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 Où l'information prime sur l'action [21 de Chaabane 1002]

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۞ 1ère apparition : 12/06/2017

۞ Rukhs : 57

۞ Rukh rose : Célibataire

۞ Localisation : Kou

Fiona
Fiona

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MessageSujet: Où l'information prime sur l'action [21 de Chaabane 1002]   Où l'information prime sur l'action [21 de Chaabane 1002] EmptyDim 2 Juil - 22:46

D'une pierre deux goules
 La chasseuse de monstres avait mis pied à terre trois jours auparavant dans le port. Un vent nouveau venait fouetter son visage, agressé par le sel marin et par les marques visibles de fatigue. Alors même que le voyage dura dix jours, ces secousses incessantes, les bravades constantes des marins ou encore ce jour de tempête l'avait harassée. S'étant jurée d'arriver fraîche et disponible le jour de son arrivée dans l'Empire Kou, elle pestait de son fébrile état de santé. Fiona avait déjà tout planifié, elle savait que même en payant de ses dernières pièces le voyage jusqu'en terres impériales, elle aurait des possibilités de contrat. Sa confiance en elle n'avait toujours pas défailli, car l'entreprise était risquée, une fois sa dette payée au capitaine, elle était quasiment sans le sou. Les marins la laissèrent là, s'adonnant à leurs tâches respectives : descendre les marchandises ou prendre du bon temps dans les bas quartiers. L'idée leur parut bonne de ne plus retenter l'expérience avec Fiona qui avait déjà montré les griffes durant les derniers jours.


Fiona demeura sur le ponton un moment, silencieuse, fixant les hauts des toits qui se dressaient devant elle. Comme absorbée par ce panorama, son cœur se gonfla dans sa poitrine. Elle retrouvait sous ses yeux un pays qu'elle avait quitté toute petite, ses origines. Tout la fascinait, l'architecture, le style vestimentaire et le respect mutuel que le peuple semblait se vouer. Les minutes défilèrent comme des secondes et seule la brise marine put la ramener dans une humeur pragmatique. La jeune femme avait compris que cette sensation étrange en elle provenait de son abandon à la naissance, de cette haine qu'elle nourrissait envers sa propre famille d'origine, envers son propre nom. Si elle s'était elle-même étonnée de se trouver nostalgique et prise d'admiration pour cette culture à peine effleurée, Fiona comprit alors que ce fut le douloureux retour chez soi qui la meurtrissait. Elle prit conscience que ses nuits sur le navire ne furent pas écourtées et dérangées par le balancement monotone au creux des courants et vagues, ce qui l'avait ravagée était de retourner chez les siens. La chasseuse de monstres avait peur de croiser le regard de son terrible géniteur. Il serait à coup sûr le pire monstre qu'elle aurait eu à terrasser.

Fiona passa cette journée à prendre du repos, du mieux qu'elle le put et vit sa dernière pièce s'échapper hors de sa bourse. Une chambre douillette dans un établissement commode, et quelques vivres pour les journées futures avaient suffi à lui soutirer l'entièreté de son pécule. Elle ne partagea ses repas avec personne et d'aucuns ne purent lui soutirer quelques paroles que ce fut. Ces journées étaient empreintes de ce qu'elle s'était jurée d'accomplir et de la redoutée confrontation avec ses origines. Sa première nuit à Kou fut hantée par les spectres de son passé, imaginant les ombres de sa famille dansant au dessus de son frêle corps de nourrisson, maudissant sa naissance et sa venue. Et quand son repos ne fut plus possible, lorsque les premiers rayons du soleil annonçaient son second jour en ces terres, elle fut prise de sanglots, pleurant amèrement, les jambes recroquevillées contre sa poitrine. Rien ne pouvait la préparer à la souffrance de se rapprocher de jour en jour de ceux qui la croyaient heureusement morte. Mais quand la haine devenait plus forte que le remord, elle se levait alors, prête à achever sa journée, sachant néanmoins que les ténèbres d'une prochaine nuit rameuteraient à elle ses tourments.

