"Bienvenue à Heliohapt " {Armakan&Aa-chan}

« Va donc à Heliohapt si tu veux visiter le pays ! Il fait partie de l’alliance des sept mers, tu n’auras pas de difficulté à entrer ! En plus c’est vraiment joli… »

Ils lui avaient déjà fait le coup lorsqu’elle a dit qu’elle voulait voir la ville des magiciens. Est-ce que ses parents voulaient se débarrasser de la jeune Âamet à force de l’envoyer partout ? Ou juste de la rendre plus dégourdie peut-être ? Dans tous les cas la jeune femme avait accepté. Elle voulait voir le pays natal de Sphintus et de Sharrkan aussi. Le voyage n’était pas trop long, c’était un peu la même durée que pour se rendre à Magnostadt sauf que là elle ne quittait pas le bateau. Il n’était pas ennuyeux non plus, elle essayait de travailler sa magie de gravité et son habileté au combat.

La voilà qui arrivait enfin au port d’Heliohapt, et c’était vraiment beau. Pas accompagnée pas son fidèle faucon pour une fois qui avait profité du bateau pour s'envoler et s'amuser, elle le retrouverait sans doute plus tard, il lui suffirait de siffler longuement pour l'appeler. Les voyageurs descendaient et la jeune femme faisait de même n’oubliant pas ses quelques affaires. Elle soupira longuement en regardant le décor : ou aller maintenant ? Visiter ? Trouver une petite auberge pour qu’elle puisse s’y reposer après ce voyage ? Hum, elle aurait tout le temps de se reposer ce soir ! Elle se mise donc à marcher tranquillement, au fur et à mesure qu’elle quittait le port la chaleur se faisait vraiment ressentir, elle en enleva sa cape et se dirigeait vers un marché. Elle ne connaissait rien à cette ville, ni même les coins malfamés, mais de toute manière elle savait se défendre… Non ?  

Il ne fallait pas plus que quelques minutes pour que quelques personnes avec de mauvaises intentions la prennent par le bras, l’attirant dans une ruelle sans qu’aucun passant ne le remarque. Ils étaient trois. De base la jeune femme aurait pu les battre, mais ils l’avaient plaqué contre un mur, la tenant, et lui mettant une main sur la bouche. Non il n’y avait rien de louche ils cherchaient juste son argent et d’autres objets de valeur. Mais parce que la jeune femme ne perdait que rarement sa motivation elle réussit à mordre le doigt d’un type fortement qui hurla en enlevant la main.

« Gaaaardes ! Quelqu’ .... - »

Elle n’avait pas eu le temps de finir sa phrase parce qu’elle s’était reçu un coup droit en plein dans le visage.

« Vite on se barre ! »  

… Vraiment ?

Heliohapt était bien tranquille depuis que j'avais décidé de faire parti de l'Alliance et d'aider Sinbad ainsi que les autres rois à protéger notre monde. Oui nous n'étions pas là pour porter atteinte à quiconque dans ce monde mais nous n'étions pas là non plus pour nous laisser faire. C'était là le devoir qui nous avait été donné depuis ce moment fatidique et nous n'avions pas d'autre choix que de le respecter non seulement pour nous mais aussi pour les autres ainsi que les gens du peuple qui nous vouaient une confiance sans pareil.

Je m'étais levé de bonne heure aujourd'hui sans raison valable si ce n'était pour admirer le magnifique levé de soleil qui était visible depuis ma chambre royale. A peine avais-je ouvert un des volet merveilleusement taillé que la lumière m'aveugla subitement m'obligeant à fermer les yeux un court instant avant de les rouvrir admirant la ville qui s'étendait en dessous de mon palais jusqu'au port d'où je voyais déjà des bateaux arriver et laisser descendre d’innombrables passagers à destination d'Heliohapt ou peut-être certainement en correspondance. Sans faire plus attention à ce qui se passait plus bas, je tourna le dos à la ville et me changea immédiatement... il semblerait que j'avais malheureusement pris quelques habitudes de mon grand ami Sinbad en ce qui concerne le sommeil si vous voyez ce que je veux dire.

Saisissant mon épée qui trainait à coté de mon lit je me surpris à dire bonjour à Vassago qui ne m'aurait peut-être pas répondu même s'il avait pu le faire. Je poussa les portes et découvris derrière elles deux gardes armés se tenant droit comme des piquets chacun portant un cobra jaunâtre autour du cou qui sifflaient sur mon passage. Ce bruit aurait effrayé bien des gens mais j'avais l'habitude d'entendre ce genre de son et la vue d'un serpent de cette taille ne m'effrayait plus aucunement. Toujours en marchant dans mon palais aux murs faits de pierres bruts j'aperçus un immense serpent rampant a côté de moi la tête ne touchant pas le sol mais atteignant bien le bas de mon ventre.

