Personnage complexe, il faudrait expliquer le caractère du personnage selon certains points. Premièrement, Ja'far est une personne souriante et bienveillante, voire protectrice telle une mère ; la preuve lorsqu'il gâtait Aladdin et Alibaba au point de les rendre obèses. Parfois, ses sourires peuvent cacher une triste vérité ou être simplement de la politesse, sans une once de sincérité derrière.
Nous ne pouvons parler de Ja'far sans mentionner son côté "bourreau du travail" ! Contrairement à son roi, le vassal est un grand travailleur qui est prêt à enchaîner les nuits blanches. Malheureusement pour lui, il doit très souvent faire le travail de son roi, notamment la paperasse, ce qui l'irrite très souvent. Attention, Ja'far n'hésite pas à réprimander le violet, malgré la position de ce dernier. D'ailleurs, petite anecdote : l'albinos est tellement accro au travail qu'il a appris à travailler machinalement et le fait donc inconsciemment. Cependant, le manque de sommeil le rend très étrange...
Deuxièmement, il faut savoir que personne n'est parfait et il n'est pas une exception. Insultez, provoquez, critiquez son roi et son courroux s'abattra sur vous ; son côté assassin reprend le dessus et garde à vous si personne n'est présent pour l'arrêter..

Sous son keffieh vert se cache des cheveux blancs en bataille. Oui, cette tignasse est indomptable ! Mais cela fait son charme.
Qu'il est beau, ce jeune homme, avec ses tâches de rousseur parsemant son visage frêle. Sa peau blanche fait penser à une poupée, mais elle n'est pas réellement pratique : elle déteste le soleil. Vous ne le verrez donc jamais entrain de bronzer au soleil.. Mais, attention, ne pensez pas qu'il est imberbe, c'est idée est fausse. Et ses yeux ? Ah, ce regard ! Ne plongez jamais dedans, vous serez engloutis par cette obscurité. À l'époque, ils étaient plus verts, mais aujourd'hui, on peut dire qu'ils virent au noir.
Et son style vestimentaire ? Un seul mot : Sindria. Il ne portera que les vêtements officiels du pays, rien d'autre.  Un long vêtement qu'on pourrait qualifier de robe, de couleur beige et verte. Sous ces habits, vous ne trouverez qu'un corps fin -néanmoins pas dénué de force-, ses couteaux aiguisés, attachés autour de ses bras grâce à ces fameux fils, et quelques cicatrices situées au niveau des jambes. Des jambes fines et faites pour la furtivité, l'assassinat..

Vingt-quatre heures. Oui, vingt-quatre heures se sont écoulées depuis le départ de Sinbad. Le violet était simplement parti à l’Empire Kou pour une petite négociation économique, concernant notamment l’échange de certains produits. Le conseiller avait insisté pour l’accompagner, mais ce fut un refus tout le long.. Soit, il savait que cet homme était fort et pas aussi stupide qu’il paraissait.
Enfin… Pourquoi s’inquiéter, dans ce cas ? Oh ! Son conseiller le connaissait mieux que quiconque ! Après ces longues années d’aventures passées à ses côtés, il le connaissait par cœur, il savait ce dont il était capable : passer la nuit avec plusieurs femmes, se retrouver nu après une bonne cuite, se faire entraîner dans des histoires incroyables, et j’en passe. En réalité, ce que l’assassin craignait le plus était le côté sombre de son roi ; son côté manipulateur. Qui diable allait devenir sa victime ?

Voilà les pensées qui tourmentaient Ja’far depuis son départ. Pas même le travail arrivait à occuper autrement son esprit ! Le conseiller était là, assis dans son bureau, le visage entre ses mains et fixant son encrier pendant qu’il s’imaginait les pires scénarios. L’histoire avec la princesse Kougyoku lui revint à l’esprit… Argh ! Y repenser le rendait fou ! Et le fait de ne pas pouvoir travailler commençait à le démanger. Il grattait encore et encore son avant-bras droit ; vive l’urticaire.