Fiona avait réuni son équipement, ses vivres achetées la veille et avait quitté le petit hameau portuaire, partant pour le nord des contrées, direction Rakushou. Son corps peinait à la porter mais sa volonté était indéniable, elle se refusait à s'ajouter des pauses dans sa longue marche, s'économisant du temps en grignotant sur le trajet. Son seul souci était sa lame, car elle vivait par elle. Un tranchant mal affûté et le danger qui aurait dû être écarté d'un coup vous étripe de ses griffes. Il y avait des priorités et entretenir son outil de travail et de survie en était la première. Le repos arrivait loin derrière et le visage de la jeune femme trahissait ce mode de vie. Au cours de son voyage, s'étant écartée du sentier, une femme quasiment nue vint à sa rencontre. Fiona ne bougea pas d'un pouce, continuant à aiguiser son épée, le regard concentré sur sa tâche. Cette soudaine apparition n'eut pas l'air de l'effrayer ni même de la décontenancer. La femme portait pour tout vêtement un pagne autour des hanches, sa poitrine était nue et le physique de la jeune femme laissait penser qu'elle ne mangeait pas à sa faim. Fiona jeta un coup d’œil rapide et la pâleur de sa peau lui fit plisser le regard, celui-ci devenant scrutateur malgré la pénombre qui s'installait. Peu de personnes possédaient une blancheur proche d'un gris maussade. Fiona vit encore quelques marques au flanc de la femme qui s'avançait encore vers elle, avec un fin sourire, un air naïf dans le regard. Quand la chasseuse de monstres identifia un pas lent et maladroit, des jambes arquées, des ongles anormalement longs, un regard fixe et terne, elle sauta de la souche où elle s'était installée, l'épée déjà en main, se baissant avant d'arriver droit sur sa cible, l'épée parallèle au sol. Le coup fut porté, contre toute attente, aux jambes, dont l'une d'elles quitta le corps de la jeune femme. Au sol, la jeune femme poussa des cris démoniaques, ses ongles grattant au sol tandis qu'elle essayait de fuir en rampant, à présent dans l'impossibilité de fuir à toute enjambée. Rassurée de ne pas s'être trompée, Fiona sourit et donna le coup de grâce dans le torse de la créature.

Quand elle put être sûre que la créature était morte, elle s'agenouilla et vérifia la dentition du cadavre. Ses canines n'étaient pas humaines et la chasseuse de monstres conclut avoir eu affaire avec une goule. L'ennui était qu'elle se trouvait à présent relativement proche de la Capitale et que ces créatures vivaient rarement seules. Elles s'aventuraient peut-être déjà de nuit, sous couvert des ténèbres, dans Rakushou. Alors même que Fiona pensait au fait d'alerter les autorités au plus vite, une ombre fondit sur elle. Ses instincts la firent rouler sur le côté une fraction de seconde avant que la bête ne lui tranchât la gorge. Elle jeta un coup d’œil... Ce fut un autre membre de cette espèce, il ne fallait plus tarder dans cette région. Fiona fit alors appel à son djinn, et Seere lui fournit son pouvoir. L'équipement partiel invoqué, elle fonça à une vitesse folle vers la créature qui anticipa le coup par l'on ne sut quel moyen. Fiona multiplia les tentatives en tournoyant autour de sa cible mais cette goule là était plus incroyable encore que toutes celles que la chasseuse de monstres put rencontrer dans ses aventures. Par une feinte de coup droit, elle put arriver finalement derrière la créature et séparer son buste du bas de son corps. Il y eut un gémissement, mais la mort vint l'attraper rapidement et sévèrement. Le silence retomba.

Le 21 du mois, Fiona entrait dans Rakushou avec deux sacs de cuir sur l'épaule, contenant chacun une main et la tête des créatures. Elle ne fit aucune pause, son plan était clair et précis: se rendre directement au Palais Impérial, récupérer une prime et avertir du danger que pouvaient représenter ces créatures si proches de la Capitale. Il ne fallait pas à s'attendre à une attaque frontale mais à des malices de goules, personne ne voudrait s'y confronter. Si cette idée avait germé dans l'esprit de Fiona, c'était aussi pour glaner des informations sur ses origines, peut-être même à la place de cette prime attendue. Dès qu'elle aurait réglé ses comptes, elle repartirait sûrement sur les routes.
Si elle s'imaginait ainsi le coeur plus léger, son djinn lui souffla, alors que la populace se regroupait sur la place du marché :