« Bonjour Jörmund, je ne t'ai pas vu depuis hier soir, tu es allé te promener dans la ville ? »

Certains m'auraient pris pour un fou en me voyant adresser la parole à ce serpent mais il me comprenait et inversement. Nous étions de très bons amis depuis des années et cela ne changerait sans doute pas. Il semblait à part parmi les autres de son espèce, sa taille insufflait la crainte dans ses semblables mais il n'avait rien d'agressif...du moins tant que je lui dis de rester tranquille. Il sifflait a côté de moi en continuant de ramper jusqu'à ce que la fatigue... ou la flemme s'empare de lui et commença à s'enrouler autour de moi.

« Ah...on dirait Sharrkan. »

Je ne pris pas le temps de passer par les cuisines pour manger car je détestais m'empiffrer dès le lever du soleil. Je pris la direction de la sortie du palais passant devant de nombreuses personnes qui s'inclinaient et s'écartaient sur mon passage tandis que je dévalais les longues et épuisantes marches menant à la ville. Une fois arrivé en bas, je me retourna pour admirer mon palais... qui avait une fière allure de Pyramide lorsqu'on n'était pas en haut des marches.

Je commença donc à marcher dans la ville, les regards des enfants se posant sur moi et sur la fière créature qui se tenait là autour de moi. Ma barbe royale brillait sous le soleil tout comme mon némès ainsi que les autres orfèvres que je possédais. Je passais à coté de nombreux marchands qui me proposaient ici et là quelques produits mais je refusais humblement en leur faisant un bref sourire afin de ne pas les mettre mal à l'aise. Cependant l'un d'eux assista au point que je ne puis refusé son offre qui était un grand sac rempli de fruits. Bien entendu je ne pouvais accepté autant de choses que j'avais déjà et je les distribua aux diverses personnes que je croisais.

Ayant terminé ma petite promenade matinale, je m'apprêtais à rentrer quand Jörmund se braqua soudainement quittant mon corps pour ramper rapidement en direction d'une ruelle non loin d'où je me trouvais. En temps normal je l'aurais laissé s'en aller mais une chose au fond de moi m'incitait à le suivre ce que je fis sans hésiter. Je le retrouvais quelques mètres plus loin et il m’indiqua de grimper sur une des habitations de cette rue plutôt sinistre. Je m'exécuta et attendis quelques secondes avant d'entendre quelqu'un hurler mais ce hurlement fut si soudainement interrompu que ça ne pouvait pas être anodin. Alors que je m'apprêtais à y aller, je cherchais Jörmund du regard et il ne se trouvait plus dans les parages. Tant pis pour lui, je me précipita à l'endroit d'où venait le cri mais sans descendre des habitations.

En arrivant, toujours perché, j'aperçus Jörmund barrant la route à trois personnes qui n'osaient plus avancer d'un simple pas. En effet, ce serpent insufflait réellement la crainte mais pas uniquement chez les siens apparemment...

-Le serpent du roi, si on le capture on pourra en faire quelque chose j'en suis persuadé !
-Tu es fou ? Regarde sa taille !
-Taisez-vous, faisons demi-tour vite !

Manque de bol, trois gardes qui veillaient sur les alentours avaient entendu le cri de la jeune fille. Ces malfrats faisaient-ils réellement parti d'Heliohapt ou étaient-ils parvenu à ce royaume par bateau ? Peu importe, ils s'arrêtèrent immédiatement face aux gardes et s'apprêtèrent à se battre lorsque je descendis de mon perchoir afin de leur faire face.

-Je vous déconseille de vous en prendre aux gardes, connaissez-vous les sanctions encourues ?

Leurs yeux sortirent de leurs orbites en me voyant et leurs visages se décomposèrent aussitôt. Ils n'avaient sans doute pas l'intention de résister et porter atteinte au roi serait bien stupide.

-Saisissez-vous d'eux et faites-les disparaître de ma vue.

Le ton cinglant que j'avais employé sembla les faire frissonner et les gardes se saisirent d'eux immédiatement. Jörmund revint vers moi et s'enroula une nouvelle fois autour de moi. Il était certes lourd mais je pouvais supporter son poids durant plusieurs heures. Je marchais donc accompagné de mon compagnon en direction de la jeune fille qui semblait avoir été frappée au visage par ces bandits de pacotille. Je lui tendis alors la main avec un petit sourire en coin pour m'excuser de cette malencontreuse aventure.