- Je n’en peux plus ! s’écria-t-il en se levant soudainement tout en frappant le bureau.

L’albinos sortit rapidement de ses appartements, se dirigeant vers le centre de l’île. Autant aller sur le terrain et observer les échanges ! Est-ce que tout se passait comme prévu ? Comment se sentait le peuple, aujourd’hui ? Il allait vite le découvrir.
L’air marin lui caressait le visage, aérait ses pensées noires. Du moins, pour un petit moment.. Voir les produits frais de son pays lui redonnait le sourire, voire de la fierté ! Oui, il aimait ce royaume ! Comment ne pas se sentir flatté lorsqu’on a participé à la création de celui-ci ? Il s’investissait autant que son roi. En parlant de lui… Des échos lui parvint pendant qu’il goûtait à un fruit qui ressemble à une sorte de goyave, sauf que c'était évidemment un produit local, trouvable nulle part ailleurs.

- Notre roi n’est plus ce qu’il était.

Pardon ? Avait-il bien entendu ?

- Oui, tu as raison. J’ai l’impression qu’il ne fait que voyager ces derniers temps. C’est inacceptable ! répondit un autre, levant les bras d’un air indigné.
- On ne sert qu’à l’enrichir ! Il délaisse son pays et son rôle de roi. Au final, ce n’est qu’un homme parmi tant d’autres.

Ce n’était pas des dires à prononcer devant le conseiller, le fidèle bras droit et ami du roi en personne. Non. Bien qu'il possédait effectivement des défauts, il n'y avait personne d'aussi impliqué que Sinbad à ses yeux. Personne ne l'égalait. Non, pas même les plus grands dirigeants du monde.
Indigné, choqué et surtout blessé, le bras droit fit tomber son fruit et serra les poings, pressant le pas vers ces deux hommes à la langue bien pendue. Du calme, Ja'far, du calme.. Contrôle-toi. Ne fais pas cette bêtise. Tu représentes toi-même la législation, l'exemple parfait, tu ne peux pas briser cette image.
Inspiration.
Expiration.
C'est parti.

- Messieurs, bonjour. commença-t-il, tout souriant comme à son habitude, tandis qu'il était confronté intérieurement entre ses valeurs et ses pulsions d'assassins. Pardonnez mon impolitesse, mais j'ai malencontreusement entendu votre conversation.

Les deux hommes écarquillèrent les yeux avant de déglutir, complètement mal à l'aise. Oui, un des huit généraux se présentait en personne devant eux. Ja'far n'était pas le plus imposant, mais il restait l'un des hommes les plus importants pour ce pays, notamment grâce à ses multiples fonctions.

- Sir Ja'far ! Quel honneur de vous...
- Je tiens à vous rappeler que notre roi se bat pour notre sécurité, qu'il considère son peuple comme sa famille. coupa l'albinos, l'air beaucoup plus sérieux maintenant, avec une aura meurtrière l'entourant. La population que vous voyez, vous y compris, a été recueillie par Sinbad en personne. Je vous prie donc de le respecter comme il se doit, car les deux hommes que vous êtes n'êtes sûrement pas capables de réaliser la moitié de ses exploits. Vous n'avez aucune idée ce qu'il a traversé pour notre bien-être à tous, pour un monde harmonieux. Reconsidérez donc vos propos et inutile de vous justifier.

Son regard perçant s'ancrait dans les yeux des deux compères, transmettant implicitement un message moins plaisant. Un message enflammé tel que : "je vous conseille de ne pas recommencer, idiots". Et encore, il gardait un certain contrôle.

- Bien, Sir... répondirent-ils en harmonie puis partant la queue entre les jambes.

Voilà qui était réglé. Le vassal soupira longuement, las, et partit s'excuser auprès de la marchande pour le fruit gâché par sa faute.
Quelle journée... Sinbad lui donnait encore plus de travail en son absence.

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