« Tu as déjà maudit ta destinée, ne crois pas que ton passé te guide vers cette vengeance à prendre. Une autre voie est possible, Fiona. »


Négligeant ces conseils, elle gardait un pas assuré jusqu'à l'entrée du Palais Impérial, véritable chef d'oeuvre de l'Empire, fierté inébranlable de la famille régnant ici. Arrivant aux lourdes portes, des gardes maintenaient une surveillance acharnée, regardant d'un mauvais œil cette aventurière s'avançant vers eux. Elle les salua et leur montra le contenu des sacs avant de s'excuser. L'un d'eux, visiblement peu habitué et sûrement novice à son poste de soldat, lâcha son repas tout près. Il était vrai que si la vue n'était pas encourageante, le pire était encore l'odeur de putréfaction qui s'en émanait.

« Il me faut parler avec un membre de la famille Ren pour l'informer personnellement de cette menace qui sévit près de la Capitale. Je vous supplie de me laisser entrevoir cette personne. »


Sur ces mêmes mots, elle défaisait déjà la sangle soutenant son épée et la tendit aux gardes armés, ainsi que sa dague. Les deux hommes la jaugèrent un moment, d'abord son visage éreinté et sa cicatrice puis leurs descendirent. Fiona, qui avait anticipé que sa cicatrice pouvait porter mauvais présage avait pris l'habitude de déboutonner ne serait-ce qu'un bouton de plus sur sa chemise, histoire que le décolleté les encourageât davantage. Ils parlèrent à voix basse et finalement ils la firent entrer, l'un d'eux la précédant tandis que l'autre restait à la porte, faisant sonner une cloche signalant qu'une relève était demandée. Devant la porte de l'édifice alors qu'ils avaient passé tout deux les jardins impériaux que Fiona n'avait pas jugé bon de contempler, d'autres gardes les rejoignirent pour une fouille plus avancée. Fiona soupira, levant les bras et les yeux au ciel. Heureusement, elle tomba sur un homme correct qui ne fit même pas état de son décolleté cette fois-ci un brin provocateur. Si les deux rigolos de l'entrée avaient un peu lorgné dessus, il était certain que cette élite de l'Empire n'avait d'esprit que pour leur loyauté indéfectible.

On la fit alors attendre un quart d'heure sur ce pas de porte, tandis que pas moins de cinq gardes l'entouraient, ni curieux ni menaçant, d'un regard terriblement neutre et impartial. Un homme vint la mener enfin dans un dédale de couloirs, où elle ne pourrait véritablement pas retrouver la sortie. Finalement, tout deux entrèrent dans une antichambre pourvue de quatre coussins au sol et d'une table basse en son centre. Un immense mur en papier de riz menait à un balcon sur le jardin impérial. Celui-ci ouvert, Fiona avait la vue sur cette beauté insondable, la faisant reprendre son calme après ce stress accumulé par les fouilles. Les sacs lui avaient été aussi confisqués et devaient être examinés par un commandant de la garde, pensait-elle. Le garde ne dit aucun mot et se figea devant l'entrée, le regard haut. Fiona, laissée dans cette pièce sans aucune autre indication comprit qu'elle devait attendre que l'on vint s'expliquer avec elle. Elle lâcha un soupir et entreprit de s'asseoir en tailleur sur un des coussins face à elle. En examinant la pièce avec attention, elle put comprendre que face à elle, cette divine tapisserie était tendue sur une porte coulissante. Cela consistant sûrement en la porte d'entrée de son futur interlocuteur. Fiona s'attendait au Commandant de la garde, peu sûre qu'un membre de la famille impériale lui même ne se déplaçât.
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۞ 1ère apparition : 24/10/2016

۞ Rukhs : 135

۞ Localisation : Empire Kou

Kougyoku Ren
Kougyoku Ren
GRANDE PRINCESSE

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MessageSujet: Re: Où l'information prime sur l'action [21 de Chaabane 1002]   Où l'information prime sur l'action [21 de Chaabane 1002] EmptyJeu 7 Déc - 18:18





D’une pierre deux goules

Feat Fiona.