-Veuillez m'excuser pour ce qui s'est passé belle étrangère. Ne vous éloignez pas de la ville et faites très attention durant votre séjour à Héliohapt.

Je m'apprêtais à partir quand je sentis l'emprise de Jörmund se resserrer soudainement. Je savais très clairement ce qu'il voulait me dire mais je ne pouvais pas et ne voulais pas aborder une étrangère d'une bien autre manière... « à la Sinbad » si je puis dire. 

S’étant pris un coup, la tête d’Âamet s’était aussi cognée contre  le mur. Décidemment, et c’est que ça faisait mal en plus il n’ y était pas allé de main morte, enfin, pendant ses entrainements elle avait vécu bien pire…  Tournant la tête, regardant ces abrutis s’enfuir sans le butin parce qu’un serpent leur barrait la route… Un serpent ? Elle cligna des yeux ? Est-ce qu’elle s’était cognée la tête un peu trop… Violemment ? Hum… Peut-être pas vu que les brigands s’étaient arrêtés. Elle avait bien entendu le mot « Roi » ? Non, c’était sûrement le mal de tête.

Voilà que maintenant elle entendait des pas, de l’autre côté alors que les pseudos-voleurs essayaient de s’enfuir les gardes arrivaient, avaient-ils entendu son appel de détresse ? Elle soupira. Une vois s’éleva soudainement du même côté duquel le serpent était arrivé, plutôt grave et imposante en fait, Âamet n’avait encore rien dit elle était subjuguée par le nombre de personnes qu’elle venait d’embêter parce qu’elle n’avait pas été capable de se défendre, cela s’était passé si vite. Elle aurait sans doute réussi à rattraper les voleurs. L’homme qui venait d’arriver venait d’ordonner aux gardes de les emmener, il avait l’air plutôt grand, et plutôt très riche aussi. Âamet clignait des yeux, toujours avachie contre le mur, elle n’était pas dans son pays, elle n’avait pas vraiment osé bouger en fait. Ce fut comme un électrochoc lorsque l’inconnu au serpent – comment faisait-il pour supporter son poids ?- se dirigeait vers elle. Inconsciemment il lui rappelait Sphintus, il en avait un lui aussi, mais beaucoup plus petit ! Mais aussi Sharrkan. Oui il ressemblait à Sharrkan. Enfin, de toute manière elle avait pris Sphintus pour Sharrkan alors…

Celui-ci lui tendait la main. Surprise par cette attitude ( et le serpent aussi !) Âamet la prise délicatement tout en se relevant rougissant légèrement de tant de proximité avec un inconnu, mais qui venait sûrement de sauver ses affaires et son voyage ici. « Belle étrangère ? » La jeune femme rougit encore plus. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’excusait cela dit…

« Ah vous n’avez pas besoin de vous excusez, ce n’est pas votre faute ! Je n’avais qu’à faire un peu plus attention. Merci beaucoup de m’avoir aidée. » Âamet passait une main sur sa joue qui était un peu douloureuse, se la massant légèrement. Elle ne pouvait pas laisser cet homme partir sans l’avoir remercié dans les formes et sans connaître son identité. Elle avait déjà oublié que les voleurs avaient précédemment parlé de Roi. Oh bien sûr elle connaissait le nom du souverain d’Heliohapt, mais pas à quoi il ressemblait. « Je… Je m’appelle Âamet, Âamet Loueseni, je viens d’arriver à Heliohapt aujourd’hui, puis-je vous demander qui vous êtes ? J’aimerai vous remercier en bon et dues formes pour l’aide que vous m’avez apportée. » Quoi faire pour un inconnu, là était bien la question. Certes il avait énormément de dorures, mais elle pensait plus à un très haut noble qu’au Roi de ce pays, elle pensait qu’il n’y avait qu’à Sindoria qu’on trouvait le Roi dans les rues.

Elle s'était présentée spontanément à moi sans même que je ne lui demande quoi que ce soit, elle était décidément très bien élevé et c'est peut-être à cause cet air fragile qui l'accompagnait qu'elle avait été prise pour cible par ces brigands qui regretteront très vite leurs actes. Aucun méfait ne restait impuni dans mon royaume bien loin de là. Je n'étais pas un tyran car si ça avait été le cas je doute que Sinbad aurait accepté de s'allier avec moi mais il est nécessaire de faire régner un certain ordre dans le royaume sinon l'anarchie s'installerait bien rapidement.

