Reprendre les rênes ♪

reprendre les rênes ♪

feat. Sayla Ul Vastia

Malgré les nombreux dangers liés au désert, le traverser semble finalement avoir été une partie de plaisir en comparaison à celle de la mer. Comment diable peut-on devenir marin, à moins de ne pas être sain d'esprit ? Non, vraiment, je n'arrive pas à le comprendre.

Et non, cela n'a rien à voir avec le faite que je suis en train de lâcher par dessus bord tout ce que j'avais dans l'estomac... Ou peut-être que si. Misère, même ma jument se comporte mieux que moi à bord de ce navire... Elle se tient tranquille dans la cale, ne bouge quasiment pas, se contente de boire et de manger ce qu'on lui donne... Vraisemblablement, j'ai sous-estimé sa résistance. Ou j'ai sur-estimé la mienne... Possible. Je n'ai jamais été proche de la mer, je n'ai connut que le désert, ses journées assommantes, ses nuits glaciales, sa faune mortelle mais aussi sa population si bienveillante, si douce. Accueillante aussi, sans l'ombre d'un doute. Jamais nous n'aurions laissé un visiteur mourir de faim ou de soif au sein de notre pays, cela aurait été un vrai déshonneur. Pour autant toutes ces choses font désormais parties du passé et je ferais mieux de les oublier...

Il a fallut que le temps se gâte au cours du trajet. Sans prévenir, une tempête s'est abattue sur le bateau, nous secouant violemment... A partir de cet incident, je passerais le reste du trajet dans ma cabine, ne mangeant quasiment plus rien. Heureusement, l'un des matelot s'est montré particulièrement avenant à mon égard, m'apportant de la soupe plusieurs fois par jour en me disant que je devais en voir, même un peu. Ça n'a pas été simple de me nourrir en sachant que je finirais par tout rejeter par dessus bord mais mon ventre grognant me convainquit de le faire... Et c'est ainsi que se passe ce première voyage en bateau pour atteindre l'île de Sindoria...

Nous arriverons finalement en début de soirée. Après avoir remercié les marins qui m'ont permis cette traversée et avoir payée pour la fin du trajet, je sors en passant sur une rampe en bois, suivie de ma jument. Profiter de l'air frais en ayant les pieds sur terre s'avère encore plus agréable que je ne le pensais mais, très vite, cette sensation de vertige me reprend et j'ai l'impression d'être encore en train de tanguer sur le bateau... Mon corps n'a pas l'air de le supporter. Tenant les rênes de la jument blanche d'une main, je m'assois sur un rebord de trottoir et fixe la lune, espérant que ce ne soit que temporaire.

- Reposons nous un peu...

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La brise se faisait légère en cette soirée, Sayla marchait, seule sur le quai de Sindoria, laissant le calme du soir lui rafraichir les idées. Cela faisait déjà un bon moment que la jeune princesse était arrivée à Sindoria, et il n'y avait aucune trace de remède, la petite commençait à se demander si un tel remède existait. Son père ne lui avait jamais parlé de cette maladie qui le tuait jour après jour, et pourtant la jeune enfant croyait en les paroles de son frère, plus que tout, mais sans aucun indice, trouver une solution était presque impossible. Elle ne savait pas où chercher, faire le tour des royaumes était sa seule option pour le moment, mais lorsque l'on est une enfant de 9 ans, un tel voyage, réussit, serait un miracle. Mais elle y croyait, elle y croyait dur comme fer, et c'était cette confiance qui l'aidait dans ses choix.

Alors que les minutes s'écoulaient, Sayla ne bougeait pas, elle restait là, devant la mer, à contempler la lune. Puis son regard se posa sur une jeune femme accompagnée d'une jument, elle semblait mal à l'aise et regardait la lune, assise sur un rebord de trottoir. La princesse s'approcha timidement, penchant légèrement la tête sur le côté, un grand sourire illuminant son visage d'enfant.

- Vous allez bien ?