L’aube devait pointer le bout de son nez à l’horizon. La jeune princesse n’avait pas besoin d’ouvrir les yeux pour le deviner, le froissement des tissus et les voix agitées des nombreuses domestiques étaient  toujours régulières à ce moment de la journée. Ses frères s’éveillaient et se lèveraient bientôt, il fallait donc que le palais soit resplendissant et les repas prêts. La jeune femme se coucha sur le dos, son bras droit sur les yeux, appréhendant l’heure où elle devrait laisser la lumière du soleil dévorait ses pupilles ensommeillées.

Kougyoku était du genre à apprécier l’aube tout autant que le coucher de l’astre solaire, elle aimait admirer cette force de la nature qui – inlassablement – s’obstiner à les éclairer et à leur apporter de la chaleur chaque jour. Toutefois, aujourd’hui, elle n’était pas d’humeur à ouvrir d’un coup sec les battants de sa chambre pour laisser les premiers rayons caresser quelques carrés de peau nu. La demoiselle avait fait d’horribles cauchemars, tous similaires dans leur ensemble : elle se faisait attaquer par des goules et n’avait aucun moyen pour riposter que de tenter de les fuir.

Cela faisait plusieurs heures qu’elle luttait pour ne pas s’endormir, son dernier cauchemar devait remonter à deux ou trois heures et pourtant, elle gardait encore une couche de sueur sur son épiderme. La princesse rejeta les draps aux pieds du lit et se précipita vers la zone d’eau attenante à sa chambre. La bile était remontée et ne tarderait pas à lui faire rendre le peu de nourriture présent dans son estomac ; honte à elle mais Kougyoku avait grignoté pendant la nuit en espérant qu’avoir l’estomac plein l’empêcherait d’avoir des mauvais rêves. Elle en avait aussi profité pour prévenir les servantes de ne peut rentrer dans sa chambre tant qu’elle n’aura pas fait signe d’en sortir, elle ne voulait pas que quelqu’un la croise dans cet état de panique et aille prévenir l’un de ses frères.

La jeune femme savait déjà d’où venaient ses visions d’horreurs. Les goules étaient devenues un phénomène problématique depuis quelques jours et plus les gardes – envoyés pour les abattre – faisaient leur boulot plus elles apparaissaient en masse. C’était quelque chose qui ne se résoudrait pas seulement avec quelques bataillons et ses frères pensaient déjà à se déplacer en personnes pour mettre un terme à cette épine qui commençait à répandre la gangrène au sein de la capitale. Parce que les goules attaquaient n’importe où, n’importe quand et n’importe qui ; les marchands hésitaient à se rapprocher ou à s’en éloigner et le commerce commençait à sombrer.

Le dos contre le pan d’un mur, Kougyoku respirait difficilement. Elle n’aimait pas vomir et encore moins pour une raison aussi stupide que des cauchemars. Que dirait-on d’elle si on la voyait dans cet état lamentable pour une mauvaise nuit ? Ça ne pouvait pas être pire que les rumeurs qui couraient actuellement.
Elle regarda le bain, si elle ne demandait pas aux domestiques de lui apportait de l’eau chaude, c’était glacée qu’elle allait devoir se laver. Les habits de nuit finirent sur le sol tandis qu’elle rentrait dans le liquide froid, des frissons parcouraient sa peau mais elle n’en avait cure à ce moment-là. La sensation de propreté qui l’envahissait valait bien de ressortir frigorifié. Doucement, elle commença à glisser dans le bain et faillit s’étouffer lorsqu’elle sombra complètement dans l’eau. Reprenant une grande bouffée d’air, elle s’agrippa au bord du bain pour en sortir rapidement. Si même dans une eau glacée elle arrivait à s’endormir, il valait mieux pour elle qu’elle s’active.

A peine eut elle quittée sa chambre qu’un garde vint l’aborder. Il lui expliqua rapidement la situation et semblait la presser pour rencontrer leur visiteuse. Kougyoku voulait rester très loin du problème de ces goules, son estomac et sa tête semblait du même avis mais personnes au palais ne semblaient vouloir s’en occuper et ses frères étaient bien trop occupés pour qu’un simple soldat ose les déranger. C’était bien son jour de chance ; qu’est-ce qu’elle n’aurait pas donné pour pouvoir retourner se coucher.