Elle s'appelait donc Âamet et je l'avais sauvé de ses ravisseurs qui n'avaient pu repartir qu'avec une crainte de subir le châtiment qui était réservé à des malfrats de leur espèce. Alors que je lui tournais le dos, elle ne put voir la mine déconfite que j'affichais lorsqu'elle me demanda mon nom. Bien entendu je compris très bien que Jörmund rigolait intérieurement sans pouvoir l'exprimer mais il remonta sa queue sur mon épaule pour me la tapoter amicalement montrant son soutien dans cette terrible épreuve que je venais de traverser.

-Je me nomme Armakan Amun-Ra très chère, à mon tour de vous demander quelque chose si vous me l'autorisez. Qu'êtes-vous donc venue faire à Heliohapt ?

Reprenant mes esprits pendant que je parlais, je me tourna vers elle affichant cette fois-ci un visage plus sombre mais pas moins amical. Je la regardais attentivement ressentant toutefois quelque chose de particulier en elle. Jörmund quant à lui ne semblait pas intéressé par la conversation que nous tenions et semblait s'épuiser sur mon épaule se laissant lentement endormir. Quel flemmard, il a accompli une bonne action et ça y est il est fatigué... soit.

-Oh, excusez-moi, voici Jörmund un cobra d'Heliohapt et sans doute le plus imposant de tous. Il n'est pas méchant, c'est un animal paresseux mais tout aussi loyal.

J'attrapais la main de la jeune fille et l'attira lentement avec moi dans la ville afin d'être totalement sûr qu'elle serait bien visible de tous et qu'elle ne se fera plus attraper par d'autres bandits si jamais il y en avait encore dans les environs. Néanmoins je préféra rester encore un peu avec cette personne dont la compagnie était très agréable. Nous marchions dans les rues marchandes d'Heliohapt tandis que tous s'inclinaient pour me saluer, c'était aujourd'hui devenu un habitude et même après mes maintes et maintes requêtes concernant leurs saluts un peu trop respectueux à mon goût, ils le faisaient malgré tout.

Jetant un vif coup d'oeil sur ma nouvelle amie si je puis dire, elle marchait sans me parler...du moins allait-elle le faire ou était-elle trop intimidée ? Ne voulant pas créer de malaise entre elle et moi -car il était rare que je me fasse des amis en ces temps et il était hors de question que je laisse échapper une telle occasion-, je finis donc par lui adresser la parole une nouvelle fois.

-Et...

Un garde vint à ma rencontre en hurlant haut et fort mon nom. Que voulait-il encore celui là, ne pouvais-je pas être tranquille plus de trois heures d'affilées ? Je commence à comprendre pourquoi Sharrkan n'est plus de ce pays... devrais-je l'imiter et laisser les rênes de mon royaume à quelqu'un d'autre en qui j'aurais confiance ? Rien que le fait de penser à une chose aussi effrayante me fit frisonner avant de porter finalement attention au garde portant une épée à sa hanche, la peau brune et les cheveux blancs plus longs que les miens.

-Monseigneur, on vous cherche depuis plusieurs heures ! Avez-vous oublié que vous avec de nombreuses affaires à régler?

Mon regard tout d'abord neutre se transforma au fur et à mesure en un regard meurtrier à l'égard de ce soldat mais je me résigna finalement. C'était là le devoir d'un roi aussi... comment est-ce que j'allais annoncé ça à Âamet qui avait déjà probablement entendu toute la conversation.

-Euh... veuillez m'excuser, j'ai quelques affaires urgentes à régler, profitez de la ville, faites comme bon vous semble, je suis sûr que nous allons nous revoir. 
 

Demander l’identité de son sauveur, en quelques sortes, ce n’était pas grand-chose n’est-ce pas ? La décliner aussi, voilà pourquoi la jeune femme l’avait fait en première. Cependant elle ne s’attendait pas à cela. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il dise ce nom-là. Armakan Amun-Ra. Il ne l’avait pas précisé, mais il était évidemment, et elle le savait maintenant, le Roi d’Heliohapt. Le Roi lui-même donc l’avait sauvée, elle était encore plus gênée que toute à l’heure passant du rouge au pâle pendant quelques instants. Il n’avait pas l’air méchant, sérieux certes, mais c’était un homme comme les autres non ? Du moins c’est ce qu’elle voyait à travers Sinbad qui parlait sans différence avec ses généraux et avec le peuple. Elle avait cependant du mal a se tenir d’une façon « normale ». Elle s’inclina tout en s’excusant.

