Lazy Afternoon

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ి Lazy Afternoon ു

feat. Sinbad

Lost in darkest blue
Endless labyrinths weaving though
Will you stagger on,
With no star to light your way ?

Tout tourne. Elle lève les yeux. Elle voit le ciel, les nuages, formant des spirales confuses au-dessus de sa tête. Elle baisse les yeux. Le sol s'effondre sous ses pieds. Elle tombe. Encore et toujours, sans s'arrêter. Elle regarde autour d'elle. Soudain, elle ralenti, et une lueur d'espoir se lit dans ses yeux. En face d'elle, un grand tableau. Un ciel étoilé en occupe une bonne partie. L'une des étoiles brille fortement. En-dessous d'elle, de nombreuses épines parcourent le sol.

Au fond de son lit douillé, dormait encore une jeune femme à poing fermé. Un mince filet de lumière réussi à se faufiler entre les volets de la chambre, et se dirigea lentement sur les paupières fermées de la belle endormie. Ses rideaux charnels s'ouvrirent, que la main vint frotter doucement, pour finalement offrir le vaste étendu bleu de ses yeux.

Il était encore très tôt, pour dire, Yamuraiha était assurément parmi les premiers à être réveillés dans tout le palais. Et pour cause, elle voulait finir au plus vite le travail qu'elle s'était avancée la veille, dans le but de sortir en ville et de faire la grasse-matinée ensuite.

Elle qui n'aimait pourtant pas se lever avec les poules, était déjà sur le pied de guerre. Toilette, maquillage, habillage, petit-déjeuner, la voici fin prête à aller travailler d'arrache-pied. Après avoir mis de l'ordre dans sa chambre, elle s'en alla dans son "laboratoire" de magie où elle allait surement passer toute la matinée.

La magicienne se mit immédiatement à son ouvrage, reprenant ses travaux là elle les avait laissés. Au bout de deux heures, Yamuraiha n'arrivait pas à retrouver ce satané livre dont elle mettait la théorie en pratique. Après avoir mis le lieu sens dessus-dessous, elle se souvint qu'elle l'avait laissé sur son chevet. Dans sa chambre. De l'autre côté du palais...

La jeune femme décida de s'y rendre d'un pas énergique ; à ce train-là, elle n'allait pas avoir son après-midi entier. Enfin, elle y était et y pénétra avant de refermer la porte derrière elle. Alors qu'elle se dirigeait vers son lit, elle marcha dans quelque chose qui éclaboussa jusqu'à ses chevilles... Il y avait des flaques d'eau partout ! En les suivant, elle en conclut qu'une personne s'était servie de sa salle de bain : on pouvait d'ailleurs encore y sentir le parfum du savon.

Ce maudit ivrogne écervelé ! pensa-t-elle alors, en pestant et en le maudissant de tous les maux de la terre pendant qu'elle nettoyait l'eau éparpillée. En balançant la serpillière dans un coin, quelque chose tomba, quelque chose dont elle n'avait rien à faire au vu de son état d'irritation actuel. Hein ? Le bruit de la chute donna pour réponse un drôle de grognement, et celui-ci provenait de son lit.

Il avait osé ! Après la salle de bain, le voici maintenant qui profitait de son nid douillé ! D'un pas déterminé, la mine sévère, l'heure de la punition avait sonnée, et elle n'allait assurément pas le ménager, gueule de bois ou pas.

▬ Fais tes prières, saleté d'épéiste ! Le jour du jugement dernier est arrivé ! rugit-elle en bondissant tel un prédateur sur sa proie.

Elle stoppa net son mouvement lorsqu'elle vit le visage du squatteur. Étalé sur tout le plumard, les bras grands ouverts... Et il était - encore - nu.

Incrédule, dubitative, elle le regardait sans rien oser dire. Toute sa colère s'était estompée en une seconde sous l'effet de surprise. En silence, elle tira un coussin coincé sous son bras, qu'elle écrasa sur sa tête une première fois, puis une seconde...