Elle se glissa à travers la porte coulissante pour finir face à une jeune femme, la princesse se serait bien permise de la détailler mais elle n’était pas vraiment d’humeur à faire connaissance ou à critiquer quelqu’un sur son apparence. Son teint cadavérique aurait concurrencé un mort alors elle n’était pas en état de juger quelqu’un. Kougyoku s’assit en face de la guerrière avant de commencer à lancer les salutations d’usages, elle se présenta rapidement en expliquant qu’elle s’occuperait personnellement de la récompense.

Aussi soudainement qu’un mauvais rêve apparaît, Judal s’insinua dans son esprit avec son sourire satanique et sournois et cela l’énerva encore plus. Elle semblait entendre en boucle la même phrase : « Tu es une incapable. Tu n’es pas fichu de faire quelque chose par toi-même. » Elle garda un visage impassible mais dans sa tête, la guerre avait commencé, le but étant d’éradiquer ce maudit Magi avec ses phrases stupides. C’est cette colère qui lui fit dire la plus grosse bêtise de son existence.

« J’ai une autre offre à vous, une récompense bien plus grande vous sera offerte si la mission se termine avec succès. »

Elle laissa quelques minutes à la jeune femme en face d’elle, le temps qu’elle pèse les mots de la princesse.

« Les goules sont un problème majeure que le royaume se doit de régler mais plus nous les anéantissons, plus elles apparaissent. Nous n’avons jamais réussi à atteindre leur reine malgré les bataillons envoyés. Habituellement, seules quelques-unes osent se promener dans le désert afin de dévorer des voyageurs égarés mais ces derniers temps, elles sont plusieurs et continuent de se multiplier. Voilà ce que je vous propose contre un pesant d’or : combattons ensemble jusqu’à anéantir leur tête. »

Kougyoku regretta instantanément ses paroles mais un autre sentiment se superposa à la culpabilité et fit battre son cœur à un rythme effréné.

« Si cela vous convient, je vous attendrai à la porte nord dans une heure, des gardes vous y amèneront. En attendant, nous allons vous apporter de quoi manger et vous laisser vous reposer. En cas de désaccord, la récompense pour la goule vous sera remise à votre sortie du palais. »

La princesse se releva et quitta la pièce sans un au revoir et sans prendre la peine d’attendre la réponse de la jeune femme. Son pas était rapide, elle traversa de nombreux couloirs et s’enferma dans sa chambre, le souffle court, le cœur battant la chamade et l’esprit embrouillé.

« Mais qu’est-ce que j’ai été racontée ? » se murmura-t-elle.

Prise de panique, elle regarda sa chambre comme si elle cherchait un objet ou un moyen de faire passer cette tension qui la rendait folle. Elle aurait presque aimé avoir un moyen de se défouler mais rien n’entra dans son champ de vision alors elle se laissa glisser le long de la porte et respira un grand coup. Elle ne pouvait pas revenir en arrière, les mots étaient là, elle ne pouvait que bouger et résoudre le problème de ses mains.

Kougyoku tremblait mais pas d’appréhension, on lui avait déjà parlé de cette sensation, celle qui brûle les veines sur son passage, te rends réceptif à tous les similis extérieurs, celle qui te lacerait le cœur avant une bataille, un sentiment que les guerriers ressentaient. Elle se changea rapidement et rassembla quelques affaires dont elle pourrait avoir besoin, elle fit même un détour par l’armurerie pour emprunter de quoi se défendre. Une fois l’arme en main – et quelques mouvements pour juger ses défenses et soupeser le poids – elle la glissa sous ses vêtements. Elle avait abandonné sa tenue habituelle pour quelque chose de plus passe-partout dans un ton sable. Ce n’était pas vraiment des habits qu’elle serait autorisée à porter au vu de son statut mais cela ne l’empêcherait pas de le faire.

Elle avait laissé un mot à l’attention de ses frères pour qu’ils ne s’inquiètent pas de sa disparition, encore faudrait-il qu’ils le voient. Elle se glissa à travers les dédales des couloirs faisant en sorte de ne croiser personne et entra dans les écuries, il lui fallait deux bonnes montures et son choix s'était déjà porté sur un hongre bai et une jeune jument aussi blanche que l'était une pierre de lune.

