avec ton dernier cousin. Qui aurait pensé que l'homme à la réputation tyrannique pouvait être si émotionnel ? Tu revêt rapidement ce masque d'invulnérabilité, avant de n'être souillé un peu plus dans ton intimité. Et qui c'est si cette journée n'est pas en fait, un nouveau départ ? Un porte ouverte vers ta nouvelle destinée.
 

 
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MessageSujet: Re: Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren }    Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren } EmptyDim 4 Jan - 18:30

Cela faisait 10 ans que mon père et mes frères étaient partis en cendres avec nos souvenirs, mais ce cauchemar, lui, ne faisait que commencer. Comme à chaque année et malgré les circonstances entourant ma rencontre avec Naya et Judal (mes deux soleils), je me rendais au cimetière royale afin de venir y déposer des fleurs à l’intention de ma défunte famille qui était partie en me laissant au cœur un trou béant formé de haine et de déception. Parfois, je me demandais comment j’aurais pu vivre autrement si ce drame n’était pas arrivé…

Et rapidement, je me retournais vers mes projets de vengeance, le cœur gonflé de rancoeur. C’est donc avec des couronnes de fleurs, une par membre de ma famille défunte, que je me dirigeais vers la pierre tombale à leur honneur sculptée avec deux majestueux dragons à leur effigie.

J’échappai alors mes fleurs au sol: quelqu’un priait déjà devant ces tombes et pas n’importe qui. Kouen, mais qu’est-ce qu’il faisait là? La rage au cœur au souvenir de ce que Judal m’avait proposé; de sa part, lui qui n’avait même pas le courage de faire ses demandes lui-même ou d’écouter ce que j’avais à dire, je détruis la plénitude de sa prière et criai en me mettant à ses côtés, le regardant de haut d'une oeillade meurtrière :


-Mais qu’est-ce que tu fais ici à salir leur mémoire le jour de leur anniversaire de décès? Tu n’as pas le droit d'être ici! Tu ne connaissais rien de notre famille et tu n’as pas le droit de leur rappeler que tu tentes de les remplacer en vain! Je te déteste, je te déteste!
dis-je comme un gamin, les larmes aux yeux, deux coulées de pluie sur mon nez qui se mélangeaient à mes larmes incessantes. Les poings fermés et les fleurs à mes pieds, je pris ma lance et fit face à Kouen.

-Tu n’es même pas capable de me parler par toi-même et tu voudrais que je t’aide? Tu ne sais même pas m’écouter et tu voudrais que je t’aime? Je ne comprends pas ce que tu veux, qui tu es, mais je sais ce que je veux et ce n'est certainement pas être ton pion et celui de la sorcière!

Mes mains tremblaient sur ma lance, non, je ne pouvais pas attaquer Kouen devant ma famille, je ne pouvais pas salir cette journée à leur honneur. C’est donc en regardant les pierres, le regard toujours brouille, que je m’agenouillai devant les pierres, lance toujours en main comme pour montrer à Kouen que je ne lâchais pas les armes devant lui.

D’ailleurs, depuis que j’avais été attaqué au village abandonné, personne n’avait vraiment soigné mes blessures, que quelques vaines tentatives. Je toussai et crachai un filet de sang, signe que mes blessures s'envenimaient après une semaine sans soin. Je souffrais énormément, mais ma souffrance physique n’était rien à côté de mon cœur en pièces.

J'essuyai ma bouche, je ne voulais pas que Kouen dépose ses mains sur moi et me prenne en pitié et me "sauve" pour faire de moi un jouet de plus dans son coffre. Je devais avoir l'air plus fort que ça... Mais quand même, le mélange de pluie, de sang et de larmes sur mon visage étaient triste à voir.

Trop absorbé par ma propre peine, je n'avais pas remarqué la larme qui avait glissé sur la joue de mon cousin qui était plus compatissant à ma cause que je ne voulais le croire...


[HRP: Il a reçu une flèche dans le dos et n'a pas vraiment reçu de soins très poussés: se reférer au rp avec Scylla, Naya et Judal au village abandonné pour plus de détails.]


Dernière édition par Hakuryuu Ren le Lun 22 Fév - 4:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren }    Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren } EmptySam 9 Mai - 22:08

Apercevras-tu un jour que les flammes du passé ne se reflètent guère dans mes orbes enflammées ? Que je partage l'amertume de tes larmes oubliées, et que mon masque d'impassibilité m'illusionne sans me soulager...