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Share with me your tears
All your troubles
and deepest fears

Une bonne soirée est une soirée qui comporte deux éléments indispensables. L'alcool et les femmes. En tant que roi, Sinbad avait à sa disposition les deux en permanence. Séducteur sans vraiment le vouloir et amoureux de la bouteille, chacune de ses sorties se transformait en nuit inoubliable. Aimé de son peuple il pouvait boire à vue dans n'importe lequel des troquets de la ville, il faut dire que ses taxes anormalement faibles ne lui permettaient pas tellement de s'enrichir sur le dos de ses honnêtes citoyens et c'était donc naturellement qu'il pouvait boire à vue.

Ce soir là il sortait seul, normalement accompagné d'au moins Sharrkan qui partageait son amour de la chair et de la boisson, il avait décidé d'en profiter un peu sans son acolyte. Le choix du lieu se fit tout naturellement, à peine sorti du palais il fut emmené de force dans un des bars dans lequel il avait l'habitude de se rendre. L'établissement proposait en plus des habituels godets, quelques charmantes créatures qui étaient là pour répondre aux plaisirs des clients. N'allez pas croire cependant qu'elle vendait également leur corps, non pas du tout. Voyez plutôt ça comme des hôtesses de charme, prêtes à tout pour vous faire passer une bonne soirée.

En bon habitué qu'il est, Sinbad s'installa naturellement à sa table favorite. Déjà un peu éméché à cause du vin du repas de soir, il avait déjà le rire facile et le verbe inexact. Commandant immédiatement un des meilleurs alcools locaux, il hurla que c'était également sa tournée, ce qui ne manqua pas de faire monter une excitation palpable dans le bar. L'alcool coulait à flot et les tenanciers savaient que ce soir, c'était le moment ou jamais pour réaliser le chiffre du mois ! Il n'y avait pas de musique mais c'était comme si un orchestre entier jouait à tue tête les louanges du roi Sinbad. Ce dernier était déjà debout sur la table, seulement habillé d'un pagne cachant ses parties intimes et dansait comme un beau diable tout en chantant des chansons quelques peu grivoises. Les clients riaient, buvaient et la soirée était donc lancée. Mais malheureusement, alcool et bonne mémoire ne font pas bon ménage, et le reste passa donc sous le silence de l'ivresse.

~

Un rayon de soleil malicieux venait de se glisser sur le visage du roi de Sindria le sortant de sa torpeur. Il ne savait pas où il était et encore moins pourquoi il y était mais au moins il se trouvait dans un lit, c'était déjà un bon début. Il se rappelait alors de la soirée où il s'était réveillé dans un enclos à cochon complètement nu... Et nu il l'était encore d'ailleurs, cela était sûrement devenu une habitude, le monarque n'avait aucun complexe à exposer son anatomie de rêve, mais ne le faisait pour la plupart du temps pas exprès. Cela dit il était tel un Adam dans un lieu qu'il n'arrivait pas à remettre. Il sentait bon, c'était également une bonne nouvelle, mais la mauvaise ne tarda pas à montrer le bout de son nez. Encore vaseux de son récent éveil, tout s'assombrit d'un coup, il n'y voyait plus rien, comme étouffé dans une pénombre permanente. Il n'avait pas encore ouvert les yeux mais il se sentait comme frappé au visage par un objet qui n'avait aucune raison de le faire souffrir... Tout alla vite à partir de ce moment.

Reprenant partiellement ses esprits, il se rendit compte qu'il s'agissait de sa magicienne de génie qui tentait de l'étouffer ou de le marteler à l'aide d'un oreiller. La belle affaire... Et elle faisait ça en silence en plus, comme si elle lui reprochait quelque chose... Et puis d'abord qu'est ce qu'elle faisait là?

Oh...