« Je suis désolée de ne pas vous avoir reconnu, Majesté, je ne savais pas à quoi vous ressembliez bien que je connaissais votre identité. » cependant elle ne devait pas oublier que le Roi en question lui avait posé une question. « Eh bien, j’avais envie de visiter ce pays, et je connais quelques personnes qui y sont originaires, alors j’étais curieuse. »

Âamet ne savait pas que Sharrkan était le petit frère du Roi, ni qu’il était d’origine princière, elle ne savait pas non plus que Sphintus était un noble d’Heliohapt, mais ça allait, elle aussi était noble. Enfin ces histoires n’allaient sûrement pas l’intéresser. Le regard vert de la jeune femme vint ensuite se poser sur l’immense serpent qui était enroulé à Armakan. Il me le présentait en tant que son cobra, Jormund, il n’avait pas l’air spécialement méchant, c’était vrai.

« Il a l’air vraiment impressionnant ! Il n’est pas trop lourd sur vôtre dos ? »

Parfois même Seth commençait à faire mal à l’épaule d’Âamet alors un cobra de cette taille… Mais soit, pas le temps de penser plus, le Roi en question pris la main de la brune pour l’entrainer vers lui, bien évidemment elle s’en sentit gênée, mais bon, pouvait-on dire que c’était un ami comme un autre ? Pas vraiment parce qu’une fois qu’ils étaient au centre-ville tout le monde s’inclinait devant Sa Majesté et la jeune femme en était un peu gênée tout de même. Le silence s’installait cependant, il fallait dire qu’Âamet était occupée à regarder ce nouveau pays, entouré par une sorte de… protecteur ? qu’était le souverain. Aussi parce qu’elle n’osait pas lui adresser la parole, mais surtout parce qu’elle hésitait sur quelles questions poser. Il allait parler et elle relevait la tête vers lui pour l’écoutait – parce qu’il faisait quand même une tête de plus qu’elle – mais sa parole fut coupée par un garde qui l’appela. La jeune femme se tournait aussi vers lui. Apparemment il avait du travail, et il n’était pas spécialement content d’en avoir.

« Oh je comprends ! mais peut-être pourrais-je vous aider ? A quoi que ce soit ! Il faut bien que je vous rende la pareille, même si je réalise que ce que je dis est idiot, je ne vois pas trop en quoi je pourrai vous être utile. »

Gênée Âamet se grattait la tête, Armakan était bien amical avec elle et il l’avait même emmené en ville alors qu’il aurait pu la laisser seule, alors comme elle avait fait avec Sphintus elle souhaitait conserver ce début de lien avec lui, mais pas parce qu’il était un Roi non, mais parce qu’elle appréciait rencontrer des gens.

Je soupirais encore et encore depuis que ce garde était venu me quérir. Quelle plaie ! N'aurait-il pas pu faire semblant de ne pas me trouver ou quelque chose du style ? Non il a fallut qu'il prenne son rôle trop au sérieux et qu'il vienne me chercher en plein milieu de la rue marchande. L'insatisfaction se lisait sur mon visage tandis que j'entendais Âamet me proposer très gentiment son aide dans les affaires administratives d'Heliohapt. Bien entendu je n'avais pas envie de l'embêter avec toute cette paperasse qui m'attendait mais je ne pouvais pas non plus la laisser seule.

Bien que je sentais en elle une force non négligeable, que je savais qu'elle était capable de se défendre seule, mon instinct en fit tout autre chose. Je posa mon regard déconfit sur elle et revint sur la décision que j'avais prise quelques secondes auparavant.

-Tu peux venir avec moi si tu le souhaites, tu pourras avoir une vue merveilleuse en haut du palais royal.

Alors que je m'apprêtais à me diriger vers les marches de la pyramide à quelques mètres de nous, le garde qui devenait de mois en moins supportable s'approcha une nouvelle fois de moi et me demanda s'il était vraiment prudent d'emmener une inconnue aussi belle soit-elle dans le palais royal et d'autant plus lorsque j'avais à régler des affaires du pays. Il croisa mon regard froid et n'eut pour seule réponse qu'il n'avait pas à se mêler de mes affaires personnelles. Fort heureusement pour lui il n'avait pas insisté et marchait maintenant en retrait derrière nous tandis que je commençais à grimper les marches recouvertes de fines poudre d'or s'élevant dans les airs à chaque pas.

-Il n'y a pas de mal à ne pas m'avoir reconnu Âamet-san, si vous me permettez de vous appeler ainsi. J'ai cru comprendre aussi que vous vouliez visiter mon royaume, que diriez-vous de le faire en ma compagnie une fois que j'aurais régler toutes ces affaires ennuyeuses?

