Les marées du destin [P.V Aladdin]

E

ris fredonnait doucement en regardant la mer. Elle avait un sac remplit de pomme. Le nouveau rouleau des aventures de Sinbad (tout juste sortit en kiosque) était déroulé sur ses genoux. En plus il faisait beau. Le sable était chaud et doux.

La fille aux yeux verts aurait dû être heureuse.

Mais la gamine s'ennuyait. Quand Alibaba n'était pas à ses cotés, le monde semblait tout gris, tout terne.

Pourtant, l'ancienne voleuse ne pouvait pas reprocher au prince d'assumer ses responsabilités. Elle ne serait qu'un fardeau dans sa tache si elle le suivait partout. Même s'il l'aimait , la jeune femme ne restait qu'une traîne misère mal dégrossie. Alibaba devait un peu avoir honte d'elle... c'est peut être pour ça qu'il restait discret quand ils étaient ensemble.

Cette pensé serra le cœur de la voyageuse qui la chassa.

Non , le prince faisait de son mieux pour pouvoir concilier sa vie publique et privée. Comment lui reprocher ?

Alors chaque fois que l'adolescente avait un coup de blues, elle se réfugiait sur la plage pour regarder les vagues. Au fil du temps, elle avait appris à les aimer. La fille du désert qui n'avait connu durant des années que les dunes de sable, c'était longtemps méfiait de l'élément liquide. Source de vie, certes, mais aussi source de mort. Ces longs têtes à têtes avec la marée montante lui avait peu à peu fait changer d'avis.

Et puis pour tout avouer, la jeune femme avait du mal à rester comme ça, au même endroit sans rien faire. L'inaction l’agaçait. Nomade dans l'âme, elle avait besoin de bouger , d'agir. Et une île aussi belle soit elle, on en avait rapidement fait le tour.
De plus , elle n'aimait pas dépendre de quelqu'un , même si c'était d'alibaba. Depuis son plus jeune age, la saltimbanque avait toujours gagné sa vie à la sueur de son front. Cette oisiveté permise par les largesses du prince lui semblait indue.  

Perdue dans l’abîme de ses pensées, Eris plongea une main distraite dans le sac de pomme et en retira un des fruits qu'elle croqua. C'est alors qu'un bruit de pas la fit se retourner. Quelqu'un venait derrière elle. Quelqu'un que la saltimbanque ne connaissait pas.

Crédit: Neko-chan in Never Utopia

C

'était un jeune garçon. Enfin, il paraissait à peine plus jeune qu'elle. Il avait un visage amical et souriant quand il s'accroupit pour lui réclamer une pomme qu'eris lui donna de bon cœur. La saltimbanque lui proposa même de se resservir s'il le souhaitait. Le sac était pleins de fruits. Bien plus que ce qui fallait pour rassasier la demoiselle. Donc autant partager.

- et puis il est bien meilleur de partager son repas, que de manger seul, alors fais toi plaisir Aladdin.

Ajouta t elle en souriant. Elle enchaîna cette repartie en se présentant:

- moi c'est Eris, eris personne. Enchantée de faire ta connaissance.

Tout en finissant de manger sa propre pomme, eris réfléchissait. Aladdin. Ce nom lui disait quelque chose, mais quoi. C'etait peut être quelqu'un qu'elle avait déjà croisé.
L'ancienne voleuse détailla la personne qu'elle venait d'inviter. Un petit bout d'homme ne payant pas de mine avec son turban et ses longs cheveux bleus. Non, décidément sa tête ne lui disait rien. Dans doute, elle demanda en souriant:

- on ne se serait pas déjà croisé? Tu es originaire de l'île?

Ayant finit la pomme, elle mit le trognon dans la poche prévu à cet effet, puis attendit la réponse du garçon. Tout en continuant à réfléchir, la conquérante de donjon se mît à jouer inconsciemment avec l'anneau qui ornait sa main gauche.

Crédit: Neko-chan in Never Utopia