 

Cette pluie incessante, ce bruit fracassant, et cette journée déroûtante. Que d'événements pour rendre cette date plus tragique qu'elle ne l'est déjà. Un silence funèbre. Une prière rendue à deux âmes perdues. Et que de souvenirs joyeux salit par la tristesse des circonstances. Ô nostalgie quand tu nous tiens. Soudainement, un cri retentit auprès de ta personne. Une âme furibonde qui surgit de nulle part pour te cracher l'ombre que ta présence engendre en ces lieux. Tu te redressas rapidement pour faire face à cette personne, avant de ne reconnaître ton dernier cousin, Hakuryuu Ren. Celui-ci ne t'a jamais apprécié. Ou du moins, d'aussi loin qu'il peut s'en souvenir, il ne t'a jamais aimé. Tu le laisse hurler sa peine sur tes épaules, alors qu'il brandit sa lance impulsive vers ton torse saillant. Son visage mitigé entre la haine, le dégout, le désespoir, la vengeance, le sang, les larmes, la pluie, qu'il fait peine à voir. Et pourtant, tu t'étonnes à le trouver vaillant. Quel courage a-t-il pour rester debout après tant de péripéties ?

Lorsqu'enfin il semble se calmer quelque peu, et poser genoux à terre pour honorer ses défunts frères. Quel tragique destin. Quel calomnie, se retrouver en de telles circonstances, n'est-ce pas risible ? Ridicule de se cracher dessus depuis tant d'années. Et la culpabilité s'empare de ton corps. Et les pleurs envahissent le ciel en une ondée plus puissante encore de gouttelettes froides, fades, sans expression. Pourtant elles semblent si représentatives de la scène. Et le ciel gronde. Il gronde encore, pour faire taire ton lion intérieur, pour lui quémander de mettre sa fierté de côté et de livrer à ton cousin tes réelles pensées. En un élan insoupçonné de sincérité, tu décides de parler afin d'écraser l'immondice de ses années d'indifférences passées.

- Je n'ai jamais été plus d'accord avec toi, qu'en ce moment même, Hakuryuu. Ton regard se porta vers la magnifique stèle face à vous deux.
Nos écorchures au goût d'enterrement n'ont nulles besoin d'être torturées une fois de plus. Hakuryuu, ne comprends-tu dont pas ? Serais-tu aveuglé par ta haine croissante ? Tu marquas une pause durant laquelle les perles chaudes et salées s'unirent à celles froides et fades qui collaient ta crinière de lion, en une médiocre chevelure souillée. Les rugissements incessants de la pluie sur le sol, à l'écho de ta tristesse.
Hakuryuu... excuses-moi d'avoir été si absent, ma maladresse causera peut-être la perte de notre famille. Mais je désirerais que tu m'écoutes ne serait-ce que quelques instants. Cher cousin, je côtoyais assez tes frères pour pouvoir affirmer qu'ils t'aimaient. Je pense que ton âge juvénile empêche ta mémoire d'éclaircir certain souvenirs pourtant précieux de nos jours. Ne te souviens-tu pas de notre paradis infantile ? De nos querelles futiles ? De nos chamailleries, de nos rires, de nos sourires, de notre innocence... Hakuryuu, te souviens-tu des moments passés où Hakuei, Koumei, Hakuyuu, Hakuren et moi observions avec admiration ton faciès si jeune, si fragile, si vulnérable et si chaleureux. Tu étais pour tes frère, plus qu'un petit frère, une promesse. Un joyeux miracle qu'ils étaient prêt à protéger, à chérir et à instruire le meilleur du monde, tu leur étais aussi précieux que leur propres vies. Nous vivions auprès de nos parents aimants, comme des enfants de familles plus ou moins normales. On en oubliaient presque nos futures responsabilités. Non, à cette époque, aucun grade ne nous entravait la vue, ne nous désillusionnait, ne nous éloignait...

A ces paroles tu baissas le visage vers le sol, pour cacher tes traits déformés par la mélancolie du moment. Mais que t'arrives-tu donc, cher Premier Prince ? Vous êtes tout de même en train de déverser vos pensées devant un homme qui va certainement vous rire au nez pour cette attitude déplorable ! Méprisable, comment avez-vous pû croire que déverser vos songes, tout ce que vous avez toujours gardé pour vous, serait une façon de recréer des liens ? Que me dites-vous ? Vous me détestez pour vous ouvrir les yeux ? Attendez cher Prince ! Votre conscience vous parle, elle désire vous protéger alors que vous venez de ruiner des années d'impassibilités, des années d'entraînements acharnées pour arriver à un résultat si décevant ? Ecoutez ! Moi, modeste conscience ne vous sermonne pas, je vous mets en garde pour ce que vous vous apprêtez à dire, êtes vous certain que dire ce que vous avez sur le cœur marchera avec cet homme emplit de haine, de désespoir et de vengeance ? Si votre carte aujourd'hui n'est pas la sincérité alors, qu'elle est-elle ? Ecoutez-moi, non, ne m'ignorez pas !