Puis, en attendant la réponse de l'inconnue, Sayla retourna de nouveau son attention sur la lune, celle-ci était magnifique en cette soirée et brillait d'un blanc éclatant. La petite demoiselle était presque en admiration devant cette lumière blanche, et le regard, toujours, fixait dessus, elle sourit de nouveau.

- La lune est magnifique ce soir, elle en est presque éblouissante.

Tandis que son regard se laissait envouter par la clarté de la lune, la petite reconnut un grognement qui lui était familier, à toute vitesse, elle courut vers le monstre qui venait de faire son apparition, et qui n'allait pas tarder à effrayer la jeune inconnue et sa monture et tenta de le rassurer. Puis, d'un air un peu gêné, se retourna vers la jeune femme, tout en tapotant le bras de son compagnon.


- N... Ne vous en faites pas, il n'est pas méchant. Il s'inquiétait juste pour moi alors il m'a suivi


Elle avait très peur de la réaction de la jeune femme, si elle allait crier ou prendre la fuite. C'était souvent les réactions des personnes qui la croissaient avec Kolos. Sayla baissa la tête, serrant le gros doigt de Kolos de sa petite main, avec le temps elle avait commencé à oublier... Qu'elle ne pouvait se lier avec personne. Et son visage souriant redevint le visage triste d'antan.

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feat. Sayla Ul Vastia

Je lâche un soupir et garde les yeux clos pendant quelques minutes, le temps que mon corps se reprenne un peu. J'entends les sabots d'Etoile qui claquent contre le sol juste derrière moi mais n'y fais pas attention, sachant qu'elle ne s'éloignait jamais beaucoup de moi. Nous avions vécues beaucoup de choses depuis notre départ précipité du palais et nous nous sommes beaucoup attachées l'une à l'autre. Les chevaux sont des créatures passionnantes... Même lorsque nous étions séparées nous avons finies par nous retrouver et reprendre notre route jusqu'à ce bateau... Et nous voilà désormais arrivées à Sindoria. Est-ce que je vais bel et bien pouvoir bénéficier de cet asile pour laquelle cette île et son roi sont connus ? En attendant de pouvoir le rencontrer il faut que je fasse profil bas, je me méfie des ombres...

Une voix, celle d'une enfant. Je rouvre aussitôt les yeux et me lève, essayant de ne pas tanguer de nouveau. Je hais les bateaux. Elle a un joli visage, des cheveux blancs que la lune rendent encore plus lumineux qu'ils ne doivent l'être. Et en effet, sa voix ne m'a pas trompée : elle doit avoir une dizaine d'années.

- Je me remets simplement de la traversée... Et toi ? Il se fait tard pour qu'une enfant comme toi se balade non ?

Même si j'ai entendu dire qu'il faisait bon vivre ici et que le taux de criminalité est bas, je me doute que l'île doit malgré tout avoir ses côtés sombres et ses détracteurs... Mais peut-être qu'elle n'habite pas loin d'ici ? Elle a l'air particulièrement à ses aises ici, bien plus que moi en tout cas. Bon, certes la traversée n'aide pas... Mais je dois bien avouer que je suis curieuse de voir les habitants de Sindoria. Est-ce que j'arriverais à m'y faufiler grâce au caractère hétéroclite de l'île ou ma peau dorée, mes cheveux bleu sombres et mes tenues vont au contraire me faire repérer ? Enfin, en ce qui concerne les vêtements ce ne sera pas un soucis, j'ai l'habitude de me fondre dans la masse...

Je souris lorsque la jeune fille parle de la lune et je lève la tête, l'observant à mon tour, silencieuse.

- C'est vrai, elle semble là pour nous guider...

Je reste silencieuse un long instant avant d'entendre ce grognement qui semble sorti de nul part. Je me redresse aussitôt, attentive, avant d'écarquiller les yeux en voyant cet... Homme ? Apparaître. Au moins deux ou trois fois plus grand que moi, le visage fermé, la peau très sombre. Nerveuse, Etoile se met aussitôt à piaffer tout en reculant, tandis que la jeune fille s'excuse. Elle le connait ? Serait-ce... Un garde du corps peut-être ? J'attrape les rênes de la jument et tente de l'apaiser en caressant doucement son chanfrein, avant de regarder de nouveau la jeune fille, toujours estomaquée par cette étrange apparition.