La jugeote de Sinbad étant miraculeusement revenue, il comprit qu'il se trouvait dans les appartements privés de Yamuraiha. Il ouvrit alors les yeux et remarqua avec effroi qu'il avait vu juste. Il était complètement nu dans le lit d'un de ses généraux... Et pas n'importe lequel, il fallait que ce soit cette belle jeune femme qui n'avait aucune raison d'accepter un tel spectacle... Jafar aurait soupiré, Sharrkan aurait ri, Masrur n'aurait rien fait d'autre qu'un lever de sourcil mais non, il était chez cette furie.

Il tenta alors une attaque frontale, empoignant le bras de son agressive alliée il tenta d'arrêter ses assauts, mais ce n'était pas le bras qu'il avait attrapé. Non bien sûr que non, il s'était emparé de quelque chose de bien plus gênant, un de ses seins... Affichant un regard d'effroi, imaginant quels sévices elle allait bien pouvoir lui infliger après cet ultime affront, il lâcha immédiatement prise et effectua une magnifique roulade arrière digne des plus grands gymnastes... A présent hors du lit, à genoux le visage à moitié masqué par le meuble et affublé d'un regard d'enfant qui attendait sa punition il chuchota timidement ces quelques mots.

- " Hey Yamu chan, belle journée non? "

Bégayant à moitié, il attendait maintenant la réaction de la magicienne. Oh Sinbad, ce matin tu vas prendre... oui tu vas prendre...

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feat. Sinbad

I remember when
you chased all my shadows away

En voilà une drôle de matinée, et décidément pleine de surprises...

D'abord, le levé aux aurores de la magicienne - soit dit en passant une chose qu'elle exécrait au vu de son amour inconditionnel des bonnes grasse-matinées - s'en suivi de la découverte dans son propre lit, et pour finir "ça". Roi ou non, Yamuraiha allait lui faire regretter son geste déplacé !

La magicienne céda la colère monter en elle, la laissant bouillir jusqu'à ce qu'elle n'explose. Pourtant, un sourire naquit sur ses lèvres charnues, le genre pas vraiment rassurant.

- " Hey Yamu chan, belle journée, non ? "

Elle eut un rictus inconscient en entendant sa voix mal assurée. Prenant sa voix la plus douce, elle lui répondit sur un ton faussement enjoué :

▬ Oui, très belle même, Sinbad-sama. Et la nuit a dû l'être tout autant, n'est-ce pas ?

Un ange passa sans qu'il ne puisse être interrompu, tandis que la jeune femme continuait de le fixer avec ce sourire figé ; à quelle sauce allait-elle bien pouvoir le dévorer ?
Oui, en effet. C'était une belle journée pour un régicide.

▬ Royal dépravé ! lança-t-elle brusquement, tel le cri d'un guerrier sanguinaire avant de charger.

Une vapeur forte en chaleur prit soudainement le roi pervers pour cible ; elle était tellement chaude que sa peau nue vira au rouge en une seconde. Et comme si cela ne lui suffisait pas, Yamuraiha sauta sur le lit dans le but de se rapprocher le plus rapidement possible de lui. Elle le rata d'ailleurs au moment de l’attraper, et dans le chaos d'un orchestre organisé, ils se mirent tous deux à courir, entamant ainsi une course poursuite dans les appartements privés de la sorcière. Elle voulait ne lui laisser aucun répit, elle était résolue à lui faire payer !

Empoignant le manche d'un balai qui trainait sur son passage, elle reprit la course de plus belle, fendait l'air avec sa nouvelle arme de la mort qui tue (après le bâton rose bonbon, j'suis plus à ça près...).

Alors que Yamuraiha lui courait après, elle remarqua ce dos. Celui-ci lui avait déjà paru tellement large par le passé, il n'avait rien perdu de sa superbe. Ce constat n'était pas seulement physique, il avait pour elle une signification bien particulière, et nostalgique. Il lui rappelait l'époque où il avait dissipé les peurs et les ténèbres enfouies au plus profond de son être.

Ce court instant mélancolique la fit ralentir le pas... Après tout, il était à ses yeux celui qui méritait le plus de vivre.

Spoiler:

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