Ta conscience t'exaspère autant que tu te hais pour te lamenter ainsi sur ton sort. Devant tes cousins, devant ton cousin, devant ton dernier cousin, qui te voue une place réservée dans son cœur, une place détestable tout comme tu l'es en ce moment même. Et c'est donc, avec sincérité, que tu déposas un genou à terre devant ces deux âmes spectatrices, afin de prier en leurs noms. Mais les souvenirs dévastateurs vinrent ruiner ton peu de fierté qui te restait après cette scène émouvante que tu avais donné à ton cousin. Un sanglot bruyant et involontaire t'empêcha de mettre correctement fin à ta énième prière.  Un pleur, un rugissement bestial venant d'un lion blessé dans sa fierté. Un visage à la réputation inébranlable, ruinée à jamais. Une scène des plus étonnante se passait en cet instant. Une tristesse pesante venait d'envahir les lieux. Un silence effroyable suivit ton flot de désespoir avant que tu n'articules avec respect et loyauté, en te redressant vers Hakuryuu pour lui faire face. Ton regard embué par les vagues de ton infinie tristesse ancré dans celui de ton cousin. La vision de sa cicatrice sur le visage, en témoignage de cette nuit funeste manqua de te faire replonger dans un sombre songe.

- Hakuryuu, saches que je ne te prends pas en pitié, je te respecte comme il se doit pour compatir à ta haine, et malgré-moi, je partage celle-ci. Ce tragique incident nous a éloigné, nous a écorché, nous a blessé et jamais nous ne pourrons effacer cette peine qui bercera notre futur. Cependant, en contradiction avec ce que peuvent penser autrui de ma personne, mon visage d'impassibilité ne fait pas de moi un homme dénué de sentiments. Je viens sur cette tombe, honorer la mémoire de mes cousins, de mon enfance, chaque année. Et à cette date, je pleure en silence toute ma haine présente dans mon cœur. Tout ce que je refoule, tout ce que je m'efforce de garder pour moi-même, repose ici. Tes orbes d'un rouge perçant s'animèrent d'une lueur féroce. Sincère. Déterminée. Hakuryuu. Cet incendie n'avait rien d'un accident. Ta soif de vengeance n'a rien d'un sentiment que tu as toi-même initié. Tout ceci n'est qu'une mascarade Hakuryuu ! Ne le vois-tu dont pas ? Ce sourire erroné qu'arbore ta mère en t'observant de ces yeux faussement aimants. Pourquoi me détestes-tu ? Parce que tu as l'impression que j'ai pris la place de tes frères, mais je ne suis pas assez prétentieux pour prétendre à ce rôle. Pourquoi tes frères sont-il morts, et pas toi ? Car ils gênaient certainement ta mère, et tu as survécu par une chance inespérée. Et ta soif de vengeance, quant à elle, te permet de t'aveugler dans une nuit perpétuelle. Tu dois sortir de ce mensonge Hakuryuu ! Ta vie vaut mieux que cela. Tes frères souhaiteraient mieux pour toi... C'est pourquoi, Hakuryuu, au nom de ma sincérité envers ta personne, afin que nos deux âmes défuntes dorment en paix, je désire te protéger des plans dont je soupçonne ta mère d'en être la cause. Je t'empêcherai de devenir le pion de cette sorcière ! Une larme coula le long de ta joue chaleureuse alors que ta voix s'enroua. Permets moi de me racheter, Hakuryuu. Nous devrions recoudre nos plais, nous avons le pouvoir de changer les choses, ensemble Hakuryuu. Car tu es le seul à avoir la même conviction que moi. Gyokuen est l'ennemie jurée de notre famille, et toi seul peut l'arrêter.