- C'est... Un géant... ? Je n'avais jamais cru qu'ils pourraient exister, en ayant entendu parler dans des contes pour enfants...

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L'inconnue se leva, elle était jolie, elle avait une peau dorée et de beaux cheveux bleu nuit, légèrement ondulés. Lorsque la petite lui demanda si tout allait bien, celle-ci lui fit comprendre qu'elle venait d'arriver à bon port, et qu'elle se remettait donc du voyage. Elle retourna ensuite la question à Sayla, selon elle, se balader à cette heure lorsqu'on était une enfant n'était pas vraiment conseillé. Elle avait raison, mais la jeune princesse ne craignait rien, car malgré son jeune âge, elle était forte, elle savait combattre et dans le pire des cas, Kolos viendrait à son secours, comme il l'a toujours fait. Le même sourire enfantin sur ses lèvres, elle se contenta de répondre.

- Vous savez je ne m'inquiète pas, et puis ma famille n'est pas très loin.

Elle savait mentir Sayla, quand il s'agissait de respecter les lois instaurées par son royaume. Vastia devait à jamais resté caché, si quelqu'un venait à apprendre son existence, il subirait le même sort que tous les autres : la guerre. Suite à la remarque faite sur la lune, l'étrangère sourit et la regarda à son tour, elle disait avoir l'impression que celle-ci nous guidait. Sayla était du même avis, elle le pensait déjà quand elle la regardait de la fenêtre du palais. La lune est grande, la lune est loin, mais elle éclaire le monde entier. Peut importe où elle allait, la lune restait là, à éclairer le monde de sa lumière.

Toutes deux restèrent un moment silencieuses, à contempler le ciel. Quand soudainement la belle enfant reconnut le grognement de Kolos. Celui-ci était caché dans une ruelle où Sayla et lui dormaient la nuit venue, comme celle-ci n'était revenue, il avait dû partir à sa recherche. La demoiselle courut rejoindre son compagnon, tenter de le rassurer et par la même occasion, de trouver une explication pour la jeune femme qui se trouvait en face. L'inconnue semblait comme pétrifiée, ses yeux grands ouverts, elle fixait le géant tout en calmant sa jument qui avait pris peur en voyant le monstre arriver.

- Heu... Eh bien... C'est un peu mon garde du corps, mon père possède de nombreux monstres d'arène à Reim alors...

Surtout ne pas faire d'erreur, voilà ce à quoi pensait la jeune princesse. Afin d'embarquer pour Sindoria, il lui avait fallu se créer une fausse identité, et elle se devait de la garder jusqu'au bout. Personne n'irait vérifier à Reim afin de savoir de qui il s'agissait, elle devait trouver les bons arguments tout en limitant les risques. Se faire passer pour la fille d'un riche homme de l'empire, était le mieux pour expliquer la présence d'un monstre à ses côtés, et pouvait s'avérer utile si elle devait utiliser ses capacités au combat.

- Mais il ne vous fera rien, s'il vous plait ne paniquez pas.

Elle avait terminée ses paroles sur une voix calme, sereine, tentant d'apaiser comme elle le pouvait, l'inconnue et sa monture.

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- Oh, tu es native de cette île ?

Ce n'est pas plus mal finalement, que la première personne que je rencontre sur cette île soit cette jeune fille qui me semble des plus avenante. Peut-être va t-elle pouvoir m'aider à me diriger dans l'île dont je ne connais pour le moment rien, si ce n'est ce que les marins en ont dit pendant la traversée... Le problème étant que j'étais un peu trop malade pour pouvoir mémoriser ce qu'ils disaient, si ce n'est que le roi est extrêmement apprécié ici. Rien de nouveau donc, mon père m'avait souvent parlé de lui lorsque nous recevions des nouvelles du Sud et, à chaque fois, il en faisait de grands éloges. Je sais qu'il l'a déjà rencontré il y a longtemps mais j'étais encore jeune à l'époque... Je préférais m'entraîner à la lance que de discuter politique, bien que je n'ai pas eu vraiment le choix au niveau éducation... Maintenant je me rends compte que tout ce que j'ai pu apprendre au pays était encore insuffisant pour me préparer à la vie extérieure, la preuve étant marquée sur ma joue. Si je n'avais pas été aussi naïve jamais ils ne m'auraient eus, ces foutus esclavagistes...

