« Les ennuis, c’est comme des mouches autour d’un pot de miel, ça vous tombe dessus touuuuuuut le temps… » (PV Pyrrhon)

Taly’An n’était pas vraiment le genre de fille à sortir tard le soir et à trainer dans les rues de Balbadd. De caractère trop noble, sans doute un peu trop chouchoutée par son père durant son enfance, la jeune magicienne avait de plus en plus de mal à supporter la misère des habitants de son pays, une misère qu’elle-même avait déjà connu… En fait, c’était probablement pour cale, qu’elle ne la supportait pratiquement plu. Sentir ses odeurs, entendre ses bruits de crève-misère, le moindre touché lui était parfois insupportable, car oui lui rappelait sans cesse la situation dans laquelle elle avait vécu ses premières années de vie. Dans la crasse, à mourir de faim certains soirs… la misère était toujours signe de mort, sa mère en était l’exemple même…. Et c’était pour ça que pour rien au monde, à l’heure où les chiens sortent de leurs cachettes, la jeune femme ne s’imaginait les rejoindre…

Ce fut pourtant ce qui se produisit ce soir-là… Pour quelle raison, elle l’ignorait, mais instinctivement, ou peut-être tout simplement par courage, la blandinette était sortie de la demeure de son père, seule, ayant demandé à son garde du corps de lui laisser un peu de répit. Pourquoi était en fait la seule question qui tournait dans sa tête. Et justement, la jeune femme était dans l’incapacité totale d’y répondre.

Mais pourtant, elle continuait d’avancer d’un pas assuré dans les rues de Balbadd, ayant occasionnellement laissé de côté ses bijoux sa cape et ses robes richement décorées pour une beaucoup plus simple et uniforme, resserrée au niveau de la taille, ses cheveux attaché en une épaisse natte grossière. Certes, on pouvait considérer qu’elle était à présent habillée normalement et pouvait passer pour une fille de fermier, sauf que la sale petite fille qu’elle était avait pris l’habitude, une habitude à présent de ancrée dans ses gênes, de toujours marcher la tête haute, le port noble. Par prétention peut-être, ou plutôt pour afficher avec fierté ses origines…

En tous les cas, à chaque fois, il était de coutume que Taly’An attire les ennuis comme un pot de miel attirait les mouches, et comme il était à prévoir, ils ne tardèrent pas à lui tomber dessus.

En effet, alors qu’elle venait de quitter miraculeusement les quartiers malfamés en vie, saine et sauve, et sans cette envie pressante de prendre la fuite et de rentrer rapidement chez elle pour se planquer sous ses couettes, un incident survint. Car, si la jeune fille grâce à un entrainement acharné de ses sens avait réussi en grande partie à surpasser sa cécité, elle restait malgré tout aveugle, la cause même de ce qui s’en suivit…. Bien que même une personne avec une visibilité pareille n’aurait pas fait mieux.

Tandis qu’elle avançait calmement sur une des places de la ville chargée de monde, une majorité des boutiques encore ouvertes, marchands de fruits et autre, justement tant que nous en parlons, la jeune femme à en devenir ralentit justement le pas pour pouvoir profiter de la délicieuse odeur que dégageaient certaines variétés, elle marcha malencontreusement… Eh bien sur la queue d’un chat. Chat qui lui sauta alors à la cheville, lui faisant mal, l’albinos se dégagea dont mais pas dans la bonne direction et se rattrapa sur l’étalage juste à côté d’elle et qui ne mit pas longtemps avant de faire tomber plus de a moitié de sa cargaison…

En bref, comme à chaque fois, la magicienne de glace se créait des problèmes avec les habitants de la cité pour une broutille. Sauf qu’elle entendant d’abord les éclats de rire autour d’elle elle rougit, mais lorsque la voix du propriétaire de l’étale commença à s’énerver, là, elle devint aussi pâle qu’un linge…. Ah non…. Pas encore lui ! Elle n’avait sérieusement pas recommencer !

Quand les ennuis
vous tombe dessus.