Et c'est après ces révélations, cette sincérité inespérée et l'ouverture de soi que tu as accordé, que tu brandis ton épée vers l'épaule de ton cousin, marmonnant une incantation qui fit apparaître une chaleureuse lumière pourfendant l'atmosphère oppressante de cette situation. Un majestueux phénix vint alors enrouler avec tendresse et grâce la profonde blessure d'Hakuryuu afin de le soigner. Une preuve incontestable de la bonne volonté de Kouen. Mais cela allait-il suffire pour ouvrir les yeux à ton cher cousin ? C'est donc, éprit d'une angoisse que tu scrutas ses réactions sous la pluie qui ne cessait de couler sans répit. Méprisable journée de deuil. Journée de révélation. Journée d'espoir.
 

 
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MessageSujet: Re: Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren }    Ensemble, nous basculerons le destin funèste de notre famille. { feat. Hakuryuu Ren } EmptyLun 18 Mai - 16:06

J’étais si faible. J’avais si mal et les larmes ne cessaient de ruisseler sur mes joues.  J’avais fait un effort monstre pour me relever devant les pierres tombales, mes frères, pour leur montrer que j’étais fort; mais en fait, je souffrais de mon impuissance. Je finis par garnir ces deux pierres de fleurs, comme si Kouen n’était pas là. Puis, quand je l’entendis parler, je me retournai vers lui, lance toujours entre mes mains tremblantes.

Et je me demandais… pourquoi n’étais-je pas capable de tuer Kouen qui était si tranquillement devant moi, seul, désarmé? Et pourquoi me montrais-je si faible devant lui? Je n’avais donc aucune fierté devant ma famille? C’était à peine si je me tenais sur mes jambes, me supportant sur les pierres tombales, le regard maintenant rebaissé, car les larmes avaient recommencé à couler, se mélangeant encore avec le sang et l’eau de pluie sur mon nez. Pathétique soirée.

Pourquoi pleurais-je? Je  ne pleurais pas que sur mon impuissance et ma honte, mais sur leur décès, car même si ça faisait autant d’années que je les avais perdu, leur souvenir était telle une lame qui poignait mon cœur… lentement à petit feu et qui ne pourrait se réparer qu’au moment où je les aurais vengés.  Il y avait aussi que je n’étais plus capable de faire un pas sans tomber parce que mon corps n’en pouvait plus. J’allais finir par mourir de l’infection de mes plaies si ça continuait.

Et la pluie continuait à me détremper. J’avais froid à en mourir. Mon corps autant que mon coeur était glacé… Allais-je mourir aussi pathétiquement?

Kouen semblait profiter de mon état de faiblesse pour m’ensorceler. Je ne pris même pas la peine de lever les yeux vers lui, écoutant ses paroles distraitement. C’était un flot continue de paroles doucereuses:


Kouen:

Quand il fit une pause, je murmurai :

-Menteur… c’est elle qui t’a dit de me dire ça, tu ne sais rien de ce que je ressens…

Kouen:

Je l’écoutai, la tête toujours penchée vers l’avant, les cheveux dans les yeux, la main sur l’une des pierres tombales. J’apportai alors ma deuxième main vers mon visage, la passant à travers mes cheveux, ne pouvant m’empêcher de me visualiser souriant dans la cour du palais au cou de cette sorcière qui me souriait aussi et faisait semblant d’être ma mère. Elle me tapotait la tête et me disait :

‘’Hakuryuu, mon beau Hakuryuu, tu grandis si vite. Tu auras bientôt 6 ans. Tu verras, tu auras un anniversaire inoubliable.’’

Puis, Hakuei arriva quelque temps après et me prit par la main pour aller jouer avec moi pendant que mes frères et mes cousins conversaient justement au loin. Il y avait bien Kouha qui semblait vouloir me faire un coup pendable comme toujours, une famille normale, quoi! Dans l’ensemble, c’était presque un conte de fée, tout le monde était heureux. Cette sorcière avait eu le don du théâtre.  Et moi, je semblais si heureux, si naïf…


C’est alors que mon songe éveillé du passé arrêta de défiler devant mes yeux au moment où j’entendis un sanglot sourd. Est-ce que… [/u]C’est à ce moment que j’ouvris mes doigts et levai la tête de manière à le voir, malgré ma vision trouble. Je vis le visage de Kouen, aux traits tirés par la peine, sangloter. Lui, ce personnage si fier, si inébranlable face aux ententes politiques, à la guerre, aux morts et à la sorcellerie, pleurer? Pouvait-il se laisser aller à ce point pour donner du crédit à des mensonges? Voulait-il à ce point baisser sa garde devant moi, son vilain cousin mouton noir qui n’écoutait pas le moindre de ses désirs?