M'enfin, au moins ici je serais tranquille : cette barbarie est interdite à Sindoria, tout comme elle l'était chez nous. Encore un bon point pour ce roi.

Quelques minutes passent sans qu'aucunes de nous ne parlent, chacune profitant du silence de la nuit et de la beauté de la lune. Puis Etoile se met à piaffer, nerveuse, et un étrange géant fait son apparition. Impressionnée je me redresse, attrapant au passage les rênes de la jument blanche pour éviter qu'elle ne prenne la fuite. Même si je la retrouverais sûrement je n'ai pas envie de me lancer dans une course-poursuite sur une île que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam... Je prend finalement la parole après m'être assurée que la jument ne fuira pas, demandant s'il s'agit d'un géant...

- Un garde du corps ? C'est impressionnant... Tu dois te sentir en sécurité avec lui à tes côtés !

Je hoche la tête et lui sourit lorsqu'elle précise qu'il ne nous fera pas de mal. A vrai dire, il l'aurait déjà fait s'il le souhaitait... Et je ne suis pas certaine que j'aurais pu me défendre. Mes poisons ne sont pas faits pour mettre à terre de telles forces de la nature... Heureusement, je ne me trouve pas dans arène de Reim.

Mon ventre se met alors à gronder d'une manière peu élégante et je rougis, y posant ma main avant de soupirer, des plus gênée. La sensation de faim commence à me revenir, je crois que c'est bon signe...

- Dis moi, tu connaîtrais un endroit encore ouvert pour que j'y mange ?

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Allait-elle la croire ? C'était la grande question que se posait la petite, jusqu'à présent elle n'avait rencontré aucun souci et son histoire marchait plutôt bien, personne ne semblait se douter de rien, tant mieux. La jeune femme avait réelement l'air impressionnée face au compagnon de la princesse, en même temps, il y avait de quoi. Un monstre comme ça, ça ne se trouvait pas facilement, heureusement d'ailleurs car dans le cas contraire, se serait la panique générale. Kolos n'était pas méchant, mais il restait très violent quand on s'en prenait à la demoiselle. C'est pour cette raison que la petite devait le rassurer en lui disant qu'elle ne craignait rien, sinon l'étrangère ne serait déjà plus de ce monde à l'heure actuelle.Sayla sourit de nouveau à son interlocutrice en entendant sa remarque.

" Oui ! Je sais qu'avec lui à mes côtés, il ne peut rien m'arriver ! Kolos est vraiment très fort ! "

Elle disait ça presque en riant, lançant un petit regard amusé à camarade, celui-ci répondit par un regard calme ainsi qu'un léger grognement. Soudain un bruit résonna parmi le groupe, mais cette fois ce n'était pas le grognement du monstre, mais du ventre de l'inconnue, la demoiselle en question en fut bien gênée et demanda à l'enfant si elle ne connaissait pas un lieu où se remplir l'estomac. Sayla pencha la tête sur le côté, la main sur le menton, reflechissant à un éventuel restaurant encore ouvert, il lui semblait en avoir aperçut non loin de la rue où elle dormait.

" Hmm... Oui ! Suivez-moi ! "

Elle marchait de manière joyeuse, presque en dansant. Tandis qu'elle avançait vers la rue où se trouvait le restaurant, la jeune enfant se retourna vers la jeune femme aux cheveux bleu nuit.