Maintenant qu’elle attendait devant la porte nord, une vaste cape couleur terre sur les épaules, l’anxiété du refus de la jeune femme commençait à grignoter sa confiance. Elle espérait vraiment ne pas se retrouver seule alors qu’elle avait pris la décision de résoudre le problème des goules.



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۞ 1ère apparition : 12/06/2017

۞ Rukhs : 57

۞ Rukh rose : Célibataire

۞ Localisation : Kou

Fiona
Fiona

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MessageSujet: Re: Où l'information prime sur l'action [21 de Chaabane 1002]   Où l'information prime sur l'action [21 de Chaabane 1002] EmptySam 7 Avr - 10:07

L'information prime sur l'action

La chasseuse de monstres avait attendu quelques instants, toujours assise en tailleur. Son regard allait du balcon à la tapisserie. A tout moment, quelqu’un pouvait entrer, des grands princes de ce pays, des généraux d’expérience ou un officier de longue lignée. Quel fut l’étonnement de Fiona de croiser le regard de la curieuse créature qui venait de passer cette porte dérobée ! Pas bien grande, pas bien épaisse, pas bien sûre d’elle. Et pourtant malgré ces pensées cyniques, elle remarqua avoir tout de même à faire avec une princesse de Kou. Ce fut sa tenue, ce kimono d’un rose pâle, comparable au voile terrestre à l’aube, qui témoignait de son statut. En second, vint cette couleur de cheveux si caractéristique aux membres de la famille souveraine. Fiona la vit progresser vers elle, ne la quittant pas des yeux. Visiblement, cette petite princesse fuyait le regard et ce face-à-face imposé par la venue de la chasseuse de monstres. Fiona n’avait pas d’attente spéciale de la part d’un membre de la famille impériale mais tout de même, celle-ci ne semblait pas accorder trop d’importance à sa propre stature. Dans l’imaginaire de la jeune femme aux cheveux blancs, ces dames-là s’accordaient une grande partie de leur temps à soigner leurs apparats, à ne paraître qu’agréables même dans une situation qui ne l’exigeât pas ou encore à errer dans les splendides jardins du palais, parfois un livre à la main, trop de fois relu. Ces princesses-là ne cherchaient qu’un moyen de quitter leur ennui impérial et coutumier, par quelques ragots à colporter. Par effet de cascade, toute la cause féminine se voyait alors revêtue du châle du commérage. Les nobles femmes de haute lignée ne lançaient pas seulement les effets de mode.

Cette jeune fille semblait jeune mais quelque chose dérangeait, plus encore que son regard fuyard. Son visage était sous le coup d’une profonde agitation. Fiona n’avait pas cette habileté à en discerner davantage mais il était certain que la princesse était très loin encore une fois de ce stéréotype qu’elle avait longuement entretenu en son esprit. La demoiselle s’assied face à elle, selon l’usage kouenien. Sans s’en apercevoir, Fiona écouta davantage la voix de son interlocutrice que ce qu’elle en dit. Elle ne retint seulement le fait qu’elle était nommée Kougyoku Ren et cela fut suffisant. Si elle ne prit pas garde à ses paroles, la chasseuse de monstres découvrit bien plus dans cette prise de parole. La fille, au vu de sa voix cassée en début de salutations, venait sûrement de se lever, ou du moins n’avait adressé la parole à personne de sa journée. Et ce doute flagrant planait sur elle, c’en était saisissant. Bien entendu, Kougyoku reprit de sa contenance en s’entendant se présenter elle-même et l’énumération de ses titres, ou était-ce autre chose ? Pourtant, Fiona ne faisait que peu de cas de ce qu’elle remarquait, son attention se portait uniquement sur la suite : la récompense.