« Surtout que le problème en question est narcissique »
Taly'an & Pyrrhon

Pyrrhon était de sortie ce soir là, vagabondant dans les rues désertes, ou presque, car pour avoir vécu dans les taudis, il savait parfaitement que beaucoup de gens vivaient cachés dans les bidonvilles misérables de cette ville. Quelques fois il entendait les bruits de pas furtif de ses habitant de l'ombre. Mais tout cela n'inquiétait pas le jeune homme. Du moins ne semblait pas l'inquiétait, il marchait d'un pas confiant, une dague à sa ceinture prouvant qu'il pouvait se défendre, il n'avait absolument rien de discret. Avec ses cheveux pétant de couleur rose virant sur le rouge et ses vêtements tout aussi discret, Pyrrhon ne semblait pas être la définition même de la discrétion.

Arpentant les rues il finit par déboucher dans une sorte de petit marché assez calme, du coin de ses yeux bleu il aperçu un petit chat tout mignon, qu'il s'empressa de prendre dans ses bras pour le fixer d'un air curieux. Il se demandait ce que faisait ce félin, aussi mignon -mais pas autant que lui, évidemment- tout seul dans les rues. Sans doute faisait t-il comme lui, dérobant nourriture et de quoi vivre. Car oui, même si aujourd'hui Pyrrhon ne vivait plus dans le besoin et la misère, il avait garder une fâcheuse tendance à .. disons emprunter quelques objets qui lui tombait sous la main. Et le pire c'est qu'il était doué. Un ou deux sourire et cela suffisait en général à détourner l'attention. D'autant plus qu'on parlait évidemment du fameux sourire divin de Pyrrhon.

Soudain Pyrrhon eut la peur de sa vie, oui oui, en effet le "mignon petit chaton" venait de frôler son (magnifique) visage de ses griffes acérées. Affolé, Pyrrhon s'empressa de lâcher le petit monstre loin de lui, ou plutôt de le balancer loin de lui. Le tout dans un cri tout à fait viril bien sûr.

Il suivit des yeux le dénommé monstre qui s'éloignait, il l'aurait juré, avec un sourire démoniaque sur les babines. C'est alors qu'il vit la scène la plus délirante de toute sa vie. Une fille, assez jolie il fallait avouer avec ses cheveux pâles et ses grands yeux bleu, venait de marcher sur la queue du félin démoniaque. Ce dernier, en véritable mini démon avait sauté sur la jambe de sa pauvre victime qui avait basculée sur un étal de fruit. C'était hilarant ! Lui même n'avait pas pût retenir un ou deux éclats de rire. Bon en fait il était toujours plié. Au bout d'un moment ce fut le vendeur qui lui ne rigolait absolument pas qui fit reprendre ses esprits à Pyrrhon. En effet ce dernier semblait mais vraiment pas content du tout, si bien qu'il était en train de passer un savon à la jeune femme.

Là encore, Pyrrhon trouvait ça terriblement drôle ! Mais prit d'une soudaine galanterie, il s'approcha de la jeune femme. Ah .. en fin de compte on l'avait juste poussé devant. Sans doute parce qu'il était divin ! Enfin, maintenant qu'il y était, il devait assurer, enfin, il assurait toujours bien sûr. Il se recoiffa d'un grand geste de la main tandis que de l'autre il attrapait le démon avec prudence, non sans lui jeter un regard noir avant bien sûr.

" Hum .. je suis là en temps qu'envoyé divin heu témoin, et le fait est que c'est le démon ici présent, autrement appelé chaton pour les naïfs, qui est responsable de tout cela .. et maintenant .. je vous laisse vous en assurer par vous même ! Allez, à l'attaque grosminet ! "

Sur ces belles paroles, Pyrrhon fit la chose la plus naturelle du monde, il balança le chaton sur le vendeur et empoigna la fille de son autre main avant de se mettre à courir vers une direction opposée à celle du marché. Et voilà comment réussir la sortie la plus discrète du monde et accessoirement le kidnapping/sauvetage le plus divin de l'univers.

CODAGE PAR MADOUCE SUR EPICODE