" Oh faite, je m'appelle Sayla, et vous ? "

La petite se sentait un peu gênée d'avoir oubliée de se présenter plutôt, surtout pour une princesse, la politesse est essentielle. Si sa tutrice avait été là elle aurait eu le droit à un beau coup de livre sur la tête. Cette pensée la fit sourire, elle se demandait comment elle allait, et espérait qu'elle et les autres ne s'inquiéter pas trop pour elle. Après tout elle était partie sans rien dire à personne. Mais son frère avait sans doute trouver une explication ingénieuse.

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Une fois la surprise et l'appréhension passé face à cette étrange apparition, je prend le temps de le détailler tout en espérant que mon insistance ne soit pas dérangeante. Il doit avoir l'habitude à force, non ? Enfin, je détourne tout de même rapidement le regard, ne voulant pas leur manquer de respect. On m'a toujours apprit qu'il était des plus malpoli de fixer quelqu'un et même si actuellement je ne suis plus une princesse je veux tout de même continuer de faire honneur à ce que l'on m'a apprit par le passé, question de politesse. Je souris lorsque la petite fille m'explique qu'elle ne risque rien avec ce colosse à ses côtés. C'est vrai qu'il doit être puissant... Néanmoins, il ne ferait peut-être pas le poids face à un utilisateur entraîné d'objet lige ou, encore pire, d'un djinn. Mais bon, qui s'en prendrait à une fillette comme elle ? Ca semble assez étonnant à penser.

- Je n'en doute pas un instant...

A peine eus-je fini ma phrase que je me retrouvais embêtée par un petit soucis technique étant celui de la faim, comme mon estomac le fit entendre de façon bien peu élégante. Bien que gênée, n'ayant pas l'habitude d'avoir aussi faim ni d'être aussi malpolie, je reste silencieuse un moment avant de me reprendre et de demander finalement conseils à la jeune fille. Après tout, si mon mal de mer commence à se calmer autant que j'en profite pour me sustenter, inutile d'attendre plus longtemps...

Je souris lorsqu'elle répond à l'affirmative et hoche vivement la tête, prenant mieux les rênes de Etoile en main avant de la suivre en gardant ce sourire aux lèvres, trouvant cet enfant adorable à marcher ainsi, avec tant d'entrain. Elle a l'air plein de joie de vivre, cela fait plaisir à voir... C'est alors qu'elle se présente et je me rends compte que je ne lui ai pas donné mon nom. Décidément...

- Oh, pardon ! Je me nomme Akali et la jument qui m'accompagne est Etoile. Ravie de faire ta connaissance Sayla !

Maintenant que les oublis ne sont plus, il me tarde de pouvoir me remplir l'estomac...

(tu as oublié de fermer la balise table dans ta dernière réponse ^^)

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Alors la jeune fille s'appelait Akali, c'était un très beau prénom. Sayla sourit et inclina de nouveau la tête face à la demoiselle puis elle s'approcha un peu de la jument, lui caressant doucement la crinière tandis que Kolos continuait d'avancer, tout en gardant un certain rythme afin de ne pas perdre sa maîtresse de vue et pouvoir intervenir au moindre souci.

" Ravie de faire connaissance Etoile. "

Cela fait l'enfant continua sa marche aux côtés de la nouvelle arrivante. Après avoir traversé un certain nombre de rues, elles arrivèrent devant une petite auberge d'où se dégageait la chaleur d'une cheminée, Sayla ferma les yeux un instant, profitant de cette douce chaleur et de l'odeur du repas qui venait lui chatouiller le nez. Elle se retourna face à Akali.

" Nous y voici ! Ce n'est peut-être pas un restaurant gastronomique mais la nourriture y est bonne et les gens chaleureux. Si vous voulez je peux vous payer le repas ! "

De l'argent elle en avait, et ce n'était pas une auberge qui allait la ruiner. Et puis Akali avait l'aire d'être une très gentille personne alors la petite se ferait un plaisir de la remercier avec un repas. Sans  plus attendre elle se retourna vers le géant qui se trouvait derrière elle. Celui-ci mit un genou au sol et se baissa pour attendre l'ordre de l'enfant. Sayla s'approcha de son oreille.