J'espérais qu'elle dirait oui mais au fond de moi je me sentais des plus anxieux dans l'attente de sa réponse. Alors que Jormund continuait de roupiller sur mon épaule, ses écailles brillantes reflétant les doux rayons du soleil, je baisse les yeux afin de vérifier que mon épée était toujours là et elle n'avait pas bouger d'un centimètre.
Une fois arrivé en haut des marches, je pris quelques secondes pour enlever le gros flemmard que je portait depuis quelques minutes déjà et le déposa lentement sur le sol tandis qu'il s'enroulait de lui-même toujours en dormant. M'étirant en levant les bras le plus loin possible, mes muscles se dégourdirent aussitôt me procurant une sensation de bien être si agréable que je laissa échappé un soupir.

-Oui, il n'est pas très léger mais je peux le supporter quelques temps.

Je lui proposa donc de se retourner et d'admirer la vue plongeante que l'on avait sur Heliohapt de cette hauteur-ci. Le désert s'étendait d'un côté tandis que la mer nous offrait sa magnificence et le doux parfum d'une brise provenant de très loin dans sa direction. A son opposé se trouvait donc un désert où plusieurs grande pyramide toutefois moins imposantes que celle où nous nous trouvions certaines contenant nos secrets et d'autres étant des prisons regorgeant d'innombrables pièges.

-Choisissez l'une d'elle, nous iront la visiter ensemble si cela peut vous faire plaisir.

Je lui souris et l'invita à pénétrer dans mon palais sous les regards interrogateurs des gardes et des servants qui oublièrent de s'incliner tant ils étaient surpris. Eh bien quoi ? Le roi n'avait-il pas le droit d'inviter ses amis dans son palais ? Ils pouvaient tous lire sur mon visage une satisfaction qu'ils n'avaient pas vu depuis bien longtemps et je m'en félicitais pour une fois. Nous marchions dans le palais qui aurait été un véritable labyrinthe pour quelqu'un n'ayant pas vécu ici plus d'un mois. Heureusement qu'Aamet était avec moi car elle se serait très vite perdue et mes serviteurs aussi têtus soient-ils l'auraient vite mis à la porte et attiré ma colère sur eux. 
 

Sa Majesté n’avait pas vraiment l’air très content d’être perturbé pendant qu’il s’occupait la jeune Âamet. Il n’avait pas l’air très vieux, elle lui donnait un peu moins que l’âge de Sinbad, ses responsabilités étaient-elles nouvelles ? Ou alors en avait-il tout simplement un peu marre de ces journées administratives ? Elle n’osait pas demander et ne le ferait pas de toute manière, elle ne souhaitait pas se mêler de cela, il était le Roi elle était une… voyageuse, si l’on pouvait le dire ainsi. Elle lui avait même demandé si elle pouvait l’aider. C’était terriblement stupide de sa part oui, mais il ne le releva pas à sa surprise, peut-être lui aussi souhaitait-il passer du temps avec elle-même en tant que Roi ? Il lui proposait de venir au Palais Royal. Nul doute que la proposition l’enchantait, elle en était honorée.

« J’accepte votre proposition avec plaisir, Majesté, merci beaucoup. »

Âamet s’inclina mais entendait le garde venir dire à son Roi. Elle était interloquée par tant d’irrespect de la part de celui-ci, mais aussi gênée d’être considérée de cette manière par la garde de ce pays même si c’était la stricte vérité. Il était vrai qu’il devait sûrement s’inquiéter pour la sécurité du Roi, c’était normal. Armakan n’en avait pas l’air du tout content et il lui lança un regard froid digne d’un Roi qui ne souhaitait pas qu’on le dérange dans ses affaires privées. Âamet ne se permise pas vraiment de marcher côte à côte avec le souverain, alors elle était une ou deux marches en dessous, pas assez de loin pour en déduire d’une véritable hiérarchie, mais assez pour elle pour faire comprendre que malgré son invitation elle se montrerait plus que polie envers le Roi.

Même les marches étaient belles, le palais était vraiment haut, en fait elle n’y avait pas fait attention, mais d’en bas, c’était véritablement imposant, tout comme les richesses de ce pays, rien que l’allure de leur Roi l’était même s’il avait l’air sympathique. Celui-ci continuait la conversation avant qu’ils aient été interrompus par le garde. Il ne lui en voulait pas de ne pas l’avoir reconnu.