Je me forçai alors pour avancer, tenant ma lance toujours de façon molle et j’approchai de Kouen qui continuait à déverser ses états d’âme sur ma personne… Je restai silencieux, confus pour l’instant. Il reprit son discours, jouant assurément sur mon état de faiblesse pour me faire croire à de telles choses. Je n’étais pas aveugle comme il le disait, c’était le temps de l’atteindre devant mes frères pour leur montrer que je n’étais pas si faible que ça, que j’allais commencer à  les venger.

Kouen, qui se livrait à moi sur un plateau d’argent, je ne reverrais ça plus jamais... je devais le tuer, mais je ne voyais plus clair, tout s’embrouillait dans ma tête pendant que j’avançais vers lui comme une loque. Ce dernier resta tranquille devant mes pas incertains et poursuivit son discours, interminable… comme cette pluie…


Kouen:

-Menteur! Arrête de dire n’importe quoi! Je n’en peux plus tes conneries! TAIS-TOI!!

Il n’écouta pas mes lamentations, il continua à lancer dans mon cœur ce petit germe de lumière dans la nuit. Et moi je continuais d’avancer, persuadé que j’allais le faire taire éternellement. J’allais le faire… j’allais le TUER. Je levai ma lance au-dessus de sa tête dans le but de la lui trancher.

Kouen:

Je frappai le sol, à quelques centimètres de Kouen et je penchai ma tête de nouveau vers l’avant. Il savait donc… la vérité et jamais… il ne me l’avait dit. Pourquoi? Était-ce encore une tactique ou non?  Je passai de nouveau une main sur mon visage et j’éclatai alors de rire, d’un rire sonore plutôt effrayant , m’appuyant dos à une des pierres tombales et je répliquai :

-Tu veux dire que toutes ces années, tu savais ça et tu faisais semblant de rien? Et à quoi es-tu moins hypocrite que cette sorcière, dis le moi devant eux!! KOUEN, DIS LE MOI QUI ES-TU DEVENU MAINTENANT?!

Sous ce cri, transi de froid,  je me mis à cracher du sang : pathétique. Mes frères devaient bien rire dans leur tombe… J’étais pathétique. Comment pouvais-je penser une seule seconde pouvoir tuer la sorcière si j’hésitais ainsi à tuer mon cousin que je détestais? En fait, c’est ce que je croyais, car au fond de moi, ces paroles m’avaient vraiment, surprises, touchées, émues,  je ne voulais seulement pas l’avouer.

C’est alors que Kouen, malgré ce que je venais de lui cracher au visage,  utilisa Phénex pour m’enrober de sa chaleur guérissante. Mais était-il fou? J’étais à moitié mort, il aurait pu me laisser mourir, rire de moi, et non… Il me soignait.? Voulait-il que je meurs de honte ou quoi?


-Pourquoi? Pourquoi Kouen… essaies-tu de me raisonner? Pourquoi voudrais-tu parler avec moi? Pourquoi maintenant? Pourquoi pas avant? Pourquoi devrais-je te croire? Pourquoi… furent les quelques murmures qui sortirent de ma bouche pendant que Phénex me soulageait. Une fois mes plaies refermées et guéries, je me relevai sans me soutenir sur les pierres et je dis d’un ton plus calme :

-Judal m’a parlé de ce que tu veux, mais je ne comprends pas. Pourquoi voudrais-tu la tuer? Tu dis que c’est l’ennemi de l’Empire, mais pourtant… j’ai toujours cru que tu l’appuyais… J’ai toujours cru que tu ne me croyais pas sur les vraies raisons de cet incendie, que tu te moquais de moi et de ce que je pouvais penser et là tu voudrais que je crois que tu es de mon côté? Je veux dire, tu dis que je suis le seul à pouvoir l’arrêter et que tu veux m’appuyer, mais qui peut me confirmer que tu n’essaies pas de jouer avec moi comme un pion pour justement m’arrêter? Judal me certifie que tu es de confiance, mais j’ai du mal à y croire. Donne moi en une phrase une raison valable de te croire et, pour eux, j’y réfléchirai. Que pour eux et votre "supposée amitié".

Je montrai du doigt les pierres tombales, un faible sourire au coin des lèvres. Ma voix, quant à elle, était faible aussi, mais je reprenais lentement des couleurs et des forces grâce… à Kouen.

*Je dois rêver, c’est sûre. C’est une mise en scène.*[/i]
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