" Protèges Etoile d'accord ? Après on ira se promener, je sais que tu aimes ça. "

On pouvait distinguer un léger sourire sur les lèvres du monstre qui se releva après avoir écouter la demoiselle.

" Etoile peux rester avec Kolos, il ne lui arrivera rien. "

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Marcher me fait du bien et j'arrive à mettre de côté les sensations dues à la traversée. Ce n'est pas aussi confortable que si je me trouvais sur le dos de Etoile mais je préfère la laisser se reposer elle aussi, même si elle semble en apparence avoir mieux supporté le bateau que moi je suis sûre qu'elle a aussi un contrecoup, la tempête était quand même assez violente. Néanmoins la jument est calme, elle avance au pas en restant à nos côtés et baisse l'encolure lorsque Sayla glisse une main sur sa crinière, tournant ensuite la tête pour venir lui renifler le visage. Je souris, me demandant si elle allait se frotter à elle pour lui demander des caresses comme elle a l'habitude de le faire avec moi mais la jument s'arrête là et reprend sa marche, le bruit de ses sabots cognant contre les pavés nous accompagnant dans cette nuit silencieuse.

Je ne sais pas pendant combien de temps nous avons marché mais je sens de nouveau les roulis du navire et je suis sûre que je ne marche plus très droit lorsque la jeune fille s'arrête finalement devant une auberge encore ouverte. Mon ventre se met à grogner lorsque je sens une délicieuse odeur de nourriture provenir de l'intérieur. Faiiiiim...

- Ça sent bon... J'en baverais presque, si je n'avais pas eu une éducation aussi stricte sur de tels sujets. Je tourne la tête vers Sayla à ses derniers mots, essayant de mettre de côté mes maux de ventre dus à la faim qui se sont intensifiés depuis que nous sommes ici. Oh, non, ne vous inquiètez pas ! Vous avez déjà été très généreuse envers moi !

Je ne voudrais pas abuser de son hospitalité et - ça aussi je le tiens de ma vie passée en tant que princesse - on m'a toujours appris à garder de la dignité. Surtout qu'il me reste encore une petite réserve d'argent depuis que j'ai vendu mes derniers bijoux... Enfin, sauf mon collier que je garde précieusement. Maintenant que je suis ici je vais essayer de trouver un moyen de me faire un peu d'argent, je pourrais toujours vendre mes compétences de guerrière, j'ai vu de nombreuses personnes le faire au cours de mon voyage...

Je sors de mes pensées lorsque Sayla, désormais à côté de moi, me parle. Je souris à ses mots et hoche la tête, attrapant les rênes de Etoile pour les faire passer au dessus de sa tête. Je cherche un poteau ou quelque chose du genre et finis par les attacher à un anneau qui a été placé contre le mur de l'auberge, sûrement pour cette raison. J'attache donc la jument et me tourne vers Kolos, toujours aussi intimidée.

- Merci ! Je me contente d'un sourire et non d'un salut plus réglementaire, histoire de ne pas paraître trop bien élevée. Cela m'a déjà joué des tours depuis mon exil.

Je tourne ensuite la tête vers la jeune fille pour lui sourire à son tour puis entre dans l'auberge, lui tenant la porte. Je suis aussitôt frappée par la chaleur des lieux mais garde ma cape bien chaude, qui me permet de rester inaperçue, mes vêtements habituels ainsi que mes tatouages rouge attirant facilement l'attention.

- Allons ici...

Je m'installe à une table déserte placée dans un coin qui l'est tout autant. C'est d'ailleurs étonnant, il fait nuit mais il y a de nombreuses personnes encore présentes... Et l'ambiance est très différente de celle que j'ai pu constater lors de mon voyage. Plus légère, plus... Festive. Et les habitants sont loin des saoulards habituels, ils ont l'air bien plus ouvert et souriants. Cette ambiance me réchauffe le coeur et je dégrafe ma cape pour mieux m'installer, commandant un copieux repas lorsqu'une jeune femme vient nous demander ce que nous souhaitons.

- Ces habitants ont vraiment l'air heureux...