« Je vous remercie, et je vous en prie, appelez moi comme vous le souhaitez ! Je serai honorée de je faire en votre compagnie, je ne vois pas qui pourrais mieux me parler de votre pays que vous, en espérant ne pas trop vous déranger dans votre emplois du temps qui doit être un peu chargé… »

Il devait l’être si un garde venait chercher le Roi même en ville sans lui accorder de répit. Âamet dirigeait ensuite a nouveau son regard vers le grand serpent que portait le Roi. Il avait l’air de s’eendormir, et il l’éblouissait même un peu. Ils finirent par arriver en haut du palais, on sentait déjà un peu la brise. La jeune femme observait Armakan l’enlever pour le voir s’enrouler et continuer de dormir, elle ne pu que sourire à cette scène, c’était presque… mignon ? Elle pensait soudainement à Seth qui n’était pas encore allé vers elle d’ailleurs… devait-elle l’appeler ? Elle espérait qu’il ne s’était pas perdu ou qu’il ne se battait pas avec un serpent, ou pire qu’il n’en avait pas blessé un qui appartenait à quelqu’un. Mais ces grandes étendues de sable devaient sûrement lui faire plaisir. La jeune femme regardait ensuite le décor… elle allait même plus proche, sur une sorte de terasse, à un mètre du Roi pour admirer le paysage.

« Wouaa ! C’est magnifique ! Ce pays.. Votre royaume est très beau ! »

Cela pouvait passer pour un compliment de forme mais c’était véritablement sincère, la jeune femme n’aimait pas la flatterie pour la flatterie, mais elle trouvait important de dire sa pensée, surtout au Roi de ce pays. Il lui proposa même de visiter une des pyramides. Elle en était très contente ! Elle ne pouvait refuser l’invitation.

« Oui avec plaisir, nous pourrions visiter la plus proche. »

Le Roi invita ensuite la jeune femme a venir voir le palais, il était plein de dorure et c’était impressionnant, plus encore que le palais du Roi Sinbad même si cela n’était pas comparable, la civilisation n’était pas la même. Elle répondit à son sourire par un autre sourire, mais pas d’une manière trop familière, d’ailleurs pas entreprenante, la jeune femme n’avait pas osé regarder le souverain dans les yeux, cela serait trop déplacé pour elle. Lorsqu’elle pénétra dans le palais, les gens étaient comme interloqués et personne ne s’inclinait face au Roi. La jeune femme rougissait, se rapprochant un peu d’Armakan, n’appréciant pas être le centre d’attention, baissant légèrement le regard comme pour se cacher. Elle finissait par observer le Palais.

« Votre palais est vraiment immense, on s’y perdrait… »

Je l’entraînais avec moi dans mon palais après qu'elle ait fini d'observer la beauté d'Heliohapt laissant Jormund derrière nous. Marchant dans les couloirs du palais, j'entendis Aamet parler derrière moi et souris à sa remarque. Bien sûr qu'elle se serait perdue dans cet immense bâtiment mais elle n'avait pas de soucis à se faire, elle était avec l'une des deux personnes qui connaissaient le mieux cet endroit... l'autre étant probablement à Sindoria.

Continuant encore quelques minutes, j'avais attrapé la main d'Aamet rapidement afin d'être sûr qu'elle ne s'égare pas par mégarde mais aussi parce que ce rapprochement me faisait un grand bien, sensation que je n'avais jamais rencontré auparavant. Nous arrivions devant une porte quand celle-ci s'ouvrit brusquement faisant trembler les fondations même de mon palais. A la fois surpris et comme si je savais ce qui allait arriver, je ne bougea pas et serra instinctivement la main d'Aamet un peu plus fort. Devant nous se tenait un grand homme, la barbe longue et grise semblait toucher le sol tandis que son visage ridé arborait une expression qui me semblait à la fois dangereuse mais tout aussi amicale.

Je lui souris de plus belle tandis que je vis que son regard se détourna quelque peu, toisant ma main qui tenait toujours celle d'Aamet. Son regard revint alors vers moi et il me demanda qui était cette jeune fille qui m'accompagnait avec une voix si grave qu'elle résonna en moi. Immédiatement je lui répondis qu'il s'agissait d'une amie que je venais de rencontrer et ce fut sans doute ma plus belle erreur. Il se saisit de moi et me rapprocha d'une main ferme, décollant mes pieds du sol afin que je sois à sa hauteur et que je puisse le regarder droit dans les yeux. Il m'assura dès cet instant qu'il allait renvoyer cette fille en dehors du palais et ce fut sa plus belle erreur à lui. Mon visage s'assombrit aussitôt tandis qu'il me parlait toujours en argumentant pour des raisons que je n'avais pas envie d'entendre, je finis par le prendre de court en plein milieu de l'une de ses phrase qui ne semblait pas avoir de fin :

-Dois-je te rappeler qui est le roi d'Heliohapt ? Tu as beau être le tuteur que mes parents ont choisi pour moi, tu n'as aucun pouvoir sur moi.

Il ne tarda pas à me lâcher tandis que je fermais les yeux, il compris alors qu'il aurait mieux valu me laisser passer maintenant plutôt que de courir le risque de détruire le palais entier. Il s'écarta donc et m'indiqua que toutes les affaires urgentes que j'avais à régler aujourd'hui se trouvaient sur mon bureau en face de la fenêtre d'où les rayons du soleil pouvaient entrer et illuminer toute la pièce. Ce bureau fait de bois était plutôt grand et plusieurs personnes pouvaient s'asseoir sans empiéter les unes sur les autres. Les chaises elles aussi faites de bois possédaient toutes des accoudoirs taillés dans de l'or tout comme un symbole doré incrusté dans chacune d'entre elles représentant le grand soleil d'Heliohapt.

J'invitais Aamet à prendre place à coté de mois tandis que je m'attelais déjà à la tâche pour terminer le plus tôt possible afin de visiter l'une des pyramides qui se trouvaient dans le royaume. Y aller à pieds aurait été bien trop épuisant vu la chaleur torride de ce pays, si nous pouvions y aller par téléportation nous n'hésiterons pas un seul instant. Ne voulant pas l'embêter, je lui proposa donc de faire comme elle voulait dans cette pièce, de nombreux ouvrages étaient présents dans la salle disposés sur divers étagères ornées d'or qui reflétait vivement les rayons du puissant soleil.

-Je suis désolé de vous ennuyez avec tout ceci, pourriez-vous peut-être me parler un peu de vous ? Je vous épargnerai mon histoire ne vous en faites pas.

Pensant que ma réputation me précédait, je n'avais aucunement envie de rabâcher des choses dont il était possible qu'elle avait déjà entendu ici ou là sur moi ou même sur mon petit frère que je n'avais pas revu depuis quelques temps déjà. 
 

Oui Âamet se serait probablement perdue s’il l’avait laissée ici sans rien dire. Mais elle était aussi très heureuse de pouvoir visiter le palais du Roi, même si elle se demandait sérieusement ce qu’elle avait pu faire pour s’attirer cette faveur. Elle ne voulait absolument pas déranger et elle ne se sentait psa vraiment chez elle. Elle hésitait entre être heureuse ou simplement avoir l’impression de déranger. Mais il l’avait invité non ? Âamet soupira silencieusement, elle arrivera peut-être à être plus à l’aise plus tard.

En attendant le Roi lui avait prit la main, à ce geste elle avait rougit, bien évidemment. Elle ne pouvait pas faire autrement. C’était une délicate attention malgré le fait que cela la dérangeait. Soudainement une porte s’ouvrait, faisant trembler les alentours et la jeune femme en sursautait. Elle sentait qu’Armakan avait serré sa main un peu plus fort. Etait-il stressé ? Quelque chose se passait que la jeune femme n’avait pas remarqué ? Il y avait en effet un homme. Elle ne le connaissait pas, était-ce le père d’Armakan ? Elle pris presque peur lorsqu’il demandait qui elle était. Armakan répondit pour elle et…

« Ma.. Majesté ! »

Souverain qui se fit carrément soulever, c’était le Roi d’où cette personne lui faisait ça ?! Et ça avait l’air d’être la faute de la jeune femme, en plus, parce qu’il l’avait invité dans son palais… Mais c’était son propre palais ? Elle avait un peu peur et regardait Armakan. Sa voix se fit finalement entendre, il n’était pas un parent, mais simplement son tuteur. Enfin il le lâcha. Le regard d’Âamet se dirigeait vers le Roi, inquiète : allait-il bien ? Il avait l’air. Finalement, elle regardait la pièce, il s’agissait en fait d’un bureau. Vraiment riche aussi. Est-ce qu’elle avait vraiment sa place ici pour être nommée « amie du roi » ?

Lorsqu’elle fut invitée à s’asseoir, bien qu’un peu gênée, elle le fit quand même car il allait sûrement en avoir pour un petit moment. Finalement, après qu’elle eut observé l apièce, il lui demandait de parler un peu d’elle. Histoire de faire la conversation.

« Hum et bien… Je viens de Sindoria, je suis une magicienne, mais je me bats aussi à l’épée, enfin j’essaye, hum… que dire d’autre… Mes parents sont des nobles, oh et je ne sais pas si ça va vous intéresser, mais je possède un faucon. Enfin là, il s’est envolé mais je pourrai l’appeler une fois qu’on sera dehors, ou près d’une fenêtre. Il n’a pas l’air de trop apprécier les cobras par contre. » La jeune femme eu un rire gêné en se rappelant la réaction de Seth face à Kukulcan. « Et puis vous pouvez me parler de vous aussi si ce n’est pas trop indiscret, je ne connais rien de vous, ni de votre pays d’ailleurs. Ou du moins pas grand-chose. »