Les yeux de Fiona ne purent que pétiller d’excitation lorsqu’elle entendit la demoiselle lui offrir plus grande récompense encore qu’espéré. Rapidement, elle revint à la réalité, celle d’un marchandage de services, car rien n’était offert de bonté en ce monde; Rakushou était ce parfait exemple. Face à cette perspective de mission, la chasseuse de monstres n’en pensa d’abord rien, encore fascinée par les lieux, intriguée par l’apparition de la princesse et tout de même fatiguée par les événements récents. Dans cet ordre-ci. Des minutes passèrent dans un silence de mort, ce qui renforça davantage l’impression cadavérique qu’évoquait la princesse avec son teint livide. La garde ne dit mot non plus. Comme prophétique, ce mutisme était le préambule effrayant d’une vérité que la princesse n’allait plus tarder à annoncer. Les goules étaient nombreuses, agressives et combatives ? Il y avait là un épais mystère. Pour Fiona, qui se contenta de hausser les sourcils et d’un sourire provocateur, la garde devait très mal s’y prendre et n’avait pas seulement fait qu’empirer la situation en tentant une approche délibérément guerrière et exterminatrice, elle impliquait maintenant autrui pour s’en sortir. La chasseuse de monstres afficha une humeur plus détachée, dissimulant sa colère intérieure. Ils avaient attiré eux-mêmes sur eux le fléau qui se déchainait maintenant, c’était mérité. Kougyoku, cette princesse autoritaire et finalement prétentieuse, crut le soutien de la demoiselle au cheveux blancs acquis et, sans même lui laisser la perspective d’une réponse, s’en allait déjà.

Fiona n’était pas vraiment dans une volonté d’accepter un contrat quoique juteux alors qu’elle avait ses propres projets personnels. Rajoutons à cela qu’elle devrait réparer avec l’aide d’une garde leurs propres erreurs, courant au-devant d’un danger difficile à évaluer. Elle aurait pu accepter si autre chose n’avait pas fait son apparition dans son esprit. Kougyoku était de ces nobles qui ne connaissait rien au combat et… au vu de ses « ordres », elle semblait s’inviter d’elle-même dans la mission qu’elle confiait. Fiona connaissait ce genre de clients qui voulaient vérifier par eux-mêmes la bonne exécution de la mission ou parfois participer pour être dans le danger. Quand il s’agissait d’hommes endurcis, d’un statut social bas, elle pouvait parfois accepter, n’assurant jamais personnellement leur retour. Le métier était dangereux, et si elle devait en plus s’occuper des actions des non-expérimentés, cela devenait invivable. Une princesse de l’Empire Kou… c’était une blague ? Elle ne savait manifestement rien faire d’autre que s’imposer en donnant des ordres par son statut, n’était pas dans une forme physique suffisante pour se rendre sur les lieux et était si précieuse pour l’Empire que la moindre goutte de sang impériale versée lui serait rendue au centuple. Non, Fiona aimait l’argent mais n’était pas folle. Cette mission-là était absurde sur bien trop de points pour être recevable. A présent que Kougyoku s’en était allée, la garde se rapprocha de Fiona pour signifier que la séance était levée. La chasseuse de monstres se releva prestement, et demanda à ce qu’on la raccompagne aux portes du palais avec un baluchon de provisions. Un garde s’empressa d’exécuter ses volontés, volontés aussi partagées d’abord par la princesse. Arrivée à l’extérieur, ses armes lui furent rendues et une bourse bien pleine dans la main, un capitaine lui demandait alors dans un sérieux implacable qui fit sourire la jeune Fiona :

« Viendrez-vous alors exécuter l’ordre de mission de la princesse Kougyoku Ren ? »

Attendant la réponse, il retenait dans sa main cette bourse en cas d’affirmative, bien conscient que toute négative impliquerait de tendre cette bourse à la mercenaire. Celle-ci se rééquipa de ce qui lui fut saisi, et mains sur les hanches, replaçant une mèche aussi rebelle que ses paroles :

« J’ai choisi cette vie pour ne pas avoir à courir derrière les divagations d’une quelconque famille royale ou impériale. Je préfère la bourse, Capitaine. Mais la récompense pour seulement une des deux goules abattues. Pour le paiement de l’autre, un mince renseignement m’ira. Je suis à la recherche de la famille Fûsoku, pour une affaire strictement personnelle. Je vous serai grée de m’indiquer le moyen de les retrouver. »

Le Capitaine obtempéra, la bourse fut remise allégée de moitié, et le renseignement fut donné tout de bon. Fiona s’éloigna alors bien vite, remerciant passablement la garde. Déjà, elle tremblait. Elle ne tremblait pas pour la pensée qu’elle eut pour la petite princesse qui ne verrait jamais la voir venir, mais pour son indigne famille, son passé. Elle allait au-devant de son destin pour la première fois. Dans quelle tristesse suis-je de contempler qu’elle ne faisait alors que